Le plaisir de fabriquer des objets

Longtemps, j’ai été une créative purement intellectuelle, mentale : écrire, je le faisais tout le temps, depuis que j’étais enfant. C’est bien, écrire : ça ne demande pas de matériel, on peut le faire partout, ce n’est pas salissant, et quand on écrit, et bien on est tout de même pas mal dans sa tête et non dans son corps. J’ai toujours eu un problème avec mon corps, il m’embarrasse : maladroite (un ex trouvait cette maladresse touchante, jusqu’au jour où il s’est rendu compte que je n’étais pas seulement maladroite avec les objets mais aussi avec les émotions des autres, mais ce n’est pas le sujet), empotée même selon certains. Non, vraiment, le mental, c’est très bien : après tout, j’ai ma Lune en Gémeaux. Alors fabriquer des trucs, non merci. J’étais assez nulle en sport (sauf en natation, évidemment, je suis Poissons) et en arts plastiques.

Et puis, ses dernières années, j’ai éprouvé l’envie de développer une créativité plus manuelle : dessin, peinture, collage, assez maladroits mais comme je l’ai déjà dit, c’est vraiment pour ouvrir de nouveaux canaux. Même pour un écrivain, je pense qu’il est essentiel de ne pas être toujours dans sa tête mais aussi dans son corps, dans ses émotions. Et les arts plastiques permettent ça, beaucoup mieux selon moi que la méditation telle qu’elle est pratiquée souvent : sinon domestiquer le mental (je crois que dans mon cas, c’est mission impossible) du moins le court-circuiter un peu. Mais cela restait des activités artistiques. Sur du papier.

Et le bricolage, alors ? Regardez plus haut : je suis empotée. Mais de moins en moins : en vivant seule, j’ai bien été obligée parfois de me débrouiller. Monter un meuble, en insultant toute la famille du rédacteur de la notice sur plusieurs générations. Planter un clou pour accrocher un cadre. Déboucher mon évier. La base, l’essentiel de survie au quotidien. Mais fabriquer avec mes petites mains quelque chose que j’aurais pu acheter tout fait ? Pourquoi donc ?

Mais bien sûr, il ne faut jamais dire jamais. Et je me suis prise de passion pour les couronnes. Celle de Noël, l’an dernier, après deux essais peu concluants. Celle d’automne, à l’automne. Et l’autre jour, j’ai fabriqué celle-ci que je ne sais pas trop comment qualifier, question saison. Hiver, peut-être. Saisons intérieures. En réalité, j’avais acheté la base pour ma couronne d’automne, mais je n’avais pas su par quel bout la prendre. Et puis l’autre soir ça m’a prise comme ça : j’ai pris la couronne, le pistolet à colle et j’ai collé un peu tout ce qui m’est tombé sous la main, pommes de pin diverses, petites boules en laine, glands naturels et en bois, fleurs de coton, machins non identifiés… un vrai moment de lâcher-prise, en fait : je n’avais, contrairement à d’habitude, nullement conceptualisé le résultat. J’ai laissé faire mes mains, plutôt que mon cerveau.

Et je suis absolument ravie du résultat, en plus d’avoir apprécié le processus. Non seulement je la trouve, objectivement, jolie, mais surtout, c’est moi qui l’ai faite : je voulais une couronne (bon, il y a sans doute un truc avec les couronnes), et au lieu d’en acheter une toute faite par quelqu’un de plus doué que moi, j’ai fait ce dont j’avais non pas besoin, il ne faut pas exagérer, mais envie. Elle est imparfaite (je n’arrive pas à me débarrasser des filaments de colle, et certains choix de positionnement sont critiquables) mais c’est la mienne. Je vais donc, sur cette lancée, réessayer de fabriquer des petites décorations de Noël en pâte autodurcissante : j’avais essayé, c’était loupé, mais désormais que mes mains ont l’air d’accepter de faire autre chose que de taper des touches sur un clavier, on va voir. De toute façon, il faut vraiment que je sorte de mon mental.

Et vous, vous aimez fabriquer des choses ?

Instantané : activité poétique de printemps

Cette semaine, j’ai eu un gros coup de mou. A la fois moral, suite à une nouvelle triste, et physique : je n’avais de l’énergie pour rien, à part regarder des conférences sur la psychologie de l’imaginaire (ce qui ne sera pas inutile pour plus tard) et bricoler des petits trucs. Donc j’ai bricolé des petits trucs, et notamment ces cartes avec les fleurs séchées, et dont je suis pas mal fière : il y a encore quelques progrès à faire au niveau de l’installation des fleurs pour le séchage, mais l’idée est là !

Collecting memories

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai la manie de rapporter de mes voyages tout un tas de bric-à-brac hétéroclite, en plus des photos : pièces de monnaie, dessous de verres, prospectus, cartes, tickets de transport et de musées, emballages, et bien sûr les kitscheries qui me font pourtant frémir d’horreur lorsque je passe rue de Rivoli et qui, à l’étranger, m’attirent comme des aimants. Après Prague et Londres, je me retrouvais donc avec plein de machins plus ou moins archivés, qui s’ajoutaient à toutes les babioles que je garde de mes périples parisiens. Mais qu’en faire ?

J’avais d’abord pensé à des tableaux tendance « art contemporain », mais je n’ai plus trop de place sur les murs. Et puis, cela risquait d’abîmer des objets qui pourront resservir (mon oyster card, par exemple). Alors j’ai eu l’idée (pas hyper originale non plus) de les classer par destination dans des boîtes. Pour cela, j’ai pris des glossybox vides (on ne dira jamais à quel point ces boîtes sont pratiques pour le rangement : j’en ai dans toutes les pièces) (j’aurais pu prendre des littlebox, Londres et Paris étaient déjà toutes prêtes, mais il n’y avait pas Prague et je voulais que les boîtes soient toutes dans le même esprit), dont j’ai recouvert le couvercle de cartes artistiques trouvées sur Pinterest.

Cela donne ça, niveau contenant et contenu (enfin, il n’y a pas tout le contenu de chacune sur la photo) :

Ensuite, j’ai mis les boîtes en déco dans la bibliothèque :

travel boxes