Road trip : Val de Loire

Un week-end de trois jours, et j’en ai profité pour m’évader à nouveau et faire ce que je n’avais encore jamais fait : visiter la vallée de la Loire un peu plus en aval. Il faut dire qu’il y a quelque temps, j’ai eu cette révélation qu’un jour je quitterais Orléans, et que je n’aurais pas vu un seul château de la Loire. Et pour l’occasion j’ai testé un nouveau mode de voyage : l’itinérance. Alors pas complètement parce que j’ai gardé la même location sur les trois jours, mais avec le recul j’aurais peut-être dû faire autrement, mais bref : d’habitude je choisis un lieu (une ville, souvent) et je n’en bouge pas, et là j’ai pas mal bougé, ce qui m’a permis aussi de voir bien des jolies choses en plus des étapes mentionnées ci-dessous. Et je trouve que finalement conduire, le nez au vent, sur des petites routes désertes, c’est plutôt agréable.

Etape 1 : le château de Chambord

Bien que Chambord se trouve à moins d’une heure de route de chez moi, je n’y étais jamais allée. Vous connaissez l’histoire : lorsque les choses à voir sont à côté, on se dit toujours qu’on a le temps, et n’étant en outre pas non plus particulièrement adepte des châteaux, j’ai toujours repoussé. J’avais bien eu l’occasion, il y a quelques années, je ne sais plus comment, d’être invitée à un bal, mais je ne sais plus pourquoi j’avais refusé. Mais là, la logique a voulu que je commence par là. Au départ, j’ai cru que la rencontre ne se ferait pas : il pleuvait, le château est en travaux et pour tout dire cela gâche un peu les choses, et j’étais donc grognon. Puis le miracle s’est produit : le soleil est sorti (et le soleil a des effets magiques sur mon humeur), et j’ai pu en profiter. Je n’ai pas eu de vrai coup de foudre pour Chambord, je m’attendais sans doute à plus de magnificence, et j’ai trouvé la visite de l’intérieur un peu brouillonne, et les jardins à la française plutôt simples. Mais j’ai tout de même vivement apprécié le domaine, le parc, le petit village qui jouxte le château, l’escalier à double révolution même si on ne le voit pas très bien, et les vues depuis la terrasse. J’ai aussi beaucoup apprécié mon déjeuner au relais de Chambord, avec vue sur le château !

Etape 2 : de la vigne au verre de vin

Parce qu’il n’y a pas que les châteaux dans le Val de Loire, mais aussi des vignes, j’avais réservé une expérience viticole avec Myriam la créatrice de RDV dans les vignes : un circuit complet au sein de l’entreprise familiale Alain Robert, qui produit du Vouvray AOC, avec visite du vignoble et de toutes les étapes du cycle de la vigne, puis du chai et de la cave troglodyte afin d’en apprendre plus sur la vinification et les différentes étapes de fabrication, et enfin une dégustation de différents vins AOC avec des mets locaux. J’ai adoré cette expérience, d’autant que cela faisait très longtemps que j’avais envie de découvrir un peu plus tout le travail autour du vin, j’ai appris énormément de choses, c’est vraiment à faire !

Etape 3 : le château du Clos Lucé

En préparant mon itinéraire, comme je ne pouvais pas tout voir, j’ai choisi de laisser de côté le château royal d’Amboise (que j’ai vu sur la route) au profit du petit château du Clos Lucé, qui fut la dernière demeure de Léonard de Vinci. Et bien m’en a pris : le lieu m’a émerveillée. L’intérieur évidemment, où on peut sentir l’âme de Leonardo dans son cabinet de travail et sa chambre, l’ensemble étant particulièrement bien meublé et restauré, avec des reproductions de ses grands tableaux. Mais le clou du clos (pardon…) ce sont les jardins : le petit potager, l’immense parc rafraîchissant (il faisait très chaud ce jour-là) agrémenté d’inventions du maître : vraiment, une promenade absolument magnifique qui m’a enchantée !

Etape 4 : le château de Chenonceau

C’est celui-là qui m’a toujours fait rêver : le château des dames. Le château sur l’eau, qui semble flotter au-dessus du Cher. Le temps était à nouveau maussade lorsque je suis arrivée, mais à nouveau comme à Chambord le miracle s’est produit. Et l’émerveillement. Le jardin de Diane et celui de Catherine de Médicis, la promenade le long du Cher (il y avait des gens qui faisaient du Canoë et bien que je ne sois pas une grande amoureuse de cette activité (je préfère le paddle), j’avoue avoir eu un petit pincement de jalousie tellement cela doit être magique, au soleil couchant, avec un bon verre de vin), l’intérieur même du château (la visite est extrêmement bien balisée) avec les pièces richement meublées et toutes agrémentées de fleurs fraîches qui embaument, la galerie qui fait comme un petit Ponte Vecchio, la petite ferme, le domaine parsemé d’arbres fleuris et odorants… Bref j’ai vraiment adoré Chenonceau. Mais je n’ai pas pu y déjeuner : en fait j’ai trouvé dommage que le seul vrai restaurant, L’Orangerie, ne donne pas sur le château lui-même, et que la terrasse qui donne sur le château soit un self…

