Dim Dam Dom : slow living

Prendre du temps pour soi et pour ceux qu’on aime. Prendre du recul sur l’immédiateté de sa vie. Quitter BFM TV et CNEWS et se réfugier au calme pour lire, dormir, aimer : vivre ! C’est ce que vous propose Diam Dam Dom avec ce tome deux et le soleil qui revient tout doucement. Les oiseaux recommencent à gazouiller et Dim Dam Dom vous emmène…

Décidément, je découvre en ce moment quantité de nouveaux magazines de très belle qualité, qui me nourrissent vraiment et, en ce qui concerne celui-là, font voyager.

Diam Dam Dom est un magazine féminin dont le deuxième volume vient de sortir pour le printemps. Un magazine féminin, dans lequel on retrouve les rubriques habituelles de ce type de publications : actualités, société, nourriture (mais pas au sens de « fiches recettes »), décoration/maison, Mode et Beauté, voyage, culture. Quoi de neuf, alors ? Et bien, ce qui change tout, c’est l’angle : le choix de ne pas rester parisiano-centré mais de nous emmener à voyage dans toutes les rubriques, en France et à travers le monde, Copenhague, Milan, New-York, Tokyo, l’Auvergne. Le choix, aussi, de donner toute la place aux créateurs originaux, à l’artisanat, et au vintage…

Cela donne d’abord un magnifique objet, à la maquette élégante et soignée, aux photos nombreuses et superbes, que l’on prend un immense plaisir à feuilleter. Et derrière l’apparence c’est tout aussi beau : le magazine alterne articles longs et fouillés, la lecture procure de nombreuses heures de plaisir, et certains articles m’ont véritablement passionnée : une réflexion sur le mensonge, la découverte des sublimes compositions florales de Marie Lennox, un road-trip en Auvergne assorti d’une playlist…

Bref : un magazine comme je les aime, chic et inspirant, qui donne envie de voyager et de prendre son temps…

Dim Dam Dom – Slow Living
En kiosque

Les confettis : inspirations et aspirations féminines

En réalisant nos rêves, nous développons notre capital personnel tout en donnant la chance à ceux qui nous entourent d’en être les contributeurs, voir les passeurs. Nos propres accomplissements peuvent devenir les racines et les ailes de ceux qui nous suivent. Penser long terme, penser durable ne s’applique donc pas qu’à l’écologie.
Ce qui me rend sereine, c’est que les femmes et notamment celles qui embellissent le papier de cette revue portent en elles le virus de la transmission. Leur engagement n’est jamais vain et elles mettent un point d’honneur à donner du sens, sur le long terme et pour les autres, à leurs actions. 

Je ne sais pas si la presse papier est en crise, mais le fait est qu’en ce moment je découvre nombre de (plus ou moins) nouvelles publications de qualité, à la fois belles à l’extérieur et à l’intérieur. Les Confettis dont c’est déjà le volume 6 n’est pas la moindre.

Le projet de cette revue est de mettre en avant des femmes qui ont décidé de s’accomplir selon leur propre modèle. Des entrepreneuses, des artistes, des femmes inspirantes qui ont choisi de donner du sens, sous forme d’entretiens ou de portraits. On croise ainsi, au fil des pages de ce numéro, des personnalités comme Marie Cochard, la créatrice de Druidéesse, Clotilde Dusoulier, dont j’ai récemment découvert le podcast « Change ma vie » dont je vous parlerai peut-être dans un futur article, ou encore Claire Barré

Si Les Confettis constitue d’abord un très bel objet, gracieux, agréable à regarder et à feuilleter grâce aux magnifiques illustration, c’est surtout un magazine de qualité que j’ai pris plaisir à lire de la première à la dernière page tant tout y est intéressant et inspirant ! Moi qui me sens actuellement très à l’étroit dans ma vie, il m’a beaucoup fait réfléchir, m’a reboostée et a fait germer en moi de nouvelles idées… à voir maintenant comment les concrétiser ! Mais une chose est sûre : c’est typiquement le genre de revues auxquelles j’adorerais collaborer, et je prendrai un plaisir infini à lire les prochains (voire les anciens) numéros pour découvrir de nouvelles femmes inspirantes, qui redonnent confiance dans la possibilité de créer du sens !

Les Confettis
semestriel, 16€

Zadig : toutes les France qui racontent la France

Rendre la France lisible. C’est la première ambition de Zadig. Parce que nous croyons à l’écrit, nous rêvions depuis longtemps d’une aventure éditoriale qui raconterait notre pays. Chaque trimestre, Zadig le fera à sa manière. Avec des mots porteurs comme il est des murs porteurs. Au moment où notre société se fracture, nous avons la conviction qu’elle manque d’un récit à partager. C’est ce récit, tissé de tous les récits qui racontent la France d’aujourd’hui, que nous vous proposons. 

