D’images et d’eau fraîche, de Mona Chollet : une bouffée d’air frais

D'images et d'eau fraîche, de Mona Chollet : une bouffée d'air frais

En cas de baisse de moral, il m’arrive d’aller faire un tour sur la page de mon compte Pinterest où les images que j’ai épinglées apparaissent dans l’ordre chronologique inversé, pêle-mêle, indépendamment du tableau thématique que chacune est venue enrichir. Elles représentent mon équivalent de la liste des « choses qui font battre le coeur » dressée par Sei Shônagon, dame de compagnie de l’impératrice consort du Japon, dans ses Notes de chevet, au XIe siècle. Mon regard ricoche de l’une à l’autre, il bondit de ravissement en ravissement dans une surenchère infinie, il cabriole sur la palette et les nuances des couleurs, s’engouffre dans les perspectives, épouse les ombres et les lumières, embrasse les formes, se pâme devant les motifs en ranimant la signification qu’ils revêtent à mes yeux.

Je parlais l’autre jour de l’importance des images et de leur pouvoir. Sujet d’ailleurs dans l’air du temps : j’ai l’impression que jamais autant qu’en ce début d’année on n’a parlé de tableaux d’inspiration, de moodboards et autres vision board, dans le même temps que Pinterest redevient un réseau social de premier plan. Les images et le plaisir qu’elles procurent, c’est aussi le sujet du dernier essai de Mona Chollet.

Dans ce livre richement illustré, Mona Chollet interroge sa passion pour les collections d’images numériques, images faites par les autres mais qui, toujours, suscitent une émotion, un souvenir, allègent le quotidien et constituent un véritable musée imaginaire.

L’autrice parvient ici à mêler la réflexion théorique et la confession personnelle concernant sa manière de s’immerger dans les images, numériques mais pas seulement. Et j’ai pris énormément de plaisir à me plonger dans cette exploration, qui constitue une véritable bouffée d’air frais, m’a donné beaucoup d’envies de lectures et m’a permis de découvrir nombre d’œuvres émerveillantes. Bien évidemment, les images que nous aimons en disent beaucoup sur nous, et cela a quelque chose de très intime de livrer ses préférences ; il est aussi question, pêle-mêle, de l’utilité des moodboards pour les écrivains, des albums Panini, des role models et de la métalepse, et des images comme lieux où habiter et se sentir en sécurité

Bref, un ouvrage d’une grande richesse, parfait prolongement finalement de L’Art qui guérit en tant qu’ils nous invite à constituer notre propre exposition personnelle d’images qui font du bien !

D’Images et d’eau fraîche
Mona CHOLLET
Flammarion, 2022

4 commentaires

  1. Marie-France dit :

    Bonjour Caroline, j’ai voulu acheter ce livre et quelle ne fut pas ma déception de voir la piètre qualité des images et du papier. Du coup, je ne l’ai pas pris. As-tu eu le même ressenti ? Cela a-t-il gêné ta lecture ?

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    1. Ah non, du tout, je ne l’ai pas trouvé de mauvaise qualité ! Evidemment ce n’est pas un livre d’art, mais j’ai trouvé que c’était très bien !

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  2. Emilie dit :

    Contente que tu l’aies lu et aimé !

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    1. Oui, c’est formidable !

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