Etape 5 : le château de Cheverny

C’est la visite bonus, qui n’était pas strictement prévue au programme, mais il me restait un peu de temps, et il était sur ma route, je m’y suis donc arrêtée, et là encore j’ai eu un vrai coup de foudre. Le château de Cheverny est connu pour avoir inspiré à Hergé Moulinsart, le château du capitaine Haddock, mais ce n’était pas du tout ce qui m’intéressait, même si bien sûr le lieu capitalise sur la référence. Ce que j’ai aimé, c’est d’abord la visite de l’intérieur, extrêmement bien pensée pour mettre en avant l’art de vivre à la française avec des pièces richement décorées (avec en bonus des décorations de Pâques assez ludiques, et des reproductions de tableaux et une maquette du château en Lego). Et le domaine, une splendeur : le jardin des apprentis avec son arche de glycine merveilleusement odorante, le parc agrémenté en ce moment de gigantesques œufs de Pâques. J’ai eu l’immense chance d’assister à la parade d’amour de deux cygnes noirs sur le petit plan d’eau (c’est très amusant à voir, j’en ai fait un reel) et de pouvoir les prendre en photos avec leurs deux cous formant un cœur. Mais mon coup de cœur va à l’installation de sculptures monumentales du sculpteur Gudmar Olovson, un hommage à la vie et à l’amour, et qui s’appelle d’ailleurs Le Jardin de l’amour et qui m’a beaucoup émue. J’ai moins aimé la célèbre meutes de chiens, ces toutous m’ont fait un peu de peine, d’autant que les pauvres ne doivent pas avoir un bain tous les jours et que j’ai cru que jamais je ne me débarrasserais de l’odeur sur mes mains après les avoir caressés…

Voilà, je suis vraiment très heureuse de ma petite excursion qui m’a bien nourrie et inspirée. J’en reviens pleine « d’usage et raison » comme dirait Du Bellay, des souvenirs plein la tête et la voiture, l’avantage de la situation est que je n’étais pas limitée par le poids de la valise !

Pour plus d’images, la petite vidéo qui va bien :

Voyage immobile

C’est à cette époque que, normalement, je commence à me projeter concrètement dans mon city trip estival. Après avoir réservé, j’achète des guides, je lis des blogs, je musarde sur instagram pour repérer ce qui me fait envie. Cette année, ça aurait dû être Séville, mais peut-être que j’aurais changé d’avis en cours de route parce que j’ai aussi de très fortes envies de Portugal et d’Italie. Bon, c’est loupé. On va rester là, il y aura sans doute un peu de Cap-Ferret et puis peut-être une excursion ici ou là (en fait j’ai ma petite idée, mais on verra) mais pas de joli voyage d’inspiration à l’étranger.

Alors, puisque je ne peux pas me projeter dans le voyage futur, je me suis replongée dans mes souvenirs de voyage. Tous ces endroits où j’ai aimé baguenauder, rêvasser, écrire… Et je me suis dit « tiens, si j’imaginais une journée parfaite à profiter des joies de la vie, qui n’aurait aucune obligation d’être vraisemblable géographiquement parlant ? ». Une sorte de voyage immobile.

Matin : s’étirer langoureusement dans le lit, écrire mes pages du matin. Prendre une douche, vêtir une robe légère et prendre un cappuccino en terrasse avec des cannoli.  Déambuler dans les petites ruelles, admirer les azulejos et les belles façades. Traverser les galeries, m’arrêter à la librairie et rejoindre le parc pour m’asseoir un moment et écrire quelques mots dans mon carnet.

Midi : déjeuner au bord du canal

Après-midi : profiter des heures chaudes pour aller faire le plein d’inspiration et de belles choses au musée ; en sortant prendre un petit goûter (pasteis de nata) avant d’aller faire un petit tour dans les magasins d’artisanat local. Puis aller faire une longue promenade au bord de l’eau et m’arrêter prendre un verre en terrasse lorsque le soir commence à tomber.

Soirée : marcher encore un peu pour profiter du soir, dîner à une terrasse, rentrer pour écrire un peu…

Voilà une bien belle journée passée à faire des choses que j’aime !

City Guide : Vérone

En plus du lac de Côme, je voulais faire une autre excursion en dehors de Milan, et j’ai quelque temps hésité entre Bergame (Et juste à côté de Milan / Dans une ville qu’on appelle Bergame / Je te ferai construire une villaaaaaa chante Diane Tell) et Vérone (Aimer, c’est ce qu’il y a de plus beauuuuu). Enfin, j’ai hésité : à la réflexion je pense que c’était pour la forme, car Vérone m’appelait dès le départ : comme une sorte de pèlerinage. L’héroïne de mon premier roman s’appelle Juliette (elle s’appelait à l’origine Alice, mais j’ai dû changer à cause d’une bête coïncidence, et Juliette s’est imposé lors du changement, et je pense d’ailleurs que cela lui va mieux) et ce n’est évidemment pas un hasard, mais j’ai pu me rendre compte à l’occasion de cette escapade véronaise que, si je gardais une certaine tendresse pour les deux amoureux, ma vision des choses a changé, et que je n’éprouve plus cette fascination un peu malsaine pour le mythe des amants tragiques qui était auparavant l’un de mes filtres sur le monde.

Bref, Vérone. C’est une ville magnifique, qui mériterait qu’on y consacre un peu plus de temps que je ne l’ai fait, et qu’on ne se focalise pas uniquement sur Roméo et Juliette. De fait, j’ai adoré arpenter les ruelles en essayant de semer la foule des touristes, à la recherche de jolies maisons, de jolies cours, de places magnifiques comme la piazza delle Erbe au centre de laquelle trône la statue de Dante : c’est une ville idéale, en fait, pour se perdre.

Pour le déjeuner, j’étais au bord du désespoir : je ne trouvais que des terrasses noires de monde qui en outre ne m’inspiraient guère ; et puis, au détour d’une petite rue, je tombe sur un endroit à l’écart du flot touristique, assez aéré, et les plats semblaient engageants, et j’ai eu raison : Marinato Verona (11 Via San Rocchetto) est un petit restaurant spécialisé dans le poisson, mais où j’ai pris une pizza succulente aux bons produits locaux : tomates bio, Mozzarella di campana Buffala DOP et Nduja DOP.

