Une petite dédicace ?

Je ne suis pas une fétichiste de la dédicace. Disons que je ne dis pas non si l’occasion se présente, mais je n’irais pas faire une heure de queue pour obtenir un petit grifouilli, même de Didier himself (ceci dit je n’ai pas eu besoin, Géraldine m’en avait fait faire une, qui n’est pas dans un livre et que vous ne verrez donc pas, mais à laquelle je tiens beaucoup ; d’ailleurs, elle est dans mon carnet Moleskine et je l’ai donc toujours sur moi. Oui, j’ai un grain, je sais). Toujours est-il que malgré cela, j’en ai tout de même un certain nombre, notamment d’ailleurs parce que de plus en plus de SP me parviennent agrémentés d’un petit mot, ce qui fait toujours plaisir. J’en ai aussi quelques unes venant de salons ou de rencontres avec les auteurs. L’autre jour, en essayant de ranger un peu ma bibliothèque (travail de Sisyphe), je me suis dit que tiens, j’allais les photographier et en partager quelques unes avec vous !

Evidemment, même si je ne suis pas fétichiste, je tiens tout de même beaucoup à ces livres en particulier. A ma mort, comme pour Régine Deforges, on organisera une grande vente publique de ma bibliothèque. Quoi, je rêve ?

Personal library Kit

Personal library kitLorsque j’ai vu ces petites cartes chez Waterstones à Londres, je n’ai pas pu résister, même si en fait ça ne sert à rien (et qu’en plus on peut le commander chez A***). Il existait deux versions : le kit complet avec les encarts adhésifs, les cartes de prêt, un crayon, un tampon dateur et un encreur, et la recharge avec juste les cartes et les encarts ; j’ai été raisonnable, n’ayant pas réellement l’intention de m’en servir j’ai juste pris la recharge, mais je suis totalement séduite par l’aspect old fashioned mais aussi le côté pratique parce qu’après tout, lorsqu’on prête beaucoup ses livres, pourquoi ne pas s’en servir réellement ?

En tout cas, je trouve que c’est une idée-cadeau absolument géniale pour les bibliophiles !

Les miscellanées de Mr. Schott

12219699655_5022e3b9b2_oLes miscellanées, genre littéraire tombé en désuétude au XIXème siècle, se définissent comme un assemblage, un mélanges de choses diverses et hétéroclites. Pour reprendre les mots de l’auteur qui a remis ce genre au goût du jour avec ce volume, il s’agit d’une « collection de petits riens essentielles ».

Ici, le futile côtoie l’inutile, c’est beau « comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie » : l’échelle de Scoville pour comparer le degré de piquant des piments, les caractéristiques de la terre, les films de James Bond, les popstars prématurément décédées, les jours où on hisse l’Union Jack, la mort insolite de quelques rois Birmans, les caméos de Hitchcock, le code irlandais du duel, la liste des fournisseurs d’Elisabeth II, les 6 femmes d’Henry VIII, les types de sushis, les cercles de l’Enfer dantesque… tels sont quelques uns des sujets traités dans ce livre.

C’est très Anglais, on frôle souvent l’absurde, et la poésie naît bien sûr du choc entre les sujets. On apprend plein de choses, rarement utiles mais toujours intéressantes. Voire… il n’est jamais inutile finalement de connaître des choses inutiles : ça en jette en société, et savoir qu’on appelle Kéraunothnetophobe quelqu’un qui est terrifié par la chute des satellites peut faire son petit effet (même si, personnellement, je n’en ai jamais raconté). C’est foutraque, c’est drôle, c’est varié, c’est plaisant, et pour tout dire c’est le genre de titre parfait à mettre dans la bibliothèque d’une pièce de la maison souvent mésestimée et où pourtant la lecture est indispensable : les toilettes (le concept est moins chic que les livres de table basse mais tout aussi important).

