Raiponce

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Mais le jeune homme lui sourit avec une telle bienveillance et lui adressa des paroles si plaisantes que, très vite, ils se mirent tous deux à bavarder et à rire comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Ils ne virent pas passer le temps et bientôt, trop tôt, le prince dut rentrer dans son palais.

Vous me connaissez maintenant : lorsqu’un samedi après-midi, en faisant mes courses, alors que mon humeur est assez chagrine, je tombe sur un album doudou permettant de retrouver les douceurs de l’enfance, l’hiver au coin du feu, j’ai du mal à résister. Donc, je n’ai pas résisté à ce joli album. Même si je n’ai pas de cheminée.

Il était une fois un couple qui avait du mal à concevoir un enfant. Un jour vient cependant où la jeune femme est enfin enceinte ; mais elle tombe malade, et pense que manger de la raiponce (une sorte de salade) qui pousse dans le jardin de la sorcière voisine la guérira. Seulement voilà : la méchante sorcière surprend le futur papa en train de lui voler ses salades, et exige en échange que la petite fille à naître lui appartienne. Petite fille qu’elle enferme dans une tour sans portes, et dont le seul accès réside dans la natte de Raiponce, puisque c’est son nom, qui sert de corde…

Bon, la suite évidemment, puisque c’est un conte : prince charmant, mariage, vécurent heureux, beaucoup d’enfants… (mais pourquoi la vie ce n’est pas comme dans les contes ?).

Bref, l’histoire, écrite par les frères Grimm, est assez connue. C’est, comme toujours, un conte du passage de l’enfance à l’âge adulte, plein de symboles. Parlons maintenant des illustrations : elles sont absolument magnifiques, beaucoup plus classiques que celles d’Adolie Day, mais tout aussi poétiques (et, de manière générale, beaucoup plus jolies et originales que celle de la couverture). J’ai surtout aimé d’ailleurs les dessins en ombres chinoises, ourlés de rose et de mauve, totalement girly. Quant aux costumes, et en particulier la robe de mariée : et bien c’est simple, je veux la même !

En conclusion, si vous avez dans votre entourage une petite fille pour laquelle il vous manque un cadeau à mettre sous le sapin samedi, c’est parfait !

Par curiosité, après la lecture de cet album, je suis allée voir la bande annonce du film de Disney, et là je n’ai pas du tout accroché : je suis nostalgique des beaux dessins animés d’antan, faits à la main, donc j’ai beaucoup de mal avec l’animation numérique sauf quand c’est fait par Tim Burton. Et puis il paraît que c’est très drôle, mais moi, le Prince qui pénètre dans la tour pour voler la brosse à cheveux en or de la princesse, j’avoue que j’ai un peu du mal. Mais bon pour les enfants, c’est sans doute très bien !

La Belle au bois dormant en album…

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Tout était calme et parfaitement silencieux. Il monta dans le vieux donjon, ouvrit la porte de la chambrette où il découvrit la belle endormie. Elle était si merveilleusement belle qu’il ne put en détourner le regard. Il se pencha sur elle et lui donna un tendre baiser.

A la caresse de ce baiser, la princesse ouvrit des yeux amoureux sur le prince.

Je suis certaine que tout le monde l’attendait, celui-là : mon conte préféré mis en images par l’une de mes illustratrices préférées, Adolie Day, le tout dans un livre magnifique qui émerveillera aussi bien les petites filles que les grandes, dont je suis évidemment, je ne pouvais pas le laisser échapper bien longtemps. J’ai bien attendu quelques temps, histoire de voir si Adolie venait faire une séance de dédicaces à Orléans city, mais malheureusement ce ne fut pas le cas, et j’ai fini par craquer tant ce livre me faisait envie.

L’histoire, d’abord. Il s’agit de la version des frères Grimm, sans donc la belle-mère affreuse. La petite princesse est soumise à une malédiction dans son berceau, le jour de ses quinze ans elle se pique le doigt avec une quenouille et s’endort pour cent années, période au bout de laquelle un prince charmant vient l’éveiller d’un doux baiser, ils se marient, vivent heureux et ont beaucoup d’enfants.

Evidemment, ce qui importe ici, ce sont les illustrations, qui m’ont littéralement émerveillée donc (ce qui tombe plutôt bien, puisqu’il s’agit d’un conte merveilleux !). Tout est d’une douceur exquise, avec des couleurs pastel d’une tendresse absolue, de quoi rêvasser des heures. Pour tout dire, j’ai regretté de ne pas avoir une petite fille sur mes genoux pour le découvrir avec elle, ce qui aurait rendu cette lecture totalement magique. Mais bon, ayant moi-même un côté petite fille amplement assumé, je n’ai pas pour autant boudé mon plaisir. Bref, je suis totalement conquise par ce magnifique album, qui trouvera j’en suis certaine sa place sous nombre de sapins !

