Suite (et fin) de la réorganisation spatiale de mon appartement : la chambre, où j’ai déménagé la console qui me servait de bureau d’ordinateur, et que j’avais à l’origine choisie pour deux raisons : sa profondeur réduite (je n’avais pas la place) et le fait qu’elle était issue de la même collection que mes tables de nuit (Maisons du monde, mais ils ne la font plus). C’était donc une évidence de la faire rejoindre sa famille, mais cela impliquait une réorganisation massive, et notamment de trouver une autre place pour la console en fer forgé qui était au bout du lit (et qui, soyons honnête, gênait le passage). Sa place était évidente : sous la fenêtre, mais cela m’a obligée là encore à un grand tri dans les magazines (et des sacrifices). J’ai aussi viré la psyché, attendu que le miroir qui était dans le salon a été transféré sur la console en bois pour un effet coiffeuse. Dans le coin où il y avait la psyché, j’ai mis ma chaise en velours rouge, sinon ça faisait tout vide, et j’ai pu mettre une autre chaise (qui me servait de chaise de bureau) sous la console/coiffeuse.
Encore une fois, je suis ravie de mon nouvel agencement, qui me donne l’impression d’avoir une nouvelle chambre, et bizarrement plus d’espace alors que j’ai ajouté un meuble. Au final, l’investissement a été minime (les nouveaux meubles du bureau) mais c’est comme si j’avais tout transformé. La chambre est plus harmonieuse, plus accueillante (et quand on connaît la symbolique psychologique des pièces de la maison, c’est très parlant), et j’en ai fait une espèce de boudoir sensuel qui correspond parfaitement à l’énergie que je veux donner à ce lieu, et plus généralement à ma maison !
Une profonde satisfaction sexuelle est la base d’une relation intime durable et significative. Quelle que soit leur orientation sexuelle, les gens qui vivent leur sexualité de manière plus libérée, plus éclairée et plus gratifiante vivent aussi plus heureux, en meilleure santé et plus satisfaits. Ma mission est de donner aux femmes et aux hommes les moyens d’éprouver et de partager plus de plaisir.
Forte de son expérience de consultante pour les couples et les individus à la recherche de la plénitude sexuelle, Betany Vernon (créatrice d’accessoires de bondage et SM chic), propose, dans cette Bible, les clés d’un bonheur passant par la satisfaction érotique, dans un monde où la pornographie est partout, mais où finalement beaucoup de gens sont frustrés. Sans tabous, loin des clichés, elle se propose d’élargir la gamme des plaisirs, pour une sexualité plus vaste et plus satisfaisante, permettant l’accès au paradis.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet ouvrage, qui se démarque d’entrée de jeu par son aspect chic et luxueux, n’est pas un énième recueil de cabrioles variées plus ou moins salaces. Non, ici le sexe est une chose sérieuse, et le ton adopté l’est aussi : c’est un guide de voyage, au pays du plaisir et de l’épanouissement, où le cheminement est plus important que le but, et dans lequel l’auteure n’hésite pas à adopter une approche tantôt scientifique/anatomique, tantôt anthropologique, en tout cas assez technique et parfois complexe, intéressante mais qui donne parfois le sentiment, accentué par les planches illustratives (très esthétiques et suggestives au demeurant), de lire un manuel scolaire. Mais passé ce qui peut constituer une surprise si l’on n’est pas prévenu, il faut bien avouer que la philosophie de ce boudoir est bien tentante : la sexualité acquiert ici une dimension sacrée, passe par un rituel pouvant durer plusieurs heures, et implique le corps entier, et non simplement les organes génitaux. C’est donc bien à une « cérémonie sexuelle », baptisée « paradise found », que nous invite Betany Vernon, comme finalement le pratiquaient les civilisations pré-monothéistes, qui avaient bien compris le rôle de l’amour charnel dans l’accès au divin.
L’ensemble est donc absofunckinglutly passionnant, même s’il donne parfois l’impression que le sexe est un sport de haut niveau nécessitant préparation mentale intense et entraînement physique régulier. Même si j’apprécie quand les choses se font spontanément, j’aime tout de même beaucoup cette idée de parenthèse dans le quotidien, dans un espace préparé, mettant en jeu tous les sens : une lumière tamisée, de la musique, de la nourriture, les massages, les jeux de rôle… Après, je pense que chacun trouvera dans cette bible de quoi nourrir son imaginaire, mais que tout le monde ne sera pas tenté par tout ce qu’elle propose : les pinces par exemple, bof ; d’ailleurs, de manière générale, j’ai trouvé la place faite aux accessoires étonnamment grande (ce qui du reste n’est pas étonnant, vu qu’elle en crée), alors qu’elle ne parle de fellation et de cunnilingus qu’au détour d’une malheureuse page, et peut-être que cela aurait nécessité un chapitre. J’ai trouvé également certaines remarques très terre à terre : je ne parle pas des remarques concernant la sécurité, toujours nécessaires, mais de celles qui proposent par exemple d’utiliser des draps en vinyle pour certaines activités salissantes. Remarquez, ça m’a permis de découvrir l’existence des draps en vinyle (et de tout un tas d’autres objets, d’ailleurs), mais pour ce genre de rituels, je reste sur (ou dans) les draps en satin.
Bref, un ouvrage stimulant, loin d’être exhaustif dans la liste des activités proposées et qui manque un peu d’esprit ludique, mais salutaire et intéressant, un peu SM mais pas trop, qui mérite d’être au minimum feuilleté !
La Bible du Boudoir. Guide du plaisir sans tabou Betony VERNON
Robert Laffont, 2013