Evidemment, il est difficile de passer à Vérone et de faire l’impasse sur la Casa di Giulietta. C’était un peu moins noir de monde que je ne le craignais (apparemment j’ai eu de la chance), j’ai pu facilement pénétrer dans la petite cour tout en continuant à respirer, prendre en photo la statue entre deux touristes qui posaient avec leur main sur son sein (drôle de coutume, mais il paraît que ça porte chance) et même le balcon (qui n’est absolument pas d’époque) sans personne dessus. Après je n’ai pas visité l’intérieur : il y avait trop de monde quand même, et je n’aurais pas pu en profiter (et puis, encore une fois : ce n’est que du folklore). En fait, ce qui m’intéressais, c’était les messages d’amour : sur les deux côtés de l’entrée se trouvent des panneaux où les gens déposent des déclarations et des vœux d’amour, et j’ai trouvé cela très émouvant (et plus authentique que le reste du romeoetjulietteland). J’en ai laissé un. A noter juste en face de la maison un joli magasin de souvenirs de qualité, Giulietta Verona. Ne pas hésiter non plus à aller jusqu’à la « maison de Roméo », qui n’est pas un parc d’attraction, mais c’est joli !

Les arènes sont très belles, mais le fait le plus notable est qu’y est organisé tous les étés un festival d’opéra qui a l’air absolument fabuleux.

Alors malheureusement je manquais un peu de temps (j’ai eu un souci de bus le matin en arrivant qui m’a fait perdre près d’une heure) et il faisait une chaleur écrasante donc je n’ai pas fait tout ce que je voulais, notamment le Castel San Pietro de l’autre côté du pont et d’où on a une magnifique vue de la ville : une prochaine fois ! Je n’ai néanmoins pas résisté à acheter une jolie édition bilingue anglais/italien de la pièce de Shakespeare ainsi qu’un livre d’Andrea Camilleri mort la veille !

(pardon)

City guide : lac de Côme

Il est très dommage d’aller à Milan et de de pas en profiter pour faire une petite excursion au lac de Côme : situé à 45km de la ville, on le rejoint très facilement en train. C’était une journée que je voulais contemplative et reposante, donc j’ai choisi de me poser à Côme même et de ne pas crapahuter partout, mais les possibilités sont multiples.

Le truc le plus important à faire, évidemment, est de se promener sur le bord du lac, voire de s’asseoir un moment (pour écrire) : toutes ces nuances de vert et de bleu, le paysage contrasté entre eau et montagnes, c’est follement apaisant.

Pour le déjeuner, je n’ai pas résisté à l’appel des terrasses au bord du lac. Il y en a plein, a priori plutôt convenables dans l’ensemble : je me méfie toujours un peu des restaurants « à vue » car parfois ils n’ont que ça, mais ça ne semble pas le cas ici (et puis après tout, tant pis : la vue est trop belle) ; pour ma part j’ai choisi l’Antica riva où j’ai pris des linguine au homard (c’était en plein homardgate). C’était très bon, mais il m’est arrivé une aventure un peu fâcheuse : j’étais en train de manger quand un mini-cuicui (mais vraiment, il était tout petit) s’est perché sur ma table, m’a fait du charme en s’approchant niviniconnujetembrouille, et a un moment il a plongé dans mon assiette pour me piquer un linguini. Alors le voir s’envoler en transportant tant bien que mal le machin qui pendait était assez rigolo, mais dans l’histoire il a fait voler de la sauce tomate partout, et a fait une tâche sur un petit haut blanc en soie Sézane que j’étrennais ce jour là (pas de panique : j’ai réussi à le détacher).

Prendre le funiculaire jusqu’à Brunate : il y en a un tous les 1/4 d’heures, c’est blindé de monde, mais ça vaut le coup de souffrir : la vue est absolument fabuleuse de là haut. Même s’il y a du monde, on arrive à s’isoler et on se sent comme un voyageur contemplant une mer de nuages. On peut aussi y manger ou y boire un verre.

Et puis, tout de même, faire un petit tour dans la ville (je suis restée côté lac mais on peut descendre plus loin, il y a notamment une très jolie cathédrale).

Une bien jolie petite escapade !

City Guide : Milan

Cette année, mon city trip estival s’est déroulé à Milan. Pourquoi Milan ? A vrai dire, je n’ai pas la réponse : la ville était vaguement sur la liste, mais pas du tout prioritaire. En fait, cette histoire a été comme tout dans ma vie en ce moment : compliquée. D’abord je m’étais fixée sur Copenhague, puis sur Florence/Pise, puis sur Édimbourg. Mais je ne voulais pas réserver avant la parution des postes dans le supérieur, au cas où. Du coup au lieu de m’y mettre en janvier, je m’y suis mise en mars, et là, impossible : je n’arrivais pas à réserver, quelque chose en moi résistait, je ne sais pas quoi. En avril j’en étais toujours là et ça devenait urgent d’autant que j’avais des bons airbnb qui expiraient. Alors sur un coup de tête, sans aucune réflexion préalable et sans du tout savoir ce que j’allais y faire, j’ai réservé pour Milan. Mais c’était de la complète improvisation, et 48h avant de décoller, je n’avais toujours pas de vrai programme : autant vous dire qu’il y a beaucoup de confiance dans le hasard dans l’histoire, beaucoup de lacunes évidemment, mais je pense que ce n’est pas très grave car j’ai compris en y étant pourquoi l’Univers m’avait un peu forcé la main (pour faire vite : je n’ai pas été dans cette ville intéressée par ce qui m’aurait intéressée il y a quelques mois ; il y a aussi un truc sur Vérone, mais nous y reviendrons dans l’article dédié).

