J’ai décidé qu’en 2023, au moins une fois par mois, mon Rendez-vous avec l’artiste consistera à aller prendre une bouffée d’art frais en visitant un musée, une exposition ou un lieu historique comme un château. Enfin, vous voyez l’idée : pas juste me promener en respirant les fleurs (ce qui est une activité fantastique et émerveillante aussi, évidemment), mais voir des créations, histoire de nourrir mon inspiration et remplir mon chaudron. C’est comme ça que ma promenade du dimanche m’a conduite la semaine dernière au FRAC où je n’étais pas allée depuis une éternité.
Pour le bâtiment et les collections permanentes, je vous renvoie à l’article en lien, ce que je voulais voir dimanche c’était les expositions temporaires.
Tout d’abord, dans la cours extérieure, l’installation Fuck Patriarcat de Bikini Kill donne le ton et de fait, le FRAC Centre-Val de Loire offre régulièrement des événements autour du féminisme. Et je trouve cette bannière, avec son écriture gothique, et constituant une sorte de drapeau de ralliement, très intéressante !


La première exposition, Informe, est une installation géante et impressionnante autour de la thématique de la grotte. Elle allie le travail d’André Bloc et de Michael Hansmeyer. Dans cette salle règnent la lumière et le calme, les oeuvres réalisées à l’imprimante 3D par Hansmeyer m’ont particulièrement intéressée, et j’ai surtout été frappée par l’aspect un peu « magique » de l’ensemble.


Mais c’est l’exposition suivante qui m’avait attirée là, avec son titre prometteur : La tendresse subversive. L’exposition a tenu ses promesses, et elle m’a littéralement émerveillée en plus de m’inspirer. Il s’agit ici, globalement, d’interroger la vulnérabilité. Plusieurs artistes interrogent notamment la notion de liberté, que ce soit en photographiant les femmes de la prison de Caracas, qui tentent de se reconstituer un quotidien « doux », en photographiant des hommes qui à l’extérieur peuvent paraître des parangons de virilité toxique dans leur intimité, en faisant un tapis d’éveil avec le plan de la prison de la santé, ou encore, mon coup de cœur, en figurant des oiseaux : « Hope is a thing with feathers » est une installation d’Anila Rubiku qui, pendant le confinement à Milan, s’est rendue compte qu’elle entendait à nouveau les oiseaux, ce qui lui a donné envie de les représenter de manière sérielle. Cela donne une œuvre colorée et poétique (le nom est inspiré d’un poème d’Emily Dickinson), animée d’une joie enfantine, et qui le soir-même m’a inspiré une série de collages.






Et puisque j’étais là, j’ai bien sûr visité les deux autres expositions proposées. L’exposition Unidentified Flying Object nous permet de découvrir un groupe d’architectes performers de la neo-avant-garde florentine, « UFO », fondée en 1967. Leur travail consiste finalement à sortir du langage architectural traditionnel et de subvertir la société capitaliste. C’était assez intéressant, notamment le plan d’une ville entière sur une montagne.

Enfin j’aurais aimé profiter davantage de l’exposition consacrée à Joseph Jankovic, sur l’architecture d’anticipation. Jankovic est l’un des artistes slovaques les plus influents de sa génération. Il propose des projets d’architecture visionnaire, utilisant aussi bien le dessin (à l’encre, au feutre ou au crayon), la peinture à la tempera, la lithographie, la sérigraphie, la photolithographie ainsi que le photocollage. Malheureusement la luminosité (ou son absence) était désagréable, je suis donc passée assez vite !


Je suis ressortie ravie (et nourrie, et inspirée) par cette visite. L’Art Contemporain n’est pas forcément ce que je préfère, mais de temps en temps cela fait du bien de sortir de sa zone de confort et d’ouvrir le champ des possibles, n’est-ce pas ?
Les Turbulences – Frac Centre
88 rue du Colombier
entrée boulevard Rocheplatte
45000 Orléans
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