Instantané : vibrer comme une immense lyre

Une robe longue, légère et vaporeuse.

La caresse du soleil sur la peau enfin dénudée.

La débauche enivrante de couleurs et d’odeurs de la floraison printanière.

Comme un poème : roses pavots oxalis iris coquelicots chèvrefeuille 

et y enfouir son nez pour les respirer longuement, comme dans le cou de l’être aimé.

Une musique au loin, et le chant des oiseaux et les insectes bourdonnants.

En mots et en images : mai 2023

Les mots…

Un petit brin de muguet pour porter chance // Ecrire comme on respire // Faire à nouveau les valises et partir sur la route // Un bol d’oxygène et de belles choses // Découvrir ce qui était tout prêt // Epuisée mais rassasiée // Tout s’explique // Le temps qui passe // Mettre du beau // La semaine folle // C’est quand qu’il fait beau ? // Un long week-end de printemps // Retrouver l’inspiration // Exaspération// Une semaine plutôt off et elle est bienvenue // Le vide, le plein // Je ne sais écrire sur rien d’autre // Mes précieux // Enfin un peu de soleil et de tenues légères // Nouveau projet // ça sent la fin, et tant mieux // Vibrer comme une immense lyre // Et parfois comme une lyre désaccordée // Heureusement, il y a les fleurs

Les images…

Premières et dernières fois

Dimanche soir, pour la première fois de l’année, j’ai pu dormir la fenêtre ouverte. Et je me suis posé cette question : quand était-ce, la dernière fois, alors ? Et évidemment, je ne m’en souvenais pas.

Lorsqu’on fait quelque chose pour la première fois, on sait que c’est la première fois. Je ne parle pas seulement des grandes premières fois comme faire l’amour. Non, toutes les premières fois, des plus banales aux plus essentielles, sont marquées par cette pensée : c’est la première fois que je… et elles se gravent ainsi dans notre esprit, si c’est important.

Mais les dernières fois ? A de très rares exceptions près, on ne sait pas qu’on fait quelque chose pour la dernière fois. Les rares exceptions près : lorsqu’on dort pour la dernière fois dans un lieu dont on va déménager. Le dernier jour d’un travail que l’on quitte. Et en voyage : je crois que c’était à Amsterdam que je me faisais cette remarque qu’en voyage, toutes les premières fois sont aussi des dernières fois. Il y en a d’autres sans doute.

Voilà : le problème des dernières fois, c’est qu’on ne sait pas, quand on les vit, que c’est une dernière fois, qu’il n’y en aura pas d’autre. La dernière fois qu’on fait l’amour avec quelqu’un. La dernière fois qu’on voit un être qui compte. Souvent, on se souvient du moment lui-même, mais il n’a pas cette densité. Parfois, on ne s’en souvient même pas et il s’est enfui avec les autres moments qui n’avaient pas forcément d’importance, puisque sans cesse renouvelés.

Le dernier matin, le dernier sourire, le dernier à bientôt.

Et donc la dernière fois de l’année qu’on dort la fenêtre ouverte.

Bien sûr, c’est mieux, dans la plupart des circonstances de la vie, de ne pas savoir que c’est la dernière fois. Parce que ça rendrait les choses différentes et leur donnerait un aspect tragique. Pour tout dire, cela gâcherait le moment. Et en même temps, le savoir permettrait de fixer davantage l’instant. De le vivre autrement. Si je reviens à mon histoire de fenêtre (c’est plus léger que les êtres que l’on perd), c’est une dernière fois cyclique : tous les ans, à la même époque, chaque soir en me couchant je me dis que c’est peut-être la dernière fois que je peux dormir la fenêtre ouverte, et j’en profite encore plus, et le lendemain pareil, jusqu’au jour où, non, décidément, il faut la fermer, cette fenêtre.

Mais peut-on tout vivre de la sorte ? A chaque fois que l’on vit quelque chose, que l’on voit quelqu’un, se dire que c’est peut-être la dernière fois pour le vivre plus intensément ?

