notre travail doit permettre à
la prochaine génération de femmes
d’être mieux équipées
de faire mieux que nous dans tous les domaines
c’est l’héritage que nous laisserons
Deuxième recueil de l’instapoète rupi kaur (qui, comme bell hooks, n’utilise pas les majuscules, me suis-je rendu compte) et que j’avais très envie de lire, ayant beaucoup apprécié lait et miel (oui j’ai mis des majuscules, je ne savais pas), et d’autant plus que le titre, qui parle de tout ce qui me nourrit, me faisait signe. Et comme il est sorti en poche en début d’année, il n’y avait plus de raisons de ne pas le faire.
Nous avons à nouveau ici un recueil de guérison, organisé en cinq parties, qui suivent le cycle de la vie et de la mort : dans la section « se faner », elle aborde la perte de l’amour et la douleur de la rupture ; ensuite, dans « tomber », elle revient sur la question du viol et de la haine de soi qu’elle engendre ; dans « pourrir », elle parle beaucoup de sa mère et de l’exil. Ces trois parties sont très sombres, habitées par la douleur et la perte, nécessaires avant de pouvoir revenir à la lumière : « se redresser », où il est question de retomber amoureuse et de découvrir la douceur, et enfin « fleurir », l’exaltation de la féminité et de la liberté.
J’aime infiniment la poésie de rupi kaur, d’une grande simplicité (et accompagnée de dessins qui le sont tout autant) et pourtant d’une richesse infinie, dans les sujets abordés et dans les émotions qu’ils font naître. L’amour, la féminité, le viol, la maternité, l’amour de soi, tous s’organisent ici autour des deux axes de la mort et de la renaissance, dans un cycle infini. C’est beau, et encore une fois je pense que toutes les femmes devraient le lire tant le lyrisme personnel parvient à toucher l’universel !
le soleil et ses fleurs
rupi kaur
traduit de l’anglais (Canada) par Sabine Rolland
Paris, Nil, 2019, Pocket, 2023