Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant / Et c’est dans cette mort que je trouve la vie

Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant / Et c'est dans cette mort que je trouve la vie

Nouvelle découverte dans le champ poétique féminin : Marie-Catherine de Villedieu. Il me semble que j’avais déjà entendu son nom, mais on va être honnête, il y a vraiment un gros travail de redécouverte et de mise en avant des autrices de l’histoire de la littérature à faire. J’enfonce une porte ouverte, en disant cela, j’en ai bien conscience, mais parfois, répéter les évidences ne fait pas de mal.

Poétesse, dramaturge et romancière française, Marie-Catherine Desjardins dite de Villedieu est née vers 1640 on ne sait pas vraiment où, et morte en 1683. L’année de ses 18 ans, elle rencontre Antoine de Boësset, sieur de Villedieu et commence alors une liaison passionnée qui la fait en quelque sorte naître à l’écriture, avec le poème intitulé « Jouissance » que je vous mets plus bas, et qui a été jugé et jugé scandaleusement libertin. Après une promesse solennelle de mariage, les deux amants rompent en 1667, peu avant le décès tragique de Villedieu au siège de Lille, et c’est grâce à cette promesse que Marie-Catherine put se faire appeler « de Villedieu » et se faire officiellement considérer, avec l’approbation de sa belle-famille, comme sa veuve.

Suit une vie d’écrivaine, très riche en publication, et elle était à son époque très reconnue sur la scène littéraire. Et c’est ce poème, « Jouissance », que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui :

Aujourd’hui dans tes bras j’ai demeuré pâmée,
Aujourd’hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.

Ta flamme et ton respect m’ont enfin désarmée ;
Dans nos embrassements, je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d’honneur
Puisque j’aime Tirsis et que j’en suis aimée.

Ô vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l’on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie !

Une douce langueur m’ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant,
Et c’est dans cette mort que je trouve la vie.

Je trouve cela absolument magnifique. Et vous ?

3 commentaires

  1. James Jones dit :

    Sublime, superbe et passionnée !!!
    Son Amour devait être réellement être avec un grand A (si on se replace à l’époque).
    Jolie découverte et notée dans la liste 😁

    J’aime

    1. Oui, je suis ravie de cette découverte !

      Aimé par 1 personne

      1. James Jones dit :

        Cela (ces histoires) permet de voir ainsi autrement ces époques-là. Je pense qu’on est même loin du compte, pour toutes les périodes de l’histoire humaine…
        En tout cas, noté pour ma liste de livres 😁

        Aimé par 1 personne

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