Je crois que cela rendrait la vie abominable. Bien sûr, une part de nous le sait, que c’est peut-être la dernière fois. Mais malgré tout, l’ignorance de la possible perte donne une légèreté aux instants, et ça aussi, c’est précieux.

Favoris de mai

Un mois assez riche, surtout niveau séries, vous allez voir. Mais pas seulement !

1. Ma nouvelle tunique Moismont : j’avais déjà deux de ces tuniques, dont l’une a rendu l’âme tellement je l’ai portée. Et je voulais absolument celle-ci, la rose (on ne se refait pas), portée par Zoé de las Cases sur la couverture de son livre. Bien sûr, le modèle ne se fait plus, mais je l’ai trouvée neuve sur Vinted, donc tout va bien. J’en suis profondément amoureuse : c’est vraiment le vêtement parfait pour chez soi, pour faire le marché au bord de la mer, au retour de plage (oui, cette tunique me donne l’impression d’être en vacances). Un vrai vêtement doudou !

2. Les Fleurs de Bach Rescue : peut-être que certains vont lever les yeux au ciel, mais tant pis (et puis de toute façon vous me connaissez) mais ce produit m’a sauvée ces derniers temps. J’avais déjà toujours le spray dans mon sac à main, en cas d’urgence, et en ce moment, je suis tellement angoissée (il y a des périodes comme ça) que je me suis dit que j’allais faire une cure, en en prenant 4 gouttes tous les soirs. Et très franchement, j’ai vraiment senti du mieux. Sachant que je ne prends pas d’anxiolytiques, sinon je suis complètement à côté de mes pompes (mon hypersensibilité fait aussi son travail du côté produits pharmaceutiques).

Fleurs de Bach
Fleurs de Bach

3. Stjepan Hauser : je suis tombée l’autre jour, sur TikTok, sur une vidéo de ce violoncelliste virtuose jouant la valse de Shostakovitch. J’ai cru que le temps s’arrêtait, j’ai trouvé sa manière de jouer étrangement érotique : il dégage une force à la fois de désir et de joie intense lorsqu’il joue que c’est magique. Il est habité. Et comme il est, tout de même, très beau, cela donne un ensemble inspirant. J’avais déjà écrit dans Salomé une nouvelle autour de la musique, avec un piano, mais ces images m’en ont inspiré une autre pour le prochain recueil.

4. Mes vases en forme de livres. C’est vraiment mon coup de cœur du mois, mais je ne vais pas m’étendre à nouveau !

Instantané : des vases en forme de livre
Instantané : des vases en forme de livre

5. Et maintenant, passons aux séries et films documentaires :
– La saison finale de The Marvellous Mrs Maisel (Prime Video) : j’ai un petit peu moins aimé que les autres saisons, Midge devient tout de même en vieillissant assez toxique, mais cela reste un régal de drôlerie et d’impertinence !
Salade grecque (Prime video) : une suite de la trilogie de Cédric Klapisch, mais 20 ans après avec les enfants de Xavier et Wendy, qui héritent d’un immeuble en Grèce qui va leur créer bien des soucis. J’ai pas mal aimé, ce n’est pas un vrai coup de cœur car je trouve la série par moments un peu moralisatrice et cela ne donne pas forcément envie d’aller à Athènes, mais cela reste intéressant.
Wellmania (Netflix) : ce n’est pas le truc hyper drôle et sarcastique auquel je m’attendais ; c’est drôle, mais aussi très émouvant et profond, sous-tendue par une jolie réflexion sur la vie et ce qui nous importe le plus. Et c’est donc une belle surprise, même si je sais que certains ont été déçus !
Easy (Netflix) : une série anthologique sur le couple et l’amour, qui commence à dater un peu mais que j’ai découverte par hasard. Comme toute série anthologique, c’est inégal, mais dans l’ensemble j’ai beaucoup aimé les sujets et les réflexions proposés !
La Reine Charlotte, une histoire Bridgerton (Netflix) : en attendant la troisième saison de l’histoire de la famille Bridgerton, Netflix nous propose un retour en arrière dans l’histoire de la reine Charlotte et de son mariage avec le Roi George. Une excellente idée, le personnage étant très intrigant, et apparaissant souvent comme très dur : c’est une toute autre image que nous avons ici, la série est pleine d’amour et les dernières images sont tout simplement bouleversantes !
La Reine Cléopâtre (Netflix) : un docu-fiction sur un personnage qui m’a toujours fascinée, au point que je voulais faire ma thèse sur elle, je connais donc plutôt pas mal le sujet, et j’ai trouvé l’ensemble plutôt bien fait, le parti pris d’une Cléopâtre noire est justifié et après tout, on n’en sait rien donc pourquoi pas. Une série intéressante, donc !
Celle que vous croyez connaître (Netflix) : un documentaire sur Anna Nicole Smith, icône des années 90. Un destin tragique et profondément émouvant, je recommande !

