L’approche IFS repose sur le postulat que la personne possède déjà tout ce qui lui est nécessaire, et que cette ressource — le Self — est intacte. Elle propose d’en rétablir l’accès comme préalable au traitement des blessures psychiques. Le dégagement de cet accès se fait par élimination des contraintes opérées par les parts amalgamées, quand celles-ci acceptent de faire confiance et de « se mettre de côté ». La programmation de nouveaux schémas comportementaux ou de pensée n’est pas induite, programmée : elle résulte du déchargement des fardeaux des parts blessées et de la nouvelle organisation du système qui en résulte, fondée sur une communication restaurée entre toutes les composantes de la personne et son self.
Ma lecture de cet essai part d’une erreur d’interprétation sur le titre : il était dans mes envies de lecture, recommandé je ne sais plus où, et quand je suis retombée dessus, je me suis fait confiance pour avoir cherché de quoi il s’agissait exactement et je l’ai commandé vu que, justement, comme je l’ai dit l’autre jour, je travaille sur la confiance. Or, je pense que je l’avais noté pour autre chose car ici il s’agit plutôt de confiance en soi que de confiance en les autres (vous allez me dire que ça paraît évident). Cela dit, cette lecture m’a intéressée.
L’idée de l’IFS (Internal Family System) est qu’il y a de multiples personnes en nous, des parts qui ne veulent pas aller dans la même direction, qui se chamaillent, parfois s’ignorent superbement. L’IFS vise donc à nous aider à les unifier, sous le commandement du Self qui serait comme le capitaine du bateau, mais sans refuser aux parts de prendre leur place. Il s’agit vraiment de retrouver son centre, autour duquel les différentes personnes en nous convergent, avec fluidité puisque le système est en constante évolution, et en prendre conscience est une richesse.
Il ne s’agit pas d’un ouvrage théorique, mais d’un récit assez personnel, où François le Doze nous fait part de ses expériences et de cas pratiques parmi ses clients. C’est très intéressant, et cette histoire de centre et de parts qui gravitent autour n’a pas été sans me faire penser à l’astrologie. J’ai aussi pensé à la métaphore du bateau dans la psychologie positive, sur laquelle j’ai construit toute l’Invitation à un voyage introspectif à laquelle je pourrais, à terme, ajouter un nouveau chapitre sur l’équipage, une fois que j’aurai trouvé comment rendre créative cette exploration de nos parts (sans doute via l’astrologie). Sachant qu’évidemment mon travail à moi n’est absolument pas thérapeutique.
Reste que je me suis heurtée à une interrogation. Je n’ai pas finement compris en quoi l’IFS était vraiment différente d’autres approches, notamment le travail sur les sous-personnalités. Surtout, il me semble tout de même que le Self est un concept jungien, et que l’IFS se présente comme une psychologie des profondeurs et que l’objectif de tout cela reste bien l’individuation, à savoir remettre le Self au centre et être aligné avec lui. Or, il n’est jamais fait mention de Jung : même si l’IFS s’en éloigne sur certains points, ce que je veux bien admettre, il me semble que cela aurait tout de même été bienvenu d’expliquer en quoi.
Mais globalement, j’ai trouvé cette lecture intéressante, et propice à susciter des questionnements sur soi. Et ça, j’aime.
La Force de la confiance. Une thérapie pour s’unifier.
Dr François LE DOZE
Odile Jacob, 2015