Je vous avais parlé de mon sureau, mais j’ai depuis découvert un autre arbre tutélaire : le Gingko. Enfin je le connaissais déjà mais comme pour beaucoup d’éléments de la nature, je ne m’y étais jamais trop intéressée. Celui-ci est très vieux et trône au milieu du jardin des plantes d’Orléans, lieu que j’ai découvert récemment (mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?).
Le ginkgo biloba, dit arbre aux quarante écus ou abricotier d’argent, appartient à la plus ancienne famille d’arbres connue, les Ginkgoaceae, apparue il y a plus de 270 millions d’années, soit une quarantaine de millions d’années avant l’apparition des dinosaures : on est donc en face de toute l’histoire de la terre, sous ses branches.
Il s’agit d’un arbre dont la reproduction ressemble un peu à celle des humains : des arbres mâles qui produisent du pollen, et des arbres femelles qui produisent des ovules, fécondés par le pollen. En ville, on ne trouve que des mâles ou presque, parce qu’il paraît que les ovules ne sentent pas très bons.
C’est un arbre très résistant. La preuve : Un Ginkgo biloba situé à moins d’un kilomètre de l’hypocentre de l’explosion de la bombe atomique à Hiroshima a survécu, et il fut la première espèce d’arbre à repousser après l’explosion. J’aime le symbole : résister même aux pires ravages.
Mais ce que j’aime surtout, c’est sa parure d’automne. J’ai dû passer plusieurs fois au jardin des plantes pour assister à ce spectacle (curieusement, tous ses copains autour avaient revêtu leur parure jaune, rouge, marron quand lui restait obstinément vert), et le jour où je l’ai enfin vu j’ai dû braver la pluie, mais ça en valait la peine : cette explosion dorée, ce tapis magnifique, comme dans un conte de fées et un jardin magique où vivent les elfes. Comme un rayon de soleil avant la rigueur et le dénuement de l’hiver. C’est tellement beau. Tellement symbolique aussi. Un jour, quand j’aurai un jardin, j’aurai un Ginkgo. Et je ferai des bouquets de soleil.

Et vous, quel est votre arbre ?