Le Petit Prince

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On ne voit bien qu’avec le coeur.

L’essentiel est invisible pour les yeux.

C’est un livre que je relis régulièrement, et toujours avec autant de plaisir et d’émerveillement. C’est un livre que j’aime beaucoup étudier également lorsque j’ai le plaisir d’avoir des sixièmes, car il est d’une richesse incroyable.  Je l’ai d’ailleurs découvert lorsque j’étais moi-même en sixième et l’exemplaire que j’utilise date de cette époque. J’aime beaucoup voir le regard effaré de mes loupiots lorsque je leur précise ce fait, et qu’ils me disent avec de grands yeux : « whhaaaa, il est drôlement vieux alors ! » (ce qui fait toujours plaisir…).

La rencontre avec le renard qui ne demande qu’à être apprivoisé, la découverte du caractère unique de sa rose et du fait que, malgré son caractère insupportable, il l’aime et elle lui manque, les boas ouverts et fermés… tant de passages clés qui nous en apprennent beaucoup sur la vie. C’est peut-être un des plus beaux livres qui ait été écrit sur l’amour…

Je ne saurais trop conseiller également, pour ceux qui ne la connaissent pas, la bande dessinée de Johan Sfar, qui respecte à merveille l’univers de ce petit personnage qui a marqué la littérature française et bien des générations d’enfants.

Sex and the city

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Ceux qui me connaissent se doutent que j’attends la sortie de ce film avec la plus grande impatience. Je possède l’intégrale de la série en DVD et je l’ai tellement regardée (à vrai dire, à chaque coup de blues…) que je la connais par coeur. Et j’ai trouvé le moyen de verser quelques larmes devant le premier film. Oui, je suis une midinette, et malheureusement Big me rappelle quelqu’un…

Carrie est mariée, Miranda et Charlotte ont un peu de mal avec leurs enfants, Samantha est toujours Samantha. Et Big est toujours Big. En même temps, s’il changeait, on ne l’aimerait plus autant. Mais le fait est qu’après avoir mis 6 saisons pour se rendre compte que Carrie était la femme de sa vie et lui déclarer sa flamme et tout un film pour accepter de l’épouser, il a toujours peur… et un homme qui a peur… c’est un peu pénible à la longue, même s’il est l’homme de votre vie. D’autant qu’à l’occasion d’un voyage à Abou Dhabi avec ses copines, Carrie tombe nez à nez avec… Aidan, et manifestement ce dernier est à nouveau célibataire et en pince toujours pour notre shoe-addict. Bon, je dois dire que je serais trèèès déçue si Carrie finissait par choisir Aidan, car je l’ai toujours tellement trouvé inconsistant par rapport à Big que je trouverais ce choix assez peu logique (un peu comme si elle préférait une paire de pantouffles à des Manolo, voyez…).

En bonus, quelques guest stars et notamment la sublimissima Penelope Cruz, qui ne semble pas laisser Big de marbre…

Quant aux costumes, apparemment Patricia Field n’a rien perdu de son inspiration, et mon oeil de lynx a déjà repéré dans la bande-annonce quelques tenues fort inspirantes.

Le Paradoxe amoureux

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Je serai poussière, mais poussière amoureuse. (Quevedo)

 Le titre de ce livre est particulièrement bien trouvé. Car l’amour est bien un paradoxe : il est ce qui peut nous apporter le plus grand des bonheurs et les plus douloureuses souffrances, ce qui donne sens à notre vie mais peut aussi nous faire mourir de désespoir, nous arrache à nous même pour nous attacher à un autre et nous laisse aussi seuls.

A travers cet essai, Bruckner se livre à une magistrale analyse du sentiment amoureux, de son histoire et de ses mystères insondables. Sans parvenir bien sûr à les dévoiler, car sinon, l’amour perdrait sa substance même… pourquoi cette personne et pas une autre ? Pourquoi cette autre et pas moi ?