Instantané : des vases en forme de livre

La première fois que j’ai vu passer un de ces vases en forme de livres sur Instagram, j’ai eu le coup de foudre. C’était le plus grand, A Compendium of flowers, de Jane Mount pour la marque Chronicle Books. Ils existent en 3 tailles et 3 dessins, mais c’est vraiment celui-là que je voulais, j’aimais absolument tout dans l’objet, d’une délicatesse et d’une poésie incroyable.

C’était mi-avril et je l’ai trouvé assez facilement, sur The bird on the wire (je mets un lien, parce qu’ils en ont à nouveau en stock du moyen et du petit, mais à mon avis si vous les voulez, dépêchez vous !). Mais comme je partais, je n’ai pas voulu les commander tout de suite. Et j’ai été bien punie d’avoir, pour une fois, remis à plus tard car lorsque j’ai voulu les commander, une semaine après, ils étaient tous sold out partout. J’avais réussi je ne sais plus où à trouver un exemplaire du petit, et même s’il me plaisait moins, je l’avais commandé, mais la commande a été annulée.

Bref : j’étais un peu dégoûtée, et j’ai décidé d’élargir mes recherches. C’est comme ça que je suis tombée sur le deuxième, inspiré de The Secret Garden de Frances Hodgson Benett, sur le site de Steel Mill and co : gros coup de foudre, d’autant que pour le coup, on ne l’avait pas vu partout. Problème : ils ne livrent pas en France, et je n’ai pas trouvé de revendeur. Qu’à cela ne tienne : j’en trouve un exemplaire, mais sur Amazon.com et pas sur le site français), et je ne savais pas s’ils expédiaient en France. La réponse est oui : il a mis un bon mois pour arriver, mais je l’ai eu !

Et l’autre, alors ? Et bien, à peine avais-je reçu The Secret Garden que je reçois un mail d’Amazon.fr me disant « Oh, regardez ce qu’on a, c’est joli hein, ça devrait vous plaire ! ». Tu m’étonnes : j’avais bien vu qu’ils avaient aussi toute la collection (et plein d’autres vases en forme de livres, d’ailleurs, mais la plupart transparents et j’aime moins), mais également sold out. Et là, miracle : ils en avaient à nouveau quelques exemplaires. Ils n’en ont déjà plus, au cas où vous vous demanderiez. Mais ils ont encore le moyen et le petit !

Bref : toute une aventure, mais je suis absolument ravie du résultat, ces deux petits vases sont des merveilles de délicatesse et de poésie, et ils sont absolument ravissants sur ma console de la chambre ! Je ne regrette pas le temps que j’ai passé à les dénicher !

Acheter toujours les mêmes vêtements

Quand je regarde en arrière, je me rends compte combien mon rapport aux vêtements a profondément évolué. J’ai toujours aimé les vêtements, j’ai toujours aimé m’habiller. D’ailleurs, j’ai consacré mon mémoire de maîtrise à la parure féminine, et j’ambitionnais de parvenir à valoriser ces travaux de recherche sur la sémiotique du vêtement et l’histoire de la mode en travaillant pour un musée.

