Que lire dans son bain ?

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Les mauvais jours arrivent à grands pas, et avec eux, l’un des rares plaisirs des températures indécemment froides : le bon bain chaud. Alors je sais, certaines personnes prennent aussi des bains en été, mais moi je ne conçois cette activité que lorsque je suis frigorifiée (ce qui n’est pas très difficile : à moins de vingt degrés, je grelotte). Je me plonge alors avec délices dans l’eau bien chaude et parfumée, des bougies allumées autour de moi pour une ambiance zen, un bon verre de vin blanc, un coussin gonflable pour être confortablement installée, et quelque chose à lire. Et là se pose donc la question cruciale : que lire dans son bain ? (la question est adaptable, on peut aussi se demander que lire aux toilettes, la problématique est un peu la même mais en nettement moins glamour, ce qui ne conviendrait pas à l’esprit chic du blog !).

Certains répondront avec assurance : un magazine de filles. Je suis globalement d’accord, mais les magazines ne sont pas toujours pratiques, au vu de leur format. ELLE par exemple, il faut soit le tenir à bout de bras, et ce n’est pas confortable, soit il trempe dans l’eau. Mais je reviendrai plus loin sur ce qu’on ne peut pas lire.

Que lire alors ? Le principe, c’est qu’il faut quelque chose de plutôt court, qui se laisse facilement abandonner. Des recueils de nouvelles par exemple, de la poésie, ou de la correspondance (amoureuse de préférence, ça correspond mieux à l’ambiance ; pas la vôtre bien sûr, ce serait dommage de perdre une lettre de l’aimé en la faisant tomber dans l’eau). Autre piste, celle de la philosophie, dans la mesure où le bain, propice à la détente, favorise la méditation : je propose, par exemple, La Voix de l’éternelle sagesse de Khalil Gibran ou Le Manuel du guerrier de Lumière de Paulo Coelho. Par contre, je déconseille assez fortement Nietzsche…

Que ne pas lire, alors ? Bon déjà je pense que les Pléiade sont assez contre-indiquées : de fait, dans un bain, il vaut mieux lire des livres de poche, car on n’est jamais à l’abri d’un accident par noyade. Pour la même raison, je pense que les beaux livres d’art n’ont guère leur place dans une baignoire (comme nous le verrons prochainement, leur place à eux est sur la table basse…), à cause de leur fragilité mais aussi de leur format quelque peu encombrant. Je déconseille aussi les pavés et les livres demandant une attention soutenue (encore que, lire les soliloques d’Ariane dans son bain lorsqu’on est soi-même dans son bain, ça peut être amusant).

Bien sûr, on peut aussi ne rien lire du tout et laisser vagabonder son esprit au fil de l’eau. Personnellement, j’ai du mal, mais après tout, pourquoi pas ?

 

Le jeudi, c’est citation…

Aujourd’hui, une citation sur le baiser, qui m’a beaucoup émue l’autre jour lorsque je suis tombée par hasard dessus, à tel point que dans la foulée je me suis acheté le livre dont elle est tirée : Il s’agit de La Voix de l’éternelle sagesse de Khalil Gibran (voix qui aurait pu être voie, d’ailleurs). Il s’agit donc d’une méditation poétique sur le premier baiser donné à l’être aimé, méditation qui j’en suis sûre vous fera rêver :

C’est la première gorgée bue à la coupe que la déesse remplit du nectar de la Vie.

C’est la ligne de séparation entre le Doute qui leurre l’esprit et attriste l’âme et la Certitude qui inonde de joie l’être intime.

C’est le commencement du chant de la Vie et le premier acte de la comédie de l’Homme Idéal.

C’est le lien qui relie l’étrangeté du passé à la clarté du futur, le lien entre le silence des sentiments et leur chant.

C’est un mot prononcé par quatre lèvres qui proclament le coeur un trône, l’Amour un roi et la fidélité une couronne.

C’est la douce caresse des doigts délicats de la brise sur les lèvres de la rose – qui émet un long soupir de soulagement et un doux gémissement.

C’est le début de cette vibration magique qui transporte les amants du monde des poids et des mesures dans celui des rêves et des révélations.

C’est l’union de deux fleurs parfumées, et le mélange de leur parfum afin de créer une troisième âme.

 

De même que le premier regard est pareil à une graine que sème la déesse dans le champ du coeur humain, le premier baiser est la première fleur au bout du rameau de l’Arbre de vie.