Beaucoup de citations dans ce livre m’ont beaucoup touchée car elles répondaient exactement à mes interrogations métaphysiques du moment. Celle-ci par exemple, sur l’échec : »J’ai beau crever de désir, c’est mon être comme tel qui laisse l’autre froid. La sentence est aussi tranchée que celle d’une cour de justice : non merci, pas toi. » (p. 50). Et puis cette autre, qui répond magistralement au livre d’André Gorz dont je parlais hier : « Il arrive que certains êtres soient tellement pénétrés l’un de l’autre, entremêlés comme les racines d’un arbre qu’ils forment une seule personne dotée de deux visages et de deux noms, un nous qui ne peut plus se décliner en je séparés. Alors la douleur de l’un devient la douleur de l’autre. » (p. 122). Comment définir autrement les âmes soeurs ?

Lettre à D., Histoire d’un amour d’André Gorz

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C’est le destin qui manifestement a mis ce petit livre entre mes mains. J’avais noté une première fois la référence en lisant Le Paradoxe amoureux de Bruckner dont je vous parlerai demain, et puis j’avais oublié. Mais comme le destin est têtu, il a remis ce livre sur mon chemin par le biais d’une fiche de lecture « libre » faite par un de mes élèves, et c’était tellement touchant que je me suis dit que ça ne pouvait que me plaire.

Ce livre, c’est l’histoire d’un amour absolu qui se remémore sous forme de lettre à l’âme soeur, au seuil de la mort. « Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien », écrit ainsi André Gorz dès les premières lignes, avant de justifier sa raison d’écrire : « J’ai besoin de reconstituer l’histoire de notre amour pour en saisir tout le sens. C’est elle qui nous a permis de devenir qui nous sommes, l’un par l’autre et l’un pour l’autre. Je t’écris pour comprendre ce que j’ai vécu, ce que nous avons vécu ensemble ». Et ce qu’ils ont vécu, c’est cet amour absolu et total que chacun cherche sans toujours parvenir à le trouver, c’est l’union parfaite et intime de deux âmes qui se reconnaissent et se répondent sans que rien ne puisse expliquer leur lien mystérieux, unique et indéfectible, l’union de deux êtres qui ne peuvent être séparés même par la mort. Le livre se termine par ces lignes magnifiques : « Nous aimerions chacun ne pas avoir à survivre à la mort de l’autre. Nous nous sommes souvent dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la passer ensemble. »

Ne pouvant imaginer être séparés, ils sont allés ensemble vers la mort, geste ultime d’amour absolu, qui rend la lecture du livre encore plus bouleversante lorsqu’on en a connaissance.

Lettre à D., histoire d’un amour
André GORZ

Le voyage de Chihiro

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Je suis une inconditionnelle des films de Hiyao Miyazaki. Lorsque je suis devant, j’ai l’impression d’être à nouveau une petite fille et c’est un sentiment délicieux. Et parmi ces films, mon préféré reste sans conteste Le Voyage de Chihiro, sorti en 2002.

Chihiro est une petite fille d’une dizaine d’année qui, par hasard, se retrouve avec ses parents propulsée dans le monde des esprits, ou plus exactement une sorte de parc à thème pour les esprits souhaitant venir se ressourcer aux bains de la sorcière Yubaba. Et parce que ses parents ont commis une faute impardonnable, dévorer le repas prévu pour les invités de la sorcière, ils sont transformés en porcs (comme les compagnons d’Ulysse dans l’Odyssée). Pour les sauver, Chihiro va devoir montrer toutes les qualités d’une véritable héroïne : valeur, courage, abnégation, générosité, capacité à s’attacher les autres et à s’en faire des alliés.

Comme dans Princesse Mononoké, il y a un message écologique très fort dans ce film où les humains sont responsables des maladie des esprits, et notamment les esprits de l’eau. Comme toujours les images sont absolument stupéfiantes et les personnages attachants. Ils ne sont pas monolithique, complètement bons ou complètement mauvais : la force de Miyazaki est que les êtres qu’il façonne sont beaucoup plus complexes que cela, même la sorcière Yubaba peut ainsi faire preuve d’une certaine générosité.

Conte pour enfant mais aussi pour adultes, Le Voyage de Chihiro est un magnifique film d’initiation, que je vous conseille de voir au plus vite si ce n’est déjà fait !

