D’une simple touche sur mon clavier à spirales j’ai rencontré Reza Pahlavi, le fils de feu le Shah et de la chatte, ai vu danser Régine le twist à gaine, me suis transporté de la baraque d’Obama au jacuzzi de Silvio, me suis encastré dans Fidel, suis entré dans la reine, ai fait marcher Delon en large, ai été à la peine avec Jean-Marine, et laissé à terre Mitt…
Vu que les ouvrages de la rentrée littéraire sont assez ruineux en mouchoirs en papier, j’ai eu envie d’un peu plus de gaieté, et je me suis plongée avec délices dans ce recueil des chroniques de Stéphane de Groodt pour la Matinale et pour le Supplément de Canal+.
Ces chroniques, j’adore les écouter, mais mon problème, c’est que je suis encore en train de rire d’un jeu de mot que deux ou trois autres sont passés et je les ai loupées. Frustrant. Alors qu’à l’écrit, on peut s’en délecter, les faire tourner longtemps en bouche, comme du bon vin, parfois s’y arrêter pour comprendre (certaines ne sont pas saisissables du premier coup, d’autant qu’il y en a parfois deux en une). Stéphane de Groodt manie la langue comme personne, de manière absolument fascinante, c’est totalement absurde, irrévérencieux, insolent, parfois un petit peu de mauvais goût, mais on lui pardonne tant on s’amuse.
Bref, un ouvrage jouissif, à ne pas lire dans les transports en commun si on ne veut pas avoir l’air complètement zinzin (après, c’est vous qui voyez !).
Voyages en absurdie
Stéphane de GROODT
Plon, 2014