Raconter la France comme America raconte l’Amérique : tel est le dernier défi que s’est lancé Eric Fottorino. Baptisé du nom du célèbre personnage de Voltaire, ce mook nous propose un voyage à travers la France, celle que l’on oublie souvent : Le Guilvinec, le Havre, Vierzon, Le Creusot, Vesoul… Autant d’endroits qui ne font pas forcément rêver a priori, mais qui ont pourtant bien des histoires à nous raconter.

Construit autour d’un dossier, « Réparer la France », le trimestriel est d’une grande variété : des reportages, des enquêtes, des entretiens, des chroniques, des récits, un porte-folio, qui donnent la parole à nombre d’écrivains (Marie Darrieussecq, Christian Bobin, Maylis de Kerangal, Leïla Slimani, Régis Jauffret, Marie Desplechin, Leonor de Recondo) mais proposent aussi des textes plus journalistiques. A noter, entre autres, un fantastique entretien avec Mona Ozouf, un long (et passionnant) reportage en immersion avec les marins-pêcheurs, une magnifique histoire de coparentalité par Leonor de Recondo, un très beau texte de William Boyd qui explique pourquoi il a choisi la France. Et le très beau dossier, qui propose des solutions concrètes.

Zadig, c’est vraiment la presse comme on l’aime et telle qu’elle devrait toujours être : le choix de la lenteur éditoriale et des formats longs permet non seulement d’avoir vraiment de quoi lire (il vaut son prix, car outre la qualité des articles, le lire de la première à la dernière page prend plusieurs heures) mais surtout de se poser, de creuser les sujets au lieu de les effleurer, d’aborder des thèmes variés sans la contrainte de l’actualité, ce qui permet aussi un salutaire pas de côté : un autre point de vue sur les choses (l’article sur la fermeture des services publics est à cet égard extrêmement instructif), une autre manière de voir, des sujets que l’on ne voit pas partout et qui sont résolument enrichissant. Et la recherche de gens inspirants, qui font vraiment avancer le monde à leur niveau !

Bref, un magnifique réjouissant, comme une bouffée d’air frais, qui évite le manichéisme mais fait vraiment réfléchir sur notre société ! Bravo !

Zadig. Toutes les France qui racontent la France
n°1 – Réparer la France
Trimestriel. Le 1. 19€

Druideesse. Recettes. Remèdes. Rituels. S’éveiller doucement au féminin sauvage

Puisse cette lumière qui surgit, nous éclairer sur le chemin de l’harmonie, puisse l’eau fraîche régénérer le sol et nos corps encore engourdis, puissent les bourgeons se défroisser comme autant de promesses de guérison, puissent les plumes, cadeaux du ciel, nous guider sur la voie de la beauté, puissent nos danses chaloupées et nos mélopées de va-nu-pieds, exprimer le réveil de notre Terre-Maman. 

Dans mes vies précédentes, je n’ai pas seulement été une sorcière, j’ai aussi été (avant) une puissante druidesse (ne me demandez pas comment je le sais : je le sais, c’est tout). Et j’ai occasionnellement rêvé que j’étais la Déesse (oui je suis un peu mégalomane aussi, outre mes autres défauts). Le nom de ce magazine-mook qui fait fureur sur Instagram, en plus de sa beauté, a donc fait tilt. J’avais déjà lu le premier numéro paru pour l’équinoxe d’automne, mais trop tard pour vous en parler, et j’ai donc attendu le numéro 2 qui vient de paraître pour l’équinoxe de printemps et le solstice d’été.

C’est tout d’abord un magnifique objet, délicat et soigné : tant les photographies que les illustrations sont d’une beauté et d’une douceur absolues. Et les textes sont tout aussi beaux, et passionnants. Le magazine est divisé en trois parties : « recettes », dans laquelle on apprend à fabriquer ses propres produits de beauté naturels et à cuisiner quelques plats, « remèdes », où l’on apprend non seulement les vertus des herbes et des huiles essentielles mais aussi de la nature en général, et « rituels », où l’on s’initie à diverses pratiques inspirantes. On y parle aussi de cristaux, de la Lune, on y lit des poèmes : bref, on y célèbre la vie, l’amour, la beauté…

Se plonger dans ce magazine est un véritable moment de joie : très éclectique, il nous invite à nous intéresser à des spiritualités d’horizons divers telles que le chamanisme, l’ayurveda, l’hanami japonais, les drapeaux à prière tibétains… chacun y trouvera donc son compte, tout comme dans la multitude de gens inspirants qu’il nous invite à découvrir. J’ai pour ma part un goût particulier pour la partie « rituels » dont je trouve qu’il n’y en a plus assez dans nos sociétés modernes, alors qu’ils sont essentiels pour se connecter aux cycles (notamment des saisons, mais aussi ses propres cycles) et qu’ils sont d’une grande poésie — j’avoue, je leur accorde une grande importance plus esthétique et symbolique que réellement spirituelle, mais composer un autel et un poème à ces occasions, je trouve ça chouette !