Je l’aimais…

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Je crois que j’étais assez heureux à cette époque de ma vie parce que même si je n’étais pas avec elle, je savais qu’elle existait. C’était déjà inespéré.

D’Anna Gavalda, je n’avais lu jusqu’à récemment que son recueil de nouvelles Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, qui était déjà tout un programme en ce qui concerne la complexité des relations amoureuses. Mais je me souviens qu’il y a environ deux ans, quelqu’un m’avait conseillé ce petit roman. Prise par le temps et d’autres préoccupations, j’avais oublié. Et puis l’autre jour, par hasard, je suis retombée dessus, et par un pluvieux dimanche après-midi empreint de mélancolie, bien calée dans mes coussins, je l’ai dévoré.

Chloé vient d’être abandonnée par son mari. Pierre, son beau-père, l’emmène dans sa maison de campagne, à l’écart des bruits du monde. Et là, cet homme secret et austère, qui ne se livre jamais, va lui raconter le grand amour de sa vie. Pas son histoire avec Christine, son épouse, mais avec Mathilde, qu’il a pourtant laissé partir, par lâcheté, par peur de bouleverser sa vie, alors que pourtant il l’aimait plus que tout.

Je dois dire que ce roman m’a beaucoup touchée et rendue un peu triste, parce qu’il est finalement assez pessimiste : même quant on rencontre l’Amour, le vrai, celui qui  bouleverse jusqu’au fond de l’âme, il est possible de passer à côté et de gâcher sa chance d’être heureux par peur d’être malheureux, par peur du changement, par peur de l’échec.

En tout cas, Gavalda possède une manière bien à elle de parler de l’amour. Ses phrases sonnent juste et j’avais souvent l’impression qu’elle arrivait à mettre des mots sur ce que je ressentais confusément sans arriver à l’exprimer clairement. La citation que j’ai mise en exergue de cet article est sans doute celle qui m’a le plus bouleversée pour cette raison.

Je n’ai pas encore vue l’adaptation cinématographique de Zabou Breitman, mais je pense que je ne vais pas tarder à le faire car la bande annonce est prometteuse.

La Prophétie Charlemagne

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Voici les dernières aventures de Cotton Malone, ancien agent du gouvernement américain reconverti en libraire au Danemark. J’aime énormément ces thrillers écrits par Steve Berry : le personnage principal est attachant, le rythme est soutenu, et, pour ne rien gâcher, on apprend beaucoup de choses sur l’histoire.

Dans ce roman, l’intrigue a un caractère personnel : Malone cherche à savoir ce qui est arrivé à son père, dont le sous-marin a disparu 35 ans plus tôt. Il est accompagné dans sa quête par une cohorte de personnages dont on ne sait jamais lesquels sont fiables et lesquels ne sont pas : Dorothea et Christl, des jumelles animées d’une haine farouche l’une envers l’autre, leur inquiétante mère et son homme de main… Parallèlement, Stephanie Nelle et Edwin Davis, soutenus par le Président des Etats-Unis himself, cherchent à déjouer les plans d’un machiavélique amiral de la navy, aux ambitions démesurées et à la morale quelque peu dévoyée. Les deux fils narratifs, qui bien évidemment entretiennent un lien étroit, s’entrecroisent pour donner au roman un rythme halletant, sans pour autant perdre le lecteur. Quel est donc ce secret que les uns cherchent à dévoiler afin de comprendre ce qui est arrivé en 1973, et que les autres cherchent farouchement à préserver ? Tel est l’enjeu de ce livre, qui nous entraîne vers ce qui est peut-être l’origine de toute civilisation…

Ce roman peut paraître effrayant par sa longueur, mais en réalité il se lit très vite, tant on se sent happé par le désir de découvrir la clé de l’énigme. Et il se termine sur un cliffangher qui donne d’autant plus envie de découvrir le prochain, qui nous livrera peut-être enfin l’origine de ce prénom fort intrigant de « Cotton », dont l’histoire est toujours promise par le personnage… Un seul regret : l’absence des personnages de Henrik et Cassiopée, qui ne semblent pas avoir trouvé leur place dans cette quête.