Les essentiels
– L’aéroport de Linate est vraiment très proche de la ville que l’on peut rejoindre de diverses manières, mais attention, il ferme à la fin de la semaine pour travaux jusqu’à fin octobre et les avions en provenance de Paris atterriront donc à Malpensa (d’où part un express qui rejoint la gare de Cadorna)
– Pour mon vague programme j’ai utilisé Mapstr et deux cartes publiques : celle de Deedee et celle de A Milano Puoi ; j’ai mis la mienne à jour au fur et à mesure, mais je ne peux pas encore la rendre publique donc n’hésitez pas à m’envoyer une demande d’amis.
– La ville n’est pas très étendue, et plutôt plate, donc on peut faire l’essentiel à pieds ; sinon, les transports en commun sont assez pratiques et bien maillés (mais un peu chers, ai-je trouvé). N’hésitez pas à prendre le tram 1, très typique (un vieil electrico comme à Lisbonne) et qui passe par tous les lieux essentiels.
– Il fait très chaud en cette saison, on s’en doute, mais j’ai trouvé que la ville restait néanmoins assez aérée, grâce aux nombreux parcs et jardins et à une vraie volonté de végétalisation, nous y reviendrons.
– A peu près partout on pourra vous parler anglais ; pour ma part j’ai essayé de parler un peu italien, mais c’est une langue que j’ai apprise sur le tas et que je comprends mieux que je ne m’exprime, ce qui fait que j’étais assez vite bloquée, et j’ai finalement pratiqué une langue non autorisée par la convention de Genève, mélange d’italien, d’anglais où pointait parfois de l’espagnol, ce qui donnait des truc comme voglio linguine alle vongole con un glass of prosecco è water frizzante !
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L’ensemble est moyennement cher, moins que la France mais plus que le Portugal ; la ville est plutôt épargnée par le tourisme de masse, et c’est plutôt appréciable.

Que voir ? Que faire ?

– Avant tout, et comme d’habitude, je dirais se promener au hasard et sans but : c’est vraiment l’une des activités que je préfère dans une ville inconnue (et même dans une ville connue d’ailleurs), cela permet de découvrir des merveilles. N’hésitez pas à lever le nez et à jeter un petit oeil curieux dans les entrées, certaines sont absolument fabuleuses !

– Le Duomo : c’est la troisième plus grande cathédrale du monde, et vous ne pourrez guère la louper. Pour ma part, je n’ai pas visité l’intérieur, car je n’avais pas tellement envie de faire 1h de queue en plein soleil et de risquer une insolation alors même que je ne suis pas une grande adepte des églises (attention, vous ne pourrez de toute façon pas entrer si vos genoux et/ou épaules ne sont pas couverts). Par contre l’extérieur est vraiment très majestueux !

Milano Duomo
Milano Duomo

– Juste à côté, la Galleria Vittorio-Emanuele est véritablement une splendeur : du sol au plafond, un des plus beaux passages couverts qu’il m’ait été donné de voir, et j’en ai vus. Immanquable !

– Le musée du théâtre et la Scala : à l’autre bout de la galerie par rapport au Duomo, je n’ai d’ailleurs pas failli la trouver alors qu’elle était sous mon nez. De fait, l’extérieur n’a rien de notable, mais alors l’intérieur : il abrite un intéressant petit musée du théâtre et de l’opéra (le seul musée que j’aie visité au final) et surtout, on peut voir l’intérieur de la salle de spectacle lorsqu’il n’y a pas de répétitions (il faut donc vérifier avant sur le site). Et là : une merveille absolue, qui m’a pas mal rappelé l’opéra de Prague !

– Château des Sforza : je n’ai là encore pas visité l’intérieur, mais il est très agréable d’y faire un tour.

– Le quartier des navigli est un très joli endroit, assez calme (je m’attendais à une foule de touristes en goguette et étonnamment, pas du tout) : il n’en reste que deux encore en eau, le naviglio grande et le naviglio pavese qui rejoignent la Darsena ; il est très agréable de se promener le long des canaux, particulièrement le naviglio grande ; il ne faut pas omettre, vers le haut du canal, de prendre sur la droite le vicolo dei landandai, l’endroit où les Milanaises venaient faire leur lessive : c’est très pittoresque et joli comme tout. Plus bas, le Centro dell’incizione offre une jolie cour toute en verdure, et permet d’apprécier le travail d’artistes graveurs !

– Le cimitero monumentale, véritable musée à ciel ouvert, est stupéfiant de beauté et regorge de petits bijoux architecturaux et artistiques. J’ai eu pour ma part un véritable coup de foudre pour la statue d’une femme ange sublime de grâce, de beauté et de sérénité (en fait, j’ai eu la bizarre impression qu’elle me parlait, et je me suis sentie particulièrement en paix en la regardant, et d’ailleurs je suis restée très longtemps devant elle en état de contemplation) !

Où se reposer un moment ? Les parcs et jardins

Ce que j’ai vraiment aimé à Milan, c’est qu’il s’agit d’une ville très végétale (un exemple à suivre, en fait) : outre les parcs et jardins dont nous allons parler et qui sont des havres de paix et de fraîcheur, le moindre espace est occupé par des arbres, des plantes, des fleurs ; certaines façades sont entièrement végétalisées et les milanais mettent tellement de plantes sur leurs balcons et dans les cortile qu’il n’y a plus de place pour quoi que ce soit d’autre. Résultat ? Et bien il n’y fait pas une chaleur si insupportable que ça. Quant aux divers jardins, ce sont des lieux où il fait vraiment bon se poser :

– Parco Sempione : un très grand parc bordant le château des Sforza ; très ombragé et arboré, c’est un véritable bonheur !

– l’orto botanico : dans le quartier Brera, à deux pas du quadrilatère de la mode et de la via Montenapoleone, il m’a littéralement « appelée ». J’ai été émerveillée par cet écrin de verdure, de fraîcheur, de calme, à l’écart de la foule. J’y ai passé un long moment à écrire !

– Le jardin de la villa Necchi Campiglio : un coup de coeur également pour cet endroit agréable, calme et plein de fraîcheur ; idéal pour se reposer un moment. La maison peut se visiter (mais uniquement en groupe et en visite guidée, le truc dont j’ai horreur), le jardin quant à lui est gratuit !

– Jardin public Indro Montanelli : à deux pas du précédent, c’est un endroit agréable où les Milanais viennent passer un moment en famille (mais c’est loin d’être mon préféré)

Où boire un cappuccino ?