Bref, un très beau magazine qui nous permet de nous relier, à la fois aux autres, à la nature et à nous-mêmes, à notre féminin sacré et sauvage, un magazine empreint de poésie et de beauté à découvrir sans plus tarder !

Druidéesse

Dépôt légal : la cuisine comme art de vivre

La cuisine pour moi est un véritable art de vivre. Il ne s’agit pas, seulement, du goût, de ce qu’on met dans son assiette, et qui bien sûr est essentiel : de bons produits, cuisinés avec amour et attention. Mais il s’agit aussi d’une expérience esthétique voire synesthésique : les odeurs qui mettent l’eau à la bouche, et surtout la vue, une belle présentation. Il y a aussi, dans la cuisine, le partage, la convivialité : je rêve un jour d’une grande cuisine ouverte (avec un plan de travail en bois), un bar autour duquel mes amis s’installeront pour savourer un (joli et bon) verre de vin quelques amuse-bouche disposés sur un bout d’ardoise ou une planche en bois, pendant que je laisserai libre-cours à ma créativité pour préparer le repas. Idéalement, il y aura, au fond, dans le salon, un feu de cheminée. Oui, je suis un cliché comme fille, vous le savez bien !

Bref. La cuisine comme art de vivre, c’est tout l’esprit de ce superbe mook créé par Christophe Adam, et qui s’appelle Dépôt légal, comme son restaurant (il a repris les bâtiments qui s’occupaient du dépôt légal des livres avant leur transfert à la bibliothèque), dont il reprend l’ambiance : de beaux matériaux, des espaces conviviaux, des produits de qualité… Organisé en fonction des moments gourmands de la journée (petit-déjeuner, déjeuner, tea time et « after » qui est à la fois l’apéritif et le dîner), il propose des recettes, des reportages sur des produits ou encore sur des professionnels de la gastronomie ou du vin.

Et c’est un délice, à la fois pour les yeux, parce que les photos de Guillaume Czerw sont d’une beauté à couper le souffle (et m’ont donné plein d’idées de présentation, notamment avec le bois qui est donc ma tocade actuelle), pour l’esprit car les articles sont vraiment passionnants, et à mon avis pour les papilles, car les recettes proposées, à la fois simples et raffinées en plus d’être jolies, donnent vraiment envie de les tester. Et de filer au Dépôt Légal, ce que je ne manquerai pas de faire.

Bref : si vous aimez la cuisine, les beaux produits et les photos qui donnent envie de lécher la page, n’hésitez pas.

Dépôt Légal
Christophe ADAM
La Martinière, bi-annuel

Le Nouveau Magazine Littéraire

Le Nouveau Magazine LittéraireTrouvons les mots, les idées, les images capables de changer le monde. Nous ne promettons pas de réussir, nous promettons d’essayer. Et nous vous demandons de le faire avec nous. Essayons. Essayons quelque chose de différent, de neuf. Pas seulement sur papier : sur le web, dans les facs, sur les places. Essayons partout, tout le temps. Essayons ensemble. Partons maintenant. 

Après un premier changement de formule en 2015, que j’avais trouvé plutôt réussi mais qui visiblement n’avait pas soulevé l’enthousiasme des lecteurs, le Magazine Littéraire repart de zéro, ou plutôt de un, et change même de nom pour devenir Le Nouveau Magazine Littéraire, sous la direction de Raphaël Glucksmann.

Dès le premier numéro, le magazine montre de grandes ambitions, celles d’un regard littéraire sur le monde, les idées, les idéologies, la société. Rien d’étonnant qu’il soit alors consacré aux nouvelles utopies, sous toutes leurs formes, et que même si on n’est pas forcément convaincu par toutes les propositions, cela fait naître la réflexion. Le magazine contient en outre des articles d’actualité, des réflexions sur les idéologies politiques (notamment un très intéressant article de Najat Vallaud-Belkacem, que pourtant je n’apprécie guère, sur la social-démocratie), un récit inédit (et poignant) de Leïla Slimani, un dossier sur Etienne de La Boétie, et bien sûr des critiques de livres.

