Voyages en absurdie, de Stéphane de Groodt

voyages en absurdieD’une simple touche sur mon clavier à spirales j’ai rencontré Reza Pahlavi, le fils de feu le Shah et de la chatte, ai vu danser Régine le twist à gaine, me suis transporté de la baraque d’Obama au jacuzzi de Silvio, me suis encastré dans Fidel, suis entré dans la reine, ai fait marcher Delon en large, ai été à la peine avec Jean-Marine, et laissé à terre Mitt…

Vu que les ouvrages de la rentrée littéraire sont assez ruineux en mouchoirs en papier, j’ai eu envie d’un peu plus de gaieté, et je me suis plongée avec délices dans ce recueil des chroniques de Stéphane de Groodt pour la Matinale et pour le Supplément de Canal+.

Ces chroniques, j’adore les écouter, mais mon problème, c’est que je suis encore en train de rire d’un jeu de mot que deux ou trois autres sont passés et je les ai loupées. Frustrant. Alors qu’à l’écrit, on peut s’en délecter, les faire tourner longtemps en bouche, comme du bon vin, parfois s’y arrêter pour comprendre (certaines ne sont pas saisissables du premier coup, d’autant qu’il y en a parfois deux en une). Stéphane de Groodt manie la langue comme personne, de manière absolument fascinante, c’est totalement absurde, irrévérencieux, insolent, parfois un petit peu de mauvais goût, mais on lui pardonne tant on s’amuse.

Bref, un ouvrage jouissif, à ne pas lire dans les transports en commun si on ne veut pas avoir l’air complètement zinzin (après, c’est vous qui voyez !).

Voyages en absurdie
Stéphane de GROODT
Plon, 2014

Le Grand Journal nouvelle formule

le-grand-journalLorsque Michel Denisot, désireux de se consacrer à Vanity Fair, a annoncé son départ du Grand Journal, je ne voyais que deux personnes capables de le remplacer : Thierry Ardisson et Antoine de Caunes. Le premier étant hors jeu car il ne fait pas de direct, restait le second. J’ai eu du nez.

Antoine de Caunes, c’est mon adolescence : c’est l’esprit Canal, c’est Nulle Part Ailleurs époque Les Nuls et les Guignols made by Gaccio, c’est de Caunes se déguisant en Pine d’huître ou en Jean-Pierre Tombal pour une chronique détonante (j’ai toujours les livres de ces chroniques), une époque folle où tout était permis et où la télévision ne se noyait pas dans le politiquement correct. C’était le bon temps que, par nostalgie, j’espérais retrouver, un peu. C’est donc avec beaucoup d’excitation et d’enthousiasme que j’ai découvert cette nouvelle formule, en attendant le meilleur.

Des points positifs, il y en a, à commencer par l’éviction de Daphné Burki qui faisait sérieusement augmenter ma tension artérielle. Et puis, Augustin Trapenard (à qui je piquerais bien son job), Doria Tillier très drôle (même si, avec les années, j’ai toujours du mal à me faire au concept de la météo sur Canal+, qui parle de beaucoup de choses mais à la fin de laquelle on ne sait toujours pas quel temps il va faire demain), les Guignols (que j’avais très peu vus depuis le départ de Gaccio… nostalgie, tout ça), le zapping, la petite pastille « pendant ce temps » que je trouve extraordinaire d’absurdité (je n’entrerai pas dans la polémique plagiat or not plagiat).

Mais voilà, la mayonnaise a du mal à monter, le rythme est poussif et de Caunes peine à trouver sa place et à se lâcher. La première partie est affreusement longue (c’était mieux jeudi et vendredi) (mais lundi j’ai failli m’endormir devant Valls), ça manque de peps et d’une vraie impertinence. Plus grave, la grosse erreur de casting (enfin grosse… on se comprend) : Jeannette Bougrab, qui mérite le prix Nobel de la cruchitude, passe son temps à minauder (enlevez-lui les retours bon sang qu’elle cesse de se regarder), dire des âneries et faire de la propagande sarkozyste (les français retenus au Qatar ? Nico lui il aurait pris son téléphone pour appeler l’émir et c’était réglé en 5 min !). A virer vite fait, à mon avis, elle n’a rien à faire là. Quant à Jean-Michmich Apathie, qui nous la joue à la Clint Eastwood dans sa rubrique « les yeux dans les yeux »… par charité, je ne m’étendrai pas.

Bref, pour l’instant je ne suis pas vraiment convaincue, et je pense que certaines choses sont à revoir. Néanmoins, l’émission est en rodage et ces quelques soucis de départ vont, je l’espère, être corrigés.

Et pour terminer : j’applaudis des deux mains au changement d’horaire du Petit Journal, que j’adore mais dont l’hraire précédent me convenait peu !

En bref : François Busnel arrête le Grand entretien… (et c’est le drame)

gdentretien

 

C’est la nouvelle dont je ne me remets pas depuis hier : François Busnel arrête le Grand Entretien. Evidemment, c’est moins terrible que s’il avait dit qu’il arrêtait La Grande Librairie (je regarde toujours la grande librairie, je sélectionne pour le grand entretien). Mais j’ai dit l’autre jour combien j’aimais ces petites conversations informelles avec des gens souvent fascinants, et qui sont un bonheur à écouter.

La seule raison pour laquelle je pardonne à François Busnel de nous abandonner comme ça, c’est qu’il le fait pour la meilleure cause qui soit : celle de l’amour, puisqu’il veut consacrer plus de temps à Delphine de Vigan. Ce que je ne peux que comprendre : avec Lire, l’Express et la Grande Librairie, je pense qu’il a encore largement de quoi s’occuper, et une émission d’une heure par jour, aussi passionnante qu’elle soit, doit être bien chronophage. Donc voilà, je pardonne ce faux bond à François Busnel.

Et je me tiens à l’entière disposition de France Inter pour le remplacer, au cas où ils chercheraient quelqu’un. Au passage, je signale aussi à Antoine De Caunes que j’ai été biberonnée à Nulle part Ailleurs et que j’ai même l’intégrale de ses chroniques. Donc je pense que je pourrais trouver ma place dans son remake du Grand Journal.

(quoi ? J’essaie de me caser, c’est tout…)