Ce qu’il fallait à tout prix aux deux îles, et ce, depuis le début, c’était une bonne entente. Eloignés du reste du pays, liés par leur histoire, leur mode de vie et leurs ancêtres communs, les habitants de Port Courne et Fort Niles auraient dû entretenir des relations de bon voisinage. Pouvant compter seulement les uns sur les autres, ils auraient dû tenter de mettre en commun leurs ressources, de coopérer dans leur intérêt réciproque. Peut-être auraient-ils pu vivre en bonne intelligence. Peut-être leur destin ne les entraînait-il pas nécessairement à un conflit. Les deux îles vécurent en paix pendant les deux premiers siècles de leur occupation permanente. Peut-être qu’en continuant à cultiver la terre ou à pêcher en haute mer, les résidants de Fort Niles et Port Courne seraient restés d’excellents voisins. Hélas ! Nul ne le saura jamais, vu qu’ils se lancèrent en fin de compte dans la pêche aux homards, mettant ainsi un terme définitif à leurs relations de bon voisinage.
D’Elizabeth Gilbert, il ne me restait plus que ce roman, son premier, à découvrir. Il fut donc ma dernière lecture de vacances.
Les îles jumelles de Port Courne et Fort Niles, dans le Maine, se livrent depuis des décennies une guerre pour la pêche du homard. Mais le retour sur l’île de Fort Niles de Ruth Thomas, fille d’un pêcheur et liée de manière étrange à la grande famille influente de l’endroit, pourrait bien changer la donne : élevée en pension sur le continent et animée d’une détermination sans faille, elle décide que sa vie et sur l’île, et elle est bien décidée à s’y faire sa place. D’autant qu’elle vient de tomber amoureuse d’Owney Wishnell. Qui, lui, est issu d’une famille de pêcheurs de Port Courne.
Une nouvelle fois, je suis littéralement tombée sous le charme de la plume vive et primesautière d’Elizabeth Gilbert, qui a vraiment une manière bien à elle de raconter les choses, pleine d’humour, de légèreté (malgré ce que pourrait faire penser le résumé, on est très très loin de Roméo et Juliette) et en même temps de profondeur. Et encore une fois, elle nous propose un très beau personnage féminin, flamboyant et complexe, qui ne se laisse pas faire et se bat pour ses choix.
Un formidable roman, que je conseille sans réserves !
La Tentation du homard
Elizabeth GILBERT
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie Boudewyn
Calmann-Lévy, 2011 (LGF, 2013)
Je n’ai jamais lu cette autrice… il faudrait hein. J’ai comme des préjugés.
J’aimeJ’aime
J’en avais aussi, et franchement j’adore !
J’aimeJ’aime