 

Inutile de vous préciser que ce texte figure en bonne place dans mon Livre de l’amour…

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Les petits carnets

J’ai une manie, manie de fille et de littéraire : les petits carnets. J’en ai de toutes les sortes, de toutes les tailles, un peu partout : dans mon sac à main, sur ma table de nuit, à côté du canapé, sur le bureau. La plupart n’a pas de thématique : j’y note le tout venant, une recette lorsque je regarde une émission culinaire, des références de livres, des idées, des réflexions lorsque je suis en train de lire (surtout dans le cas où le livre n’est pas à moi, sinon j’ai tendance à écrire directement sur le livre en question), et lorsque l’inspiration est là des scènes de mon roman. Voici donc un petit aperçu de cette collection de carnets hétéroclites :

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Et puis, il y a les carnets « thématiques ». Le premier est celui qui, en fashionista qui se respecte, me sert à la fois de cahier de tendances et de look book :

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Et puis enfin, il y a le Livre de l’amour, mon dernier projet. L’idée m’est venue en tombant sur ce carnet imitant un livre ancien. J’y recueille toutes les images, les poèmes, les textes qui me touchent :

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Le jeudi, c’est citation…

Alors, aujourd’hui je vous propose une citation (enfin, deux pour être exacte) extraite de l’ouvrage dont je vous parlais il y a quelques jours, Soufi, mon amourIl s’agit de la dernière règle de vie du derviche Shams de Tabriz, la plus importante puisqu’elle est l’aboutissement de son cheminement :

Une vie sans amour ne compte pas. Ne vous demandez pas quel genre d’amour vous devriez rechercher, spirituel ou matériel, divin ou terrestre, oriental ou occidental… Les divisions ne conduisent qu’à plus de divisions. L’amour n’a pas d’étiquettes, pas de définitions. Il est ce qu’il est, pur et simple.

« L’amour est l’eau de la vie. Et un être aimé est une âme de feu !

L’univers tourne différemment quand le feu aime l’eau. » […]

Car tout amour, toute amitié sincère est une histoire de transformation inattendue. Si nous sommes la même personne avant et après avoir aimé, cela signifie que nous n’avons pas suffisamment aimé.

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Le jeudi, c’est citation…

Aujourd’hui, je vous laisse méditer sur un passage de la célèbre tirade de Perdican dans On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, que presque tout le monde connaît mais qui mérite qu’on la relise, de temps en temps :

 

Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : « J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »

 

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Le jeudi, c’est citation…

Afin de suivre le mouvement initié par chiffonnette et suivi par une bonne partie de la blogosphère, voici donc une nouvelle rubrique : la citation du jeudi.

 

Et pour commencer, je vous laisse méditer sur un aphorisme extrait du film de François Truffaut L’Homme qui aimait les femmes, et qui j’en suis sûre vous donnera matière à plonger dans un abîme de réflexion :

 

« On ne peut pas faire l’amour toute la journée, c’est bien pour ça qu’on a inventé le travail. »

 

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Ligue de protection de la sexualité des vampires

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Je n’en peux plus des âneries de Stephanie Meyer. Je fais une overdose de vampires creux et aseptisés, porteurs d’un moralisme puritain ! Edward Cullen est la honte de la corporation vampiresque, qu’on se le dise ! Déjà qu’il ne boive pas de sang humain, passons ! Mais qu’est-ce que c’est que ce vampire qui refuse de faire l’amour avant le mariage ? Mais où va-t-on ?

Je ne sais pas si Meyer (dont je n’ai pas lu la saga, je me suis arrêtée au tome 2, ça m’énervait trop) a conscience d’être totalement à côté de la plaque, mais en tout cas, elle l’est ! Le vampire, c’est quand même l’allégorie fantasmatique de l’érotisme et de la sexualité ! Sucer le sang de sa victime, c’est clairement un acte charnel ! Le vampire incarne donc à la fois les deux pulsions fondamentales que sont eros et thanatos. Pas une des deux, les deux associées indéfectiblement. C’est le désir, les instincts à l’état brut. Retirons lui cela, il ne reste du vampire que la dépuille vide de saint Barthélémy. Il n’y a pas de raison chez le vampire, il ne contrôle pas ses instincts et surtout pas son instinct sexuel, et c’est ce qui est chez lui fascinant ! Il incarne l’interdit, l’érotisme à l’état pur ! Que reste-t-il donc à Edward Cullen du vampire ? Absolument rien. Et je trouve que manipuler les adolescents comme le fait Meyer en prenant un personnage qui fascine mais en en dévoyant la signification pour condamner la sexualité au nom d’une vision étriquée de l’existence est tout simplement scandaleux.

Je m’élève donc vigoureusement contre le traitement réservé aux vampires dans les livres de Meyer et plus généralement dans la bit lit (= shit lit ?). Libérons les vampires, rendons-leur leurs bas instincts ! Relisons le Dracula de Bram Stocker, relisons la Morte Amoureuse de Gautier, relisons les Chroniques des Vampires de Anne Rice ! Le luxurieux et cruel Lestat a quand même plus d’allure qu’Edward Cullen ! Et revoyons le magistral Dracula de Coppola !