Comme cela faisait longtemps que je n’avais pas fait d’article polémique et qu’aujourd’hui je suis d’humeur batailleuse, allons-y.
Alors en préambule, on va dire que les débats récents sur le harcèlement sexuel et la tribune du Monde me sont un peu passés au-dessus : désolée, j’étais un peu occupée à réapprendre à vivre et à avoir des sentiments amoureux en quelque sorte. Encore que, ça a un lien : si je ne m’étais pas montrée importune et insistante, il ne se passerait tout simplement rien, sans doute (les hommes sont parfois compliqués). Bon, j’ai quand même réfléchi à la question, et comme d’habitude, ma position est entre deux : si je suis bien d’accord avec le fait qu’il est totalement inadmissible qu’un homme se frotte contre moi et jouisse sur mon manteau dans le métro (cela étant, ça ne m’est jamais arrivé et je me demande si je ne leur fais pas un peu peur, aux harceleurs, car j’ai beau me creuser la cervelle, si j’ai été harcelée moralement par des femmes, je ne l’ai jamais été sexuellement par des hommes…) (cela étant, les signataires de la tribune ne disent pas le contraire non plus) je suis aussi d’accord avec le fait que quand on drague, on ne sait jamais à l’avance si on va importuner ou non. Et que pour moi, que ce soit dans la rue, dans un bar ou au travail, l’amour (le sexe ?) n’est jamais, a priori, hors sujet. L’autre jour d’ailleurs sur Twitter j’évoquais l’idée qu’on porte des bracelets pour indiquer si on était ouverte à la drague (sans garantie de résultat) ou non…
Enfin, bref, comme dirait Pépin, à part les deux énormes âneries proférées par deux des signataires, je n’ai pas vu dans la tribune du Monde de quoi m’horrifier, et surtout, je considère qu’après tout, les femmes qui l’ont signée ont bien le droit de s’exprimer. Parce qu’il se trouve qu’on est dans un pays libre, déjà, et surtout, que ma conception du féminisme, c’est justement que chaque femme a le droit d’être femme comme elle l’entend.
Du coup, lorsque je lis qu’une des signataires de la tribune voit la projection-débat de son film annulée par un collectif « féministe », mon sang ne fait qu’un tour et je sors de mes gonds (bon, ok, j’étais déjà agacée par autre chose à la base, il n’empêche). Parce que c’est de la censure, et que la censure me met hors de moi. Et surtout : dans les faits, il s’agit tout simplement de punir une femme parce qu’elle a osé, quelle horreur, proférer une pensée non consensuelle, en dehors de ce qui est devenu la pensée unique. Ce qui est rigolo, c’est qu’empêcher les femmes de s’exprimer librement, c’est tout justement ce que ces pseudo-féministes reprochent aux hommes de faire. Et oui !
Du coup, je me dis que ce n’est pas étonnant que certaines femmes refusent de se dire féministes : ce n’est pas qu’elles ne le sont pas dans les faits. C’est juste qu’actuellement, le féminisme est tellement confisqué par des femmes qui refusent la parole libre des femmes, qui ont une vision fanatiques des relations entre les sexes et qu’elles refusent absolument qu’on en ait une autre, et aussi par quelques unes qui semblent quand même avoir encore plus de problèmes que moi à régler avec les hommes et ce n’est pas peu dire, que beaucoup ne se reconnaissent pas dans ce féminisme-là, et n’ont absolument pas envie d’y être associées.
Je suis féministe parce que je crois que les femmes sont égales aux hommes (voire supérieures mais c’est un autre débat) (mais ne vous inquiétez pas messieurs même lorsque nous dominerons le monde nous vous aimerons toujours). Mais que chaque femme a le droit de se positionner vis-à-vis d’eux comme elle le souhaite. Et que chaque femme a le droit d’exprimer ses positions sans être insultée par celles qui s’approprient (et au nom de quoi ?) le mot et ont un ego tellement surdimensionné qu’on pourrait se mettre en orbite autour qu’elles s’autorisent à dire d’une telle ou d’une telle qu’elle est une mauvaise féministe. Et bien moi, je préfère être une mauvaise féministe qu’une intégriste qui empêche les femmes de s’exprimer librement !
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