Suite de notre petite série. Comme vous l’avez vu samedi, j’ai reçu les ENC, et encore une fois je suis vraiment ravie de la qualité, tant du rendu de la couverture (je pense que les problèmes que j’ai vus ça et là chez d’autres auteurs viennent de leur fichier : il faut un PDF haute qualité pour impression, et il faut choisir la colorimétrie CMYK et non RGB proposée par défaut pour que les couleurs soient parfaitement respectées) que de la qualité du papier (c’est du 90g donc une épaisseur respectable et tout à fait conforme aux livres d’éditeurs classiques que j’ai dans ma bibliothèque).
J’ai rédigé le communiqué de presse, que ceux que ça intéresse peuvent télécharger ci-dessous, et déposé la version epub sur le site « Simplement Pro », qui met en relation les auteurs indépendants et les chroniqueurs. Je n’en attends pas grand chose parce que je n’ai pas l’impression à première vue que je sois sur le bon segment pour intéresser les chroniqueurs inscrits (toujours cette question de dépasser des cases, ce qui est mon problème récurrent et celui de mon héroïne) (cela dit, j’ai déjà une chroniqueuse qui me l’a demandé, donc c’est un bon début, à voir par la suite), et je compte plus sur mon réseau à moi (c’est-à-dire : VOUS), mais ça ne coûte rien, donc autant essayer !
J’ai corrigé les ENC, les erreurs de pagination venaient en fait du fichier : j’avais envoyé un .docx, non stable, et non un .pdf (ce n’était donc pas une erreur de latéralisation). Il restait aussi quelques traces de révision dans la marge, le truc qui me rend dingue : on croit qu’on a tout supprimé, mais Word est plus têtu qu’une mule qui n’a pas soif ! J’avais aussi un problème de marges, je n’avais pas pensé à mettre la reliure en miroir ce qui faisait que le texte était légèrement décalé d’une page à l’autre. Ce n’était pas un problème très grave, mais ça ne faisait pas très « pro » ; maintenant, je le saurai pour la prochaine fois : ce sont des petits trucs à apprendre (à noter que KDP fournit des gabarits adaptés à la taille de coupe choisie, dans lesquels il suffit de copier/coller son texte, mais je n’avais pas fait attention à cet outil). J’ai enfin fait quelques très légères révisions sur la quatrième de couverture (j’ai gardé la police parce qu’une fois imprimé je trouve que ça rend bien, mais je trouvais le texte trop près de la pliure du dos, je l’ai donc réaligné, et j’ai changé la fleur stylisée pour une pivoine). J’ai commandé une nouvelle épreuve pour être sûre, et cette fois, c’est bon (ils sont vraiment très rapides pour l’impression/envoi des épreuves donc ça doit être pareil pour ceux qui commanderont le livre papier) !
Et aujourd’hui, il est temps que je vous raconte l’écriture du roman. Tout commence en 2010 : une fois ma thèse achevée, j’ai créé ce blog, ça, je l’ai déjà raconté mille fois. Mais c’est aussi à ce moment-là que j’ai reçu l’impulsion pour me remettre à écrire des histoires, suite à certains événements dans ma vie privée. Tout de suite, mais sans pouvoir expliquer pourquoi à l’époque, j’ai eu la structure : la roue du zodiaque. Dans le roman, chaque rencontre « amoureuse » de mon héroïne (qui a longtemps porté un autre prénom que Juliette) est liée à un signe : elle commence par le Lion et finit par le Cancer, en passant deux fois par le Scorpion. Quand je l’ai écrit, je n’ai pas bien compris d’où ça venait, aujourd’hui que j’ai étudié l’astrologie je vois combien c’est intimement lié à la dimension initiatique du roman : chaque signe est une énergie particulière, et donc un apprentissage.
Ce roman, je l’ai ensuite réécrit un million de fois. J’exagère à peine. Et je crois que certaines personnes, qui l’ont lu il y a des années, le reconnaîtront peu. Ce n’est qu’en 2016 que j’ai décidé de commencer à l’envoyer à des éditeurs (2 ou 3 l’avaient eu avant parce qu’ils me l’avaient demandé mais au final ils l’avaient trouvé trop… inclassable). A l’époque, j’ai pensé que cette impulsion était liée au décès de mon grand-père, aujourd’hui je sais que c’était lié à l’irruption dans ma vie de quelqu’un que je n’avais pas encore remarqué mais qui était bien là, et donc le désir de clore ce chapitre de ma vie et d’en ouvrir un nouveau. Ce qui a pris du temps, comme on voit.
Alors je vais aller un peu vite sur toutes les péripéties qui n’ont finalement mené à rien. Comme tout le monde, j’ai eu des lettres de refus impersonnelles, j’ai eu des absences de réponses. Mais beaucoup d’éditeurs ont fait l’effort d’être explicites dans leur refus, qui était toujours finalement du même genre : inclassable. Plutôt érotique pour les uns et donc pas pour eux, trop initiatique pour les autres, mais pourquoi le narrateur intervient (il me semblait que depuis Tristram Shandy ce n’était plus une originalité ; cela dit, les interventions du narrateur ont été supprimées depuis), mais à quel genre ça appartient (aucun, c’est bien le problème), ah mais ça ressemble à de la romance mais ça n’en est pas (non c’est fait pour), mais les hommes sont interchangeables (là je soupçonne des retours venant d’hommes), elle est un peu incohérente votre héroïne (oui, c’est son problème)… Au final, jamais la qualité intrinsèque du texte n’a été remise en cause (même quand je l’ai envoyé au Dilettante, éditeur connu pour ses fiches de lectures très précises mais au vitriol : ce n’était guère élogieux mais enfin, je n’écris pas comme un sagouin). Ce qui pêche, c’est vraiment cette impossibilité de le mettre dans une case (et donc, j’ai fini par comprendre : un problème de promotion). J’ai donc fini par plus ou moins laisser tomber, tout en continuant mes couches de réécriture et de corrections (ce qui n’était pas « laisser tomber » mais je pense que j’avais fait mon deuil de l’édition traditionnelle, sans être prête pour autant à tenter l’aventure en indépendante).
Entre temps, il a changé plusieurs fois de nom : Le Complexe de la Belle au bois dormant, puis Un Coeur au bois dormant, puis Le Complexe de Calypso. Le choix de L’Aimante est très récent, et vient de ma lecture des Sonnets portugais et plus précisément de l’introduction, dans laquelle il était fait mention de la figure rilkéenne de l’aimante : « allégorie de l’action d’aimer, incarnation d’un amour qui s’élève au-delà d’un objet surpassé et presque effacé par ce mouvement d’ascension, cette sublimation [donne une] dimension presque divine de l’aimante qui, abandonnée par un homme adoré perd avec lui son but mais demeure en état de passion. Grâce à une solitude profondément ancrée dans la vie, propice à l’éclosion dans l