Attention, malheureux : jamais de cappuccino après 11h, cette boisson est exclusivement réservée au petit-déjeuner. Alors évidemment on en trouve partout : les Milanais le prennent plutôt debout au comptoir, moi je préfère évidemment m’installer en terrasse (mais il faut tout de même commander à l’intérieur puis, selon les endroits, prendre sa commande et aller s’installer, soit aller s’installer et on vous apportera votre commande). Deux endroits ont retenu mon attention :

– Pasticceria Angela Milano, via Ruggero di Laria, 15 : en face de mon appartement donc ça aidait, mais en outre j’ai cru comprendre que c’était une des meilleures pâtisseries de Milan !

– Pasticcera Fratelli Freni, Corso Venezia, 43 : parce que j’ai eu un dessin sur mon capuccino !

Pasticceria Fratelli Freni
Pasticceria Fratelli Freni

Où déjeuner/dîner ?

Evidemment je suis partie avec toute une liste, et j’en ai testé un : le reste est dû au hasard, et de fait il a très bien fait les choses car j’ai été contente de tous les restaurants que j’ai essayés (exclusivement à midi : le soir je dînais à l’appart).

– Obicà duomo : au sommet du centre commercial Rinascente, la terrasse de ce restaurant offre une vue absolument fabuleuse sur le duomo. On y mange de l’excellente mozzarella, puisque c’est un bar à mozzarella, j’ai donc dégusté une exquise caprese, mais il y a beaucoup d’autres choix !

– Officina 12 : une excellente adresse sur le naviglio grande : une jolie terrasse au calme avec vue sur le canal, de la très bonne cuisine (j’ai mangé une côtelette à la milanaise, qui est un de mes plats préférés). Un poil cher cela dit, mais bon.

– Carlsberg OI, Bastioni di porta nova, 9 : j’étais un peu désespérée ce jour-là de trouver quelque chose qui corresponde à mes critères, quand j’ai avisé en contrebas de la rue une petite terrasse brumisée (ils font ça à Milan : les terrasses sont pourvue de ventilateurs/brumisateurs) avec vue sur un ancien naviglio et l’écluse de Léonard de Vinci ; l’endroit est plutôt estampillé bar, et porte un nom pas du tout italien, mais j’ai décidé de tester et bien m’en a pris : les spaghetti con vogole que j’ai dégustés étaient absolument délicieux, et la terrasse particulièrement agréable. Le tout pour un prix raisonnable.

– Da Regina, via Silvio Pellico 1 : l’expérience fait que je me méfie toujours des restaurants sis à proximité des attractions touristiques, ce sont souvent des lieux où on ne mange pas très bien, pour cher. Celui-ci est dans une petite rue parallèle à la galeria Vittorio-Emanuele, et m’a inspiré confiance. Il faut dire aussi que ma bienveillance leur était toute acquise : à peine j’avais mes fesses sur ma chaise que ce trouvait devant moi une coupe de prosecco ! Mais le reste était très bien : un délicieux trio de tartares (avec des tomates cerises presque aussi bonnes que celles que je cultive, ce qui est très rare) et un somptueux choix de desserts ! Un peu cher, mais bon !

Où déguster une glace ?

J’ai une manie avec les glaces : je les aime un peu fondues, ce qui fait que je les sors du congélateur et je les laisse fondre quelque temps avant de les manger ; les glaces italiennes, qui ont cette texture parfaite dès le départ, sont donc mes préférées, mais en France on n’en trouve pas partout et les parfums sont tout de même très limités. Bon, je ne me suis pas pour autant jetée sur tous les glaciers de Milan, je me suis contentée de deux :

– Il massimo del Gelato, via Lodovico Castelvetro, 18 : j’ai cru comprendre que c’était sinon le, du moins l’un des meilleurs glaciers de Milan. Je veux bien le croire : j’ai failli avoir un orgasme gustatif tellement c’était bon. C’est juste dommage qu’il n’y ait pas de petite terrasse ou de petit jardin à proximité : je suis revenue sur le Corso Sempione mais enfin niveau bucolique on fait mieux. Mais tout de même : à tester absolument.

– Gelateria Sempione, via Emanuele Filiberto 2 : très bon aussi, mais honnêtement moins que l’autre (mais il y a des petits bancs devant)

Gelateria Sempione
Gelateria Sempione

Où et que shopper ?

– Dans les supermarchés, c’est vraiment un endroit que j’adore quand je suis à l’étranger.
– Malgré mes recherches, je n’ai malheureusement pas trouvé de jolis concept stores de souvenirs artisanaux (j’ai un peu mieux trouvé à Vérone), donc j’ai passé mon tour ; il y a quelques jolies petites choses, néanmoins, à la boutique de la villa Necchi Campiglio
– Des livres : Rizzoli, Galeria Vittorio-Emanuele. Outre que cela permet d’acheter quelque chose dans la galerie qui ne coûte pas les deux yeux, c’est une excellente librairie où l’on trouve vraiment son bonheur question lectures dans toutes les langues et de tous les pays : j’y ai non seulement trouvé tout un assortiment de Petit Prince (en italien, en dialecte local et même en latin, et encore je me suis limitée) mais également Bonjour tristesse. Ils ont aussi de très jolis carnets fabriqués en Italie.

Rizzoli
Rizzoli

– Acqua di Parma : très honnêtement, alors qu’il y a quelques années j’aurais léché toutes les vitrines de la via Montenapoleone, tout cet étalage de luxe m’a un peu donné la nausée. J’ai fait une exception pour Acqua di Parma (je suis entrée mais je n’ai rien acheté) parce que ça reste du savoir-faire local, et que la boutique est un écrin feutré, jolie et élégante.