Les Miscellanées de Mr Scott
Ben SCHOTT
Allia, 2005

Paris, suivi de notes sur l’amour, de Jean Cocteau

10709347526_13dd1088a0_oParis est une grande ville, faite de petites villes et de villages que même le Parisien ignore et que les étrangers connaissent mieux que nous […] Paris est une agora dangereuse, une place publique où les artistes des différentes nations éprouvent ensemble ce patriotisme international de l’Art, aussi susceptible et farouche que le patriotisme de naissance.

J’ai trouvé ce petit livre en flânant à la boutique du musée Carnavalet. Publié en septembre, il contient des textes inaccessibles depuis longtemps, car publiés à l’origine dans des revues et ouvrages confidentiels. Je n’ai pas pu lui résister, d’autant que je me suis prise d’une passion soudaine pour Jean Cocteau

Cocteau, avec le talent qui était le sien, fait une déclaration d’amour à sa Ville, dont la singularité et la magie tiennent à sa complexité. Personnifiée, humanisée, Paris est un macrocosme ayant donné naissance à un habitant à son image, ondoyant et changeant, protéiforme, malin et insoumis : c’est un véritable Theatrum Mundi qui se joue sous nos yeux, avec, en son coeur, le quartier cher à l’auteur : le Palais Royal, « une petite ville dans une grande ville ». Paris, hanté par les héros balzaciens, prend dans ce petit texte les allures d’un mythe. C’est extrêmement court, mais éminemment savoureux, et ravira tous les amateurs et amoureux de la Ville Lumière. Les notes sur l’amour, quant à elles, sont assez intéressantes : des petites réflexions notamment sur le désamour, qui invitent à réfléchir.

Paris, suivi de notes sur l’amour
Jean COCTEAU
Grasset, 2013

Ceci n’est pas un livre…

9423254080_7d39548cb5_o

 

Dans ma bibliothèque, il y a évidemment beaucoup de livres. C’est un peu le principe.

Il y a aussi de nombreux bibelots.

Et puis il y a ces deux objets, qui ressemblent à des livres mais n’en sont pas : le premier est une boîte à bijoux, et le deuxième le coffret du parfum Zadig et Voltaire.

L’Évangile profane, de la comtesse de Tramar

9262278578_b5f14ababb_o

 

Nouvelle curiosité : ce petit ouvrage, qui date de 1905, et qui est orné de magnifiques planches en couleur ainsi que de nombreuses illustrations en noir et blanc. Inutile de vous dire que j’y tiens beaucoup.

Il s’agit en fait d’une histoire de la parure féminine (costume, bijoux, coiffure, cosmétiques, parfums) et c’est bien pour cette raison que je l’avais acheté à l’époque de mes recherches sur le sujet. Très bien documentée et précis, bien écrit, cet ouvrage (si vous arrivez à le dénicher) sera très bien au rayon « mode » de votre bibliothèque !

logo_readmeimfashion

J’irai cracher sur vos tombes, de Vernon Sullivan

9127017446_9a33e9fba0_o

 

Deuxième volet de notre grande saga de l’été : « Curiosités ». Il s’agit d’un livre acheté tout à fait par hasard dans un vide grenier et auquel je tiens beaucoup, bien qu’il soit en très piteux état (le précédent propriétaire a mis du scotch partout) : une édition presque originale de J’Irai cracher sur vos tombes. Presque originale parce qu’il s’agit d’une réimpression de 1948 d’un texte publié en 1946, mais enfin. L’intérêt de ce volume est qu’aujourd’hui, tout le monde sait que Vernon Sullivan n’a jamais existé, et que derrière ce pseudo se cachait Boris Vian ; du coup, le roman est aujourd’hui publié avec « Boris Vian » comme nom d’auteur. Mon livre, lui, est une preuve de la mascarade : l’auteur est Vernon Sullivan, et Boris Vian n’est que le traducteur, qui s’est en outre fendu d’une préface facétieuse !

Il s’agit donc d’un livre précieux parce que trace d’une certaine période de l’histoire de l’édition ! (par précieux, je n’entends pas d’un point de vu pécuniaire : il ne vaut pas grand chose sur le marché du livre rare à cause de son état pitoyable)