Riche, passionnant, bien-pensé, Le Nouveau Magazine Littéraire est plus un magazine d’idées orienté philosophie qu’un véritable magazine littéraire (en cela, il est vraiment très différent de Lire), ce qui n’est aucunement un reproche d’ailleurs, car j’ai pris un vif plaisir à le découvrir, et je l’achèterai sans doute régulièrement, en fonction des thèmes abordés (et du temps dont je disposerai). En tout cas, c’est un magazine qui va faire du bien dans le paysage médiatique, car il pousse à la réflexion !

Le Nouveau Magazine Littéraire
Mensuel n°1, janvier 2018
Sophia publications
En kiosque

Charles : littérature et politique

CharlesLa France est le seul pays où les écrivains ont toujours joui d’une réputation extraordinaire, ça n’existe nulle part ailleurs ! Le triomphe de Voltaire a lieu en direct, les funérailles de Victor Hugo rassemblent deux millions de personnes à Paris, Colette reçoit des obsèques quasi nationales… La France est le seul pays qui a toujours fait de ses écrivains des héros, des personnages extraordinaires, y compris du temps de Louis XIV qui a demandé à Racine de devenir son historiographe. Tous les écrivains sont des gens à part en France. Bernard Pivot.

Je vous ai déjà parlé de CharlesFaute de temps, je ne peux pas lire cette revue à chaque fois, mais le dernier numéro m’intéressait fortement, puisqu’il y est question de littérature et de politique. Le trouver a été une gageure : mon buraliste ne parvenait pas à l’avoir, il me l’a cherché partout et est allé me le chercher chez une collègue avant de m’interpeller du trottoir d’en face alors que je passais avec mes fleurs et mon pain d’un tonitruant « Caroline, j’ai Charles » (je préfère ne pas savoir ce que les autres passants sont allés imaginer). Mais ça valait le coup.

En ouverture, on retrouve les rubriques habituelles, néanmoins orientées dans la direction du thème central : un très bel édito de François Mitterrand sur l’écriture et les écrivains, un très intéressant portrait de François Bayrou par Gilles Boyer (écrit avant les législatives), une enquête sur le plus jeune maire de France, un entretien avec Anne Fulda où elle raconte nombre d’anecdotes de sa vie de journaliste politique (dont une horreur proférée par Marie-France Garraud qui du coup ne me remonte pas dans mon estime (elle ne peut pas descendre plus bas)), et un entretien avec Alain Minc.

Mais le plus passionnant, c’est évidemment le dossier « littérature et politique » : un grand entretien avec Yann Moix ; une enquête sur les politiques qui écrivent des polars (par exemple Edouard Philippe) (NDM : ils sont aussi nombreux à écrire de l’érotique, par contre peu s’attaquent à la littérature blanche), genre qui permettrait le mieux d’analyser la société et de proposer une vision du monde touchant un large public ; un passionnant entretien avec Bernard Pivot sur les liens entre les politiques et la littérature ; un portrait de Bruno Le Maire ; une enquête sur les éditions du Moment, qui se proposaient d’adapter la démarche journalistique à l’édition ; un dictionnaire littéraire de la politique dans lequel on apprend beaucoup de choses ; un entretien avec Henri Guaino sur le discours politique et l’art oratoire ; une enquête sur les procès des hommes politiques contre des écrivains ; un entretien avec Cécile Guilbert (NDM : il va vraiment falloir cesser d’utiliser une certaine expression du Guépard à toutes les sauces) et un article sur les années littéraires de Léon Blum.

Pour terminer, la rubrique « révolution culturelle » : une nouvelle de Thomas Thévenoud (ou plus exactement le 1er chapitre d’un roman à paraître, et que j’ai trouvé très très intrigant : je suis curieuse d’en savoir plus) et une histoire des goodies politiques.

Bref : ça vallait le coup de se bagarrer pour le trouver, ce numéro, car je l’ai trouvé passionnant de la première à la dernière page, l’exploit étant que même des gens que je n’aime pas beaucoup (n’insistez pas, je ne citerai personne) m’ont intéressée. Et l’idée qui ressort, c’est tout de même la place centrale de la littérature en France et dans le monde politique, sorte d’exception culturelle qui fait que dans notre pays, les livres sont un élément clé du pouvoir. Tout cela donne en tout cas à réfléchir, surtout en ce jour de Fête Nationale, et je ne peux que vous encourager à vous jeter sur ce numéro d’une grande richesse, parfait pour lire en train, en avion, en bateau ou en chaise longue !

Charles
Trimestriel n°22, été 2017
Editions La Tengo
En kiosque et en librairie (a priori plus facilement en librairie)
16€