Lorsque Michel Denisot, désireux de se consacrer à Vanity Fair, a annoncé son départ du Grand Journal, je ne voyais que deux personnes capables de le remplacer : Thierry Ardisson et Antoine de Caunes. Le premier étant hors jeu car il ne fait pas de direct, restait le second. J’ai eu du nez.
Antoine de Caunes, c’est mon adolescence : c’est l’esprit Canal, c’est Nulle Part Ailleurs époque Les Nuls et les Guignols made by Gaccio, c’est de Caunes se déguisant en Pine d’huître ou en Jean-Pierre Tombal pour une chronique détonante (j’ai toujours les livres de ces chroniques), une époque folle où tout était permis et où la télévision ne se noyait pas dans le politiquement correct. C’était le bon temps que, par nostalgie, j’espérais retrouver, un peu. C’est donc avec beaucoup d’excitation et d’enthousiasme que j’ai découvert cette nouvelle formule, en attendant le meilleur.
Des points positifs, il y en a, à commencer par l’éviction de Daphné Burki qui faisait sérieusement augmenter ma tension artérielle. Et puis, Augustin Trapenard (à qui je piquerais bien son job), Doria Tillier très drôle (même si, avec les années, j’ai toujours du mal à me faire au concept de la météo sur Canal+, qui parle de beaucoup de choses mais à la fin de laquelle on ne sait toujours pas quel temps il va faire demain), les Guignols (que j’avais très peu vus depuis le départ de Gaccio… nostalgie, tout ça), le zapping, la petite pastille « pendant ce temps » que je trouve extraordinaire d’absurdité (je n’entrerai pas dans la polémique plagiat or not plagiat).
Mais voilà, la mayonnaise a du mal à monter, le rythme est poussif et de Caunes peine à trouver sa place et à se lâcher. La première partie est affreusement longue (c’était mieux jeudi et vendredi) (mais lundi j’ai failli m’endormir devant Valls), ça manque de peps et d’une vraie impertinence. Plus grave, la grosse erreur de casting (enfin grosse… on se comprend) : Jeannette Bougrab, qui mérite le prix Nobel de la cruchitude, passe son temps à minauder (enlevez-lui les retours bon sang qu’elle cesse de se regarder), dire des âneries et faire de la propagande sarkozyste (les français retenus au Qatar ? Nico lui il aurait pris son téléphone pour appeler l’émir et c’était réglé en 5 min !). A virer vite fait, à mon avis, elle n’a rien à faire là. Quant à Jean-Michmich Apathie, qui nous la joue à la Clint Eastwood dans sa rubrique « les yeux dans les yeux »… par charité, je ne m’étendrai pas.
Bref, pour l’instant je ne suis pas vraiment convaincue, et je pense que certaines choses sont à revoir. Néanmoins, l’émission est en rodage et ces quelques soucis de départ vont, je l’espère, être corrigés.
Et pour terminer : j’applaudis des deux mains au changement d’horaire du Petit Journal, que j’adore mais dont l’hraire précédent me convenait peu !