Noël chez Ernest et Célestine

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En ce jour de saint Nicolas, une fois n’est pas coutume (mais ça pourrait bien le devenir car je crois bien que j’y prends goût…), un petit album pour les enfants. C’est un album qui a une valeur sentimentale très grande pour moi, car c’est l’un de mes premiers livres, que m’a offert mon institutrice de CP quand j’ai eu 20 images (pour les jeunes qui ne connaissent pas le système : en ce temps-là, quand on travaillait bien on avait un bon point, au bout de 10 bons points une image, et au bout de 20 images, un livre). Je vous présente donc l’édition vintage, éditée par l’école des loisirs, aujourd’hui le livre est disponible chez Casterman.

Noël approche. L’ours Ernest avait promis à son amie la souris Célestine qu’ils organiseraient un réveillon, mais voilà, ils n’ont pas d’argent, aussi il dit « non ». Mais à force de pleurnicheries (ça c’est une tactique de filles) et d’arguments sur le fait qu’on peut organiser une fête à moindre coût, elle parvient à le convaincre. Ils vont dans la forêt couper un sapin, fabriquent leurs décorations… et en cachette, Ernest prépare une surprise à la petite souris…

Alors voilà, c’est touchant, c’est mignon, les dessins sont jolis comme tout, avec de belles couleurs pastel (encore que j’ai l’impression que dans la réédition, elles sont un peu plus prononcées)… moi ça me rappelle de très bons souvenirs, lorsque je commençais à peine à lire, et je pense qu’en cette période, ça peut être une chouette lecture avec un enfant, d’autant que j’aime beaucoup la « leçon », à savoir que le plus important, c’est d’être entouré par ceux qu’on aime !

(c’était la minute guimauve de la semaine…)

Les parisiennes de Kiraz

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Ce que j’aime chez les Parisiennes de Kiraz, créées pour le magazine Jours de France en 1959 et qui ont aujourd’hui une présence active dans la publicité, c’est leur fraîcheur et leur intemporalité. Superficielles, drôles, bavardes, fashionistas (même si à l’époque le mot n’existait pas), elles font tourner les hommes en bourriques, se servent d’eux et en même temps recherchent désespérément le grand amour. En cela, et je vais sans doute faire hurler quelques puristes en le disant, elles sont pour moi les grandes soeurs de Carrie Bradshaw et ses amies. Oui parce que malgré leur caractère un peu désuet, ce sont néanmoins des femmes modernes, qui courrent de soirées en premiers rendez-vous perchées sur des escarpins que ne renierait pas Manolo, elles semblent futiles mais sont en fait d’une grande complexité : même les planches les plus anciennes, finalement, posent des problèmes totalement actuels, et je trouve que Kiraz cerne avec une clairvoyance absolue la psychologie féminine : « Il est honnête, travailleur, dévoué… Mais moi je n’aime que les voyous. », « j’aime dominer les hommes… mais je ne rêve que d’une défaite », tels sont les réflexions oh combien existentielles que ces jeunes femmes partagent avec leurs copines, et qui me donnent l’impression que j’aurais pu les prononcer !

Je garde un souvenir particulièrement vif de l’exposition qui a été consacrée à ces icônes par le musée Carnavalet en 2008 et dont le catalogue présente une sélection particulièrement éloquente. Une véritable plongée au coeur de la féminité…

 

Les robes de ma vie

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Dans la série des lectures improbables, après  Le Sac à main, voici Les Robes de ma vie, écrit et illustré par Ilène Beckerman.

Il s’agit d’une autobiographie. Mais d’une autobiographie pas comme les autres : le texte n’est présent ici que pour commenter les dessins. Et surtout, l’auteur a choisi comme angle de vue l’histoire de sa garde-robe. Toute sa vie défile au long des pages à travers les vêtements qui ont marqué son histoire, ceux qu’elle portait lors des événements clé de son existence, des années 40 aux années 90 : son uniforme de scout, ses premières chaussures à talons, sa robe de mariée, sa robe de grossesse, sa fourrure achetée avec son premier salaire après son second divorce… le tout commenté avec beaucoup d’humour !

Ce qui est intéressant dans ce petit livre, c’est déjà l’originalité du point de vue : l’histoire de la construction d’une femme à travers l’histoire de ses goûts vestimentaires, c’est assez amusant ! Et puis, cela permet de faire un petit tour d’horizon de l’histoire de la mode de la seconde partie du XXème siècle.

Et en le lisant, je me suis interrogée : si je devais écrire l’histoire de ma vie à travers mes vêtements (et on sait combien ils ont d’importance pour moi), lesquels je choisirais ? Ma robe de princesse que je portais à tout les mariages lorsque j’étais petite, sans doute. Ma robe empire surnommée « Carrie Bradshaw » et mes escarpins Jimmy Choo, également. Mon 24h qui ne me quitte jamais, évidemment. Quoi d’autre ? Je ne sais pas…