Lorsque j’étais plus jeune, j’achetais beaucoup, beaucoup de vêtements, et mon premier blog était d’ailleurs en grande partie consacré à la mode (et aux relations amoureuses : c’était très Carrie Bradshaw). J’accumulais, des trucs pas toujours très réussis, et issus de ce qu’on n’appelait pas encore à l’époque la « fast fashion ».

La maturité venant, ce n’est plus le cas : j’ai toujours une grande quantité de vêtements et ma penderie déborde, mais je n’en achète plus tant que ça. Et plus de fast fashion ou alors très rarement. En revanche, je garde les vêtements des années, et je les use jusqu’à la corde. Vraiment, ce n’est pas une expression : mon jean préféré vient de me lâcher au bout de plus de dix ans, complètement déchiré à l’entrejambe. Mon sac à main préféré, un 24H Saint-Germain, fait pitié tellement le cuir est usé, mais je l’aime trop et je le garderai encore longtemps. Je n’ai jeté mes Converse en cuir que lorsqu’elles ont commencé à prendre l’eau, et que mon cordonnier m’a dit que là, il ne pouvait plus rien faire.

Des exemples comme ça, j’en ai beaucoup. Je garde les vêtements des années, et lorsque j’aime une coupe, un vêtement, j’ai tendance à l’acheter en plusieurs exemplaires : j’ai 6 chemises Pierro de Sézane, je les aime toutes, et c’est l’une des pièces que je m’offre à l’occasion.

Et lorsqu’un de mes vêtements me lâche, j’ai tendance à vouloir racheter exactement le même. Lorsqu’il s’agit d’une pièce intemporelle, comme mon slim Levi’s, pas de souci. Mais pour beaucoup de pièces, avec l’évolution de la mode, c’est impossible. Sauf si… sauf si d’autres l’avaient achetée sans la porter ?

C’est ce que je me disais l’autre jour, désespérée à l’idée qu’il me serait impossible cet été de porter mes espadrilles Liberty Pare Gabia. Ces espadrilles, je les aime d’un amour fou, d’abord parce qu’elles sont jolies, et surtout parce que je suis tellement bien dedans que je peux marcher des kilomètres sans problème. Et que j’en avais besoin pour l’Italie (je ne veux pas mettre de baskets en plein mois de juillet alors que je serai en robe !). Mais je les ai tellement portées qu’elles sont complètement déchirées. Bien sûr, le modèle ne se fait plus, depuis le temps. Alors je me suis dit : « Tiens, je vais jeter un œil sur Vinted, on ne sait jamais ». Et je les ai trouvées (pas la même couleur, malheureusement).

Depuis, mes favoris Vinted, ce sont des vêtements que je connais, que j’ai eus, qui me manquent et que je vais pouvoir à nouveau porter. Et cela me met en joie ! Et ce n’est même pas par souci écologique ou économique : c’est simplement que j’ai un rapport très affectif aux vêtements, et surtout que maintenant que j’ai trouvé ce qui me va et dans quoi je suis bien, je n’ai pas envie de trop expérimenter, même si je le fais encore.

Et vous, quel est votre rapport aux vêtements ? Vous consommez beaucoup ou vous portez les trucs jusqu’à leur mort ?

Instantané : s’entourer de beau

Depuis que j’ai fait mes changements décoratifs en début d’année et que j’ai mis cette console qui auparavant me servait de bureau dans la chambre, je trouve que cela change complètement l’énergie du lieu, et c’est devenu une sorte d’autel dédié à la féminité et à la sensualité avec ma collection de livres érotiques, les boîtes qui contiennent les accessoires, le miroir bien sûr. Et cette semaine j’y ai aussi placé mon joli vase (un objet de décoration que j’avais acheté avant même d’avoir un appartement à moi : on voit où vont mes priorités) avec un bouquet de pivoines. Habituellement je ne mets pas de fleurs dans la chambre : j’ai pris soin de la décoration, mais c’est finalement une pièce où je passe très peu de temps. Mais là, j’ai eu envie d’y placer des fleurs fraîches, comme une offrande !