Acqua di Parma
Acqua di Parma

– Individuals, via Vigevano 11 : comme son nom ne l’indique pas, il s’agit d’une petite boutique de lingerie made in Italy ; des coupes très simples dans de magnifiques tissus, j’avoue que j’ai totalement craqué (je suis une addicte de lingerie)

Individuals
Individuals

– Eataly, Piazza XXV Aprile : alors je sais, il y en a un à Paris ; du reste j’ai une épicerie italienne à 200m de chez moi. Mais je voulais absolument visiter ce temple de la gastronomie italienne, et je me suis sentie dans le magasin comme une enfant dans une confiserie (j’étais malheureusement limitée par la taille et le poids de ma valise).

– 10 Corso Como : le feu Colette local. L’entrée vaut le coup d’oeil (une très jolie petite cour verdoyante), après ça reste un concept store de luxe, très cher. Bon j’avoue j’ai tout de même eu un coup de cœur pour un bracelet, mais j’ai été raisonnable (en sachant qu’il y a quelque temps, j’aurais été du genre à craquer, yolo !) et je n’ai pris qu’un petit badge (avec un coeur aussi). Il faut néanmoins aller y faire un tour si on est dans le coin, par curiosité !

Et voilà pour Milan ! A venir : le lac de Côme et Vérone !

City guide : Porto

Ça c’est le voyage bonus de l’année, une découverte de Porto au début de l’automne. Un voyage scolaire, ce qui veut forcément dire organisation différente, pas de Airbnb mais auberge de jeunesse, ni de visites qui n’auraient intéressé que moi, mais en revanche des activités que je n’aurais probablement pas faites toute seule.

Que voir ? Que faire ?

– Se balader. Evidemment. Comme Lisbonne, Porto est une ville très en pente ce qui fait qu’on a très vite l’impression d’avoir fait mille kilomètres alors qu’on en a à peine fait un, mais quel bonheur de jour comme de nuit de flâner dans la Ribeira ou au bord du Douro, de se perdre dans les petites ruelles, de grimper vaillamment une côte et d’être récompensé par un point de vue exceptionnel, de s’arrêter un moment pour se reposer dans un magnifique jardin, de tomber au hasard d’une rue sur une magnifique maison ou église décorée d’azulejos, ou sur un étudiant en tenue traditionnelle qu’on croirait échappé de Poudlard, de traverser le pont Dom Luis (si on n’a pas le vertige : le point de vue est exceptionnel), de flâner sur les quais de Villa Nova de Gaia (par contre le vrai Mercado do Bolhão est actuellement fermé pour travaux, le marché provisoire est néanmoins sympathique)… je mets donc ici surtout des photos, parce que Porto, avant tout, se regarde, de tous les côtés, même si on n’entre pas forcément partout !

Plus précisément :

La gare de São Bento : sans doute une des plus belles gares du monde (et je m’y connais, je viens de Limoges) avec ses 20000 azulejos composant de superbes fresques créées par Jorge Colaço en 1930 et représentant des scènes de la vie quotidienne et les grands épisodes de l’histoire du Portugal.

Museu Nacional Soares dos Reis : la plus belle collection d’art de Porto, aussi bien en arts décoratifs qu’en peinture et en sculpture, et notamment de sublimes pièces de celui qui a donné son nom au musée, António Soares dos Reis.

Centro Português de Fotografia : un musée gratuit installé dans une ancienne prison. Quelques photographies contemporaines, une très belle collection d’appareils photos, et une vue à couper le souffle, notamment de la cellule où fut emprisonné pour adultère l’écrivain Camillo Castello Branco. En ce moment également : une sublime exposition « Women see women », des femmes photographiées par des femmes : c’est d’une poésie absolue. Il y a aussi une exposition Frida Kahlo, payante, que je n’ai pas vue mais je me suis laissé dire qu’elle n’était pas extrêmement intéressante.

Jardim do Palàcio de cristal : le palais lui même est fermé, mais les jardins luxuriants constituent une magnifique promenade, au milieu des paons et des fontaines.

Casa Museu Texeira Lopes : il faut se rendre jusqu’à Villa Nova de Gaia, mais franchement ça vaut la peine de voir cette jolie maison-musée gratuite, où on peut notamment découvrir une superbe collection de sculptures, avec une salle dédiée aux écrivains où on pourra admirer l’originale de la statue d’Eça de Queiros qui se trouve à Lisbonne.

– Faire une balade en bateau, la promenade des six ponts : une heure sur le Douro qui permet non seulement de voir tous les ponts, mais aussi d’admirer des endroits de Porto jusqu’auxquels on n’a pas forcément le temps de se rendre. Et de se reposer un peu.

– Faire une visite-dégustation d’une cave de Porto : impératif. Nous avons visité les caves Burmeister, une marque que je ne connaissais pas. C’était très intéressant, sur l’histoire de la boisson, son mode de fabrication et les différents types de Porto. La visite se termine par une dégustation, avec des quantités généreuses.

Aller à la plage : nous avons eu un temps exceptionnel donc j’ai même pu me baigner (honnêtement, elle était très froide, mais moi dès qu’il y a possibilité d’un bain de mer, on ne m’arrête pas) mais si on n’a pas envie, il s’agit d’une promenade très agréable.

Où manger ? Où boire un verre ?

Porto regorge de petits endroits qui ne payent pas forcément de mine, mais où on mange bien (en quantité et en qualité) et pour pas cher.

Concept31, Rua dos Caldeireiros 41 : le nom n’indique pas forcément qu’il s’agit d’un restaurant familial de cuisine portugaise, et pourtant si. J’y ai dégusté une excellente bacalhau a bras, dans un cadre typique, où on est sympathiquement reçu.

7groaster, Rua de França 52, 4400-174 Vila Nova de Gaia : de l’autre côté du Douro, un truc assez bobo qui sert une cuisine healthy et succulente dans un joli cadre, pour pas très cher.

