Reprenons la balade là où nous l’avons laissée la semaine dernière et traversons le pont Charles pour arriver dans la vieille ville, Staré Mesto. Là encore, ce qui frappe le visiteur, c’est la somptuosité de l’architecture : aucune maison ne fait dans la simplicité, chaque détail attire l’œil.
Nous aboutissons à la place de la vieille ville, qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte, car il s’agit là sans doute d’une des plus belles du monde, d’autant qu’en l’occurrence, à l’approche de Pâques, elle était décorée et accueillait un charmant petit marché proposant bimbeloteries (beaucoup d’attrape-touristes, mais aussi un peu d’artisanat local) et gourmandises. Par contre, pour savourer une bière, il vaut mieux s’éloigner de quelques mètres de la place dans les ruelles adjacentes, c’est non seulement plus agréable (car plus calme) mais aussi moins cher.
Maison « à la minute »
Ministère du développement régional
Eglise Notre-Dame de Tyn
Maison « à la table de pierre »
Ministère du développement régional
Maison Storch (illustrée d’une représentation de saint Venceslas à cheval)
L’attraction au coeur de l’attraction, c’est bien sûr la tour de l’hôtel de ville et sa célèbre (et complexe) horloge astronomique. Elle aurait été construite par Nicolas de Kadau en 1410, et remaniée par le maître Hanus de la Rose (Jan Ruze) vers 1490. La légende veut que l’on ait crevé les yeux à l’horloger Hanus, pour l’empêcher de reproduire son chef-d’œuvre ailleurs. En 1886 a été ajouté un second cadran, un calendrier qui est l’œuvre du peintre Josef Mánes. Le centre figure les armoiries de la Vieille Ville de Prague et le cercle intérieur représente les signes du zodiaque. Sur le cercle suivant des scènes de la vie paysanne en Bohême symbolisent les mois de l’année. L’extérieur indique les jours de l’année.
L’intérêt de cette horloge (et ce qui attire une foule de touristes à chaque heure) est qu’elle est animée : décorée dans sa partie haute par quatre allégories représentant la vanité, avec son miroir, l’avarice, un commerçant juif (le nez est volontairement crochu) avec sa bourse, la mort, un squelette qui appelle avec une clochette, la convoitise (ou envie) un prince turc, avec sa mandoline, elle est pourvue de tout un mécanisme qui permet à ces petits personnages de jouer lorsque sonne l’heure une petite scène. À chaque heure jusqu’à 21h00, le squelette brandit un sablier et tire sur une corde. Puis deux fenêtres s’ouvrent et, les douze apôtres défilent lentement, précédés de Saint Pierre d’une fenêtre à l’autre. Pendant ce temps les quatre automates placés à côté du cadran astrolabique s’animent. La Mort tire sur la corde qu’il serre dans sa main droite pour sonner le glas et brandit puis inverse le sablier qu’il tient dans la main gauche. le Turc secoue la tête pour montrer qu’il guette toujours, l’homme vaniteux se contemple dans un miroir, l’avare montre sa bourse. Lorsque les fenêtres se referment, un coq ajouté en 1882, tout en haut, sort de sa fenêtre et annonce la mort prochaine.
Tout ceci n’a pas été sans inspirer Apollinaire qui, dans « Le Passant de Prague », écrit : « La mort, tirant la corde, sonnait en hochant la tête. D’autres statuettes remuaient, tandis que le coq battait des ailes et que, devant la fenêtre ouverte, les douze apôtres passaient un coup d’oeil impassible sur la rue ».
détail
détail
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passage des apôtres
Les apôtres passent
Quittons la place pour le quartier juif, le Josefov, que nous n’avons pas vu ce jour-là mais que par souci de cohérence thématique j’intègre ici. De fait, j’y ai fait peu de photos, d’abord parce que souvent elles étaient interdites (même si j’en ai fait tout de même dans la synagogue espagnole, parce que je veux bien respecter les interdictions mais je ne veux pas être la seule, et que tout le monde y allant de son cliché même pas en loucedé mais sous les yeux des gardiens qui ne disaient rien, j’ai estimé que), mais surtout parce que c’était le dernier jour et que j’étais très juste niveau place sur ma carte SD.
Bref. Le quartier n’a plus grand chose à voir avec ce qu’il était au temps où il constituait le ghetto juif, mais a néanmoins conservé quelques monuments qu’il ne faut louper sous aucun prétexte. J’ai particulièrement été intéressée par cette visite, car de fait je n’étais jamais entrée dans une synagogue (en même temps, je n’en avais jamais eu l’occasion) et là j’en ai visité quatre dont une toujours en activité (la plus intéressante culturellement selon moi, même si extrêmement sobre), les autres étant transformées en musée, ainsi que le vieux cimetière juif. A noter que l’horloge du quartier juif, à côté de la synagogue Vieille-Nouvelle, a elle aussi inspiré Apollinaire, cette fois dans « Zone » : « Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours / Et tu recules aussi dans ta vie lentement”.
Horloge de la synagogue Vieille-Nouvelle
Synagogue espagnole
Synagogue Pinkas
La semaine prochaine, je vous emmènerai visiter le château, d’où nous aurons une magnifique vue panoramique sur Prague.
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