Il n’y a pas de littérature sans gestes superstitieux. Ils sont désir de croire que les vies ont un sens, et que les mots le portent, envers et contre tout. Des gestes rituels qui témoignent aussi du caractère sacré de l’art.
Curieux projet que celui de Geneviève Brisac dans ce nouveau volume de la collection « Les Affranchis », qui invite les auteurs à écrire la lettre qu’ils n’ont jamais écrite. Curieux, mais très intéressant : elle a choisi d’adresser une série de missives à Virginia Woolf, pour prendre de ses nouvelles, lui donner des nôtres, et lui dire tout ce que son œuvre a apporté.
J’ai trouvé ce petit volume extrêmement stimulant. C’est d’ailleurs un exercice que l’on pourrait tous faire, écrire une lettre à un auteur qu’on aime, qui compte. Cela donne un très beau texte, qui interroge nombre de sujets : l’épistolaire lui-même, dans un geste autoréflexif, les fleurs, l’époque actuelle, le féminisme, l’ombre menaçante du Covid, la mort, la dépression, les femmes et l’écriture. Le texte est intime, profond, mais aussi souvent drôle, le style est vif et primesautier, et j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture !
A l’amie des sombres temps. Lettres à Virginia Woolf.
Geneviève BRISAC
Nil, 2022
Une expérience littéraire intéressante
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Oui, c’est très stimulant !
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