Casa Bragança, R. Arquitecto Nicolau Nasoni 14 : un coup de coeur pour ce lieu trouvé par hasard. Une vraie taverne familiale, beaucoup de générosité dans les quantités et dans le service, on se sent comme à la maison. J’y ai goûté une francesinha, plat typique de Porto (un machin très gras à base de fromage et de charcuterie) avec un verre de vin qui débordait. Du bonheur, pour vraiment pas cher, et on nous a offert un godet de digestif maison excellent !

Café Santiago R. de Passos Manuel 226 : moins typique au niveau de la décoration, mais de la vraie cuisine portugaise là encore. Et comme d’habitude j’ai choisi ce qu’il y avait de plus gras : un cachorro (hot dog à la portugaise) et en désert, un truc qui porte bien son nom de crème du paradis : Natas de Ceú !

São João da Ribeira, R. de São João 112 : un très bon restaurant qui sert des mets fins dans un joli cadre. Les prix sont très raisonnables.

Café Guarany, Av. dos Aliados 85/89  : le restaurant gastronomique de la semaine, avec un concert de Fado (qui n’est pas du tout typique de Porto, mais puisqu’on avait l’occasion). Très bonne cuisine dans un très beau cadre !

O Muro, Cais da Estiva 87 : l’endroit vaut surtout pour la vue, mais franchement, quoi de plus agréable que de savourer une sangria en regardant le Douro dans la lumière du soleil qui se couche ?

Café MajesticRua Santa Catarina 112 : je le mets dans la liste même si fort malheureusement je n’ai à aucun moment eu le temps de me mettre dans la longue file d’attente. Cela me donne une bonne raison de revenir à Porto un jour !

Où et que shopper ?

Ce que j’ai aimé à Porto comme à Lisbonne, c’est qu’à côté des habituels boutiques attrape-touristes débordant de made in china, on trouve de très jolis concept-store proposant de l’artisanat portugais et de beaux produits, et ça c’est agréable, d’autant que ce n’est pas forcément extrêmement cher ! J’en ai vu beaucoup mais je n’ai pas tout testé et pas acheté grand chose faute de place (impossible de rapporter des choses fragiles puisque les compagnies low cost considèrent le sac à main comme un bagage cabine, ce qui me limitait puisqu’il fallait que mon sac à main loge dans mon sac cabine, et qu’il est hors de question que je mette du fragile en soute (et j’ai bien fait, ma valise a attrapé quelques bosses et ils ont cassé mon cadenas (pas pour farfouiller, juste par manque de délicatesse)).

A Vida Portuguesa, R. da Galeria de Paris 20 : déjà testé à Lisbonne, mais celui-là est bien plus grand que celui du Chiado. Je me suis lâchée sur les produits en bois (attention, la boutique est au premier : celle du rez-de-chaussée est jolie mais propose plutôt des trucs design que l’on trouve partout)!

Santo da Casa, R. de São João 56 : une joli petite boutique où j’ai trouvé notamment des magnets d’un goût exquis et un joli foulard qui n’a d’ailleurs rien de portugais mais me fera un souvenir !

– Et puis bien sûr, l’une des plus belles librairies du monde : la Librairie Lello, R. das Carmelitas 144. Alors il faut parfois faire longuement la queue, c’est payant et pas donné (5€ qui sont déduits si vous achetez quelque chose) mais franchement c’est une pure merveille, et pas seulement pour les raisons liées à Harry Potter !

Voilà. J’ai vraiment adoré cette ville, ses ruelles, ses azulejos, ses lieux typiques, son énergie bouillonnante de ville du sud. Un peu moins ses escarpements épuisants, qui font que je ne pourrais pas y vivre. Mais j’y reviendrai certainement un jour prochain, probablement pour un long week-end, et j’espère que je vous ai donné envie de la découvrir si ce n’est déjà fait !

 

City guide : Vienne, musées etc.

Comme toutes les grandes capitales, Vienne regorge de musées, tous plus intéressants les uns que les autres a priori, et il faut donc faire des choix, guidé par ses centres d’intérêts. Evidemment, avec l’anniversaire de la mort de Klimt, de Schiele et d’Otto Wagner, on va les rencontrer partout, et pour moi c’était bien agréable. Comme d’habitude, à part le Belvédère j’ai évité les très grands musées sans thématique particulière, pour me laisser plutôt porter dans certains lieux délaissés, à tort souvent, par les touristes, et j’ai fait de merveilleuses découvertes (il y a eu aussi quelques loupés, malheureusement). De manière générale, l’accueil est très courtois, et il n’y a aucun problème pour faire des photos.

Le Musée des Arts Appliqués (MAK)

Le MAK est le premier musée que j’ai visité à Vienne, peu après mon arrivée : situé près de Wien Mitte, où j’avais déposé mes bagages en attendant de récupérer l’appartement, il était de toute façon sur ma liste, et m’a permis de m’abriter de la pluie diluvienne. Et ce fut une très belle découverte : le bâtiment à lui seul vaut le coup d’oeil, et le contenu est tout à fait passionnant. La visite offre un classement semi par type d’objets (la vaisselle, les tapis…) et semi par époque (le baroque, mais surtout, ce qui m’intéressait, tout un pan sur Vienne 1900). Si vous y allez avant octobre, il est impératif d’aller voir l’installation « le jardin magique de Klimt », qui vous permet de plonger, grâce à un casque de réalité virtuelle, dans un monde à la Alice au Pays des merveilles. En outre, le musée n’est pas plein de foule, et offre de nombreux endroits confortables pour se reposer…

La Maison de la musique (Haus der Musik)

L’histoire de Vienne se confond avec celle de la musique, et il est somme toute normal qu’un lieu lui soit consacré (outre les maisons de Mozart et Beethoven, que je n’ai pas visitées). Et même pour moi qui n’y connais pas grand chose, cette maison de la musique s’est révélée une très belle expérience, à la fois informative et ludique, très bien conçue, utilisant toutes les ressources des technologies actuelles. Si le premier étage, consacré à l’orchestre philharmonique, m’a intéressée mais pas plus que ça car je n’y connais rien, j’ai adoré le troisième étage, consacré aux compositeurs les plus importants liés à Vienne, comme Mozart, Strauss ou Beethoven : chaque salle, baignée de musique, possède une ambiance et une scénographie qui lui est propre, et regorge de documents passionnants et parfois d’installations interactive. En fin de visite, on peut se transformer en chef d’orchestre. Enfin, au deuxième étage, on trouve la sonosphère, une sorte de musée du son qui permet de se plonger dans des expériences sonores originales (comme les sons des grandes villes, ou les sons prénataux) : je suis passée assez vite car je suis très sensible à certains sons qui me déséquilibrent, et je ne me sentais pas bien, ce qui n’enlève rien à l’intérêt de l’installation. En tout cas c’est un lieu très intéressant, particulièrement je pense pour les enfants.

Musée de la littérature (literaturmuseum)

J’ai failli le manquer, car il n’était dans aucun guide, et j’ai compris après pourquoi, mais lorsque je l’ai vu apparaître sur Google map, je me suis dit que je ne pouvais pas faire l’impasse sur une visite. En fait, je pouvais, car il n’y a pas grand chose à voir (et d’ailleurs pas de visiteurs) : l’exposition temporaire, consacrée aux figures centrales de la Vienne moderne et qui permet de croiser Klimt et la Sécession, pourrait être intéressante. Mais l’exposition permanente m’a affligée : non seulement elle n’est qu’en allemand (mais admettons), mais elle est surtout vide : ce n’est quasiment que de la décoration, du fac-similé, et même sans comprendre l’allemand on se rend bien compte que ça manque de contenu…

Musée Leopold (leopoldmuseum)

En plein coeur du MuseumsQuartier, le Musée Léopold était bien évidemment en haut de ma liste, pour son fond Egon Schiele et aussi, en ce moment, pour son exposition « Klimt artiste du siècle ». On pourra y admirer des oeuvres absolument fascinantes de ce dernier : le tableau Life, love, death et de nombreux dessins préparatoires (dont deux pour Le Baiser) et quelques dessins érotiques. L’exposition Schiele est également passionnante, et permet de saisir les variations de style de cet artiste hors-normes et ses thèmes obsédants. L’ensemble est clair, aéré, et bizarrement malgré sa notoriété ne semble pas attirer les foules…

La Bibliothèque nationale (Österreichische Nationalbibliothek)

C’est évidemment un lieu incontournable pour les amoureux des livres, mais aussi pour tout le monde : les lieux sont époustouflants, et les collections d’une richesse incroyable ! La bibliothèque fête cette année ses 650 ans, et tout ce qui la concerne, son rôle, son histoire, son contenu est très bien mis en valeur.

Le Palais du Belvédère

C’était le clou de la semaine, et contrairement à ce qu’on aurait pu penser, je ne m’y suis pas précipitée. Je n’ai visité que le Belvédère supérieur et les jardins, mais j’en ai profité à fond, aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, avec le musée : si comme moi vous faites le voyage à Vienne pour Klimt, c’est le lieu incontournable puisque c’est là qu’est conservé Le Baiser — mais aussi nombre d’autres merveilles !

Le musée de Vienne (Wien museum)

Le Wien museum est apparemment très peu fréquenté par les touristes, et c’est dommage : l’exposition permanente sur l’histoire de la ville est absolument passionnante et instructive, regorge d’oeuvres fascinantes, des maquettes, des cartes… et de très belles oeuvre de Klimt (Emilie Flöge, et un magnifique tableau que je ne connaissais pas (et pourtant j’ai travaillé sur Klimt et j’ai plusieurs livres), Lovers, qui m’a bouleversée) et de Schiele. A noter aussi, l’exposition temporaire sur Otto Wagner, d’une très grande richesse !

Le Palais de la Sécession

Construit en 1897, le Palais de la Sécession était à la fois un manifeste architectural du jugendstil et un lieu d’exposition pour les artistes de la Sécession viennoise. L’extérieur est fascinant, avec en dessous de l’entrée la sculpture des trois gorgones représentant la peinture, la sculpture et l’architecture,  et la devise du mouvement : « À chaque âge son art, à chaque art sa liberté ». A gauche, la devise latine Ver Sacrum (printemps sacré). A l’intérieur, on retrouve Klimt et sa frise Beethoven, fascinante… et c’est tout (enfin pas tout à fait, il y a une exposition temporaire d’art contemporain à la quelle je n’ai pas trouvé le moindre intérêt…)

Le musée des horloges et des montres (uhrenmuseum)

Ce n’est pas un impératif, sauf si comme moi on est obsédé par le temps et les objets qui le marquent, montres, pendules et autres horloges, mais c’est une curiosité : le musée est petit (et à éviter avec les enfants en bas âge car pourvu d’escaliers en colimaçon plutôt dangereux), mais on y trouve vraiment des choses très intéressantes sur l’horlogerie du Moyen-Age à nos jours, et nombre d’objets insolites !

Le musée Freud

Je confesse une petite déception pour ce musée finalement dispensable pour le prix, même s’il ne manque pas totalement d’intérêt : on est bien dans l’ancien appartement de Freud, où il avait son cabinet de consultation. Mais le souci est que Freud, lors de son exil à Londres, avait emporté la plupart de ses meubles, qui y sont restés. Il ne reste plus ici que le moins intéressant, à savoir la salle d’attente et le vestibule (en gros, si vous voulez voir le divan, allez à Londres). Le cabinet et le bureau ne sont donc ici que des espaces dont les murs sont recouverts de reproductions et de quelques documents originaux, ce qui n’est pas excessivement passionnant. En revanche, la petite exposition temporaire sur Freud et la littérature était sympathique ! Et j’ai aimé la mise en scène pour entrer, comme si on allait réellement consulter.

Voilà, j’espère que cette petite parenthèse viennoise vous a plu et que je vous ai donné envie d’y aller !