Et voilà. María, c’est María, et moi, son papa. Parfois on se fâche, le plus souvent on rit, on parle tout le temps, surtout elle. J’aime dessiner pour elle, c’est une façon de communiquer entre nous. María est la meilleure fille dont un père puisse rêver.
Ma nouvelle habitude, à la médiathèque, c’est de farfouiller dans les rayons et les bacs de bandes dessinées, sans rien chercher, et de voir ce qui m’appelle. Je crois que c’est un excellent moyen de faire de magnifiques découvertes dues au hasard et à la sérendipité (ou à la nécessité, qui sait ?). C’est comme cela que je suis tombée sur ce petit album dont je n’avais strictement jamais entendu parler, mais dont le sujet, le trouble du spectre autistique, m’intéresse.
Il s’agit d’un album de voyage. Le séjour d’une semaine de María, qui de par son TSA, ne voit pas le monde de la même manière que les autres, et son père, dessinateur, dans un village de vacances aux Canaries : le voyage épique en avion, leur quotidien organisé autours de rituels et d’habitudes, les intérêts particuliers de la jeune adolescente, ses difficultés à comprendre toujours les interactions sociales et à gérer ses émotions, le regard souvent peu bienveillant des gens.
C’est aussi, de fait, un voyage au cœur de l’autisme : mieux qu’avec un essai sur le sujet, on comprend plus facilement (et concrètement) de quoi il est question, le quotidien. Miguel Gallardo montre également les outils qu’il a créés pour aider María : des dessins des gens qui font partie de sa vie, puisque son intérêt particulier ce sont les listes de personnes qu’elle a besoin de consulter, d’autant qu’elle retient les noms d’absolument tout le monde, et aussi des pictogrammes pour gérer l’emploi du temps et les activités de tous les jours.
Un album que j’ai trouvé à la fois drôle et attachant : María est unique (comme chacun d’entre nous), et sa relation avec son papa également. L’album déborde d’amour, de tendresse et de complicité, autour d’un mode de communication qui passe par le dessin et les images. Et j’ai trouvé ça beau, et instructif car on comprend mieux les particularités des personnes atteintes de TSA. Vraiment, si vous avez l’occasion, n’hésitez pas à vous y plonger !
María et moi
María GALLARDO et Miguel GALLARDO
Traduit de l’espagnol par Alejandra Carrasco
Rackham, 2010
Lu la description du livre. Cela touche beaucoup. Peut-être une autre façon de voir, percevoir et réagir à ce monde, qui pourrait être bénéfique aux autres, les « normaux ».
Mais le sont-ils réellement ?
Autre sujet.
Merci pour la découverte de ce livre.
James Jones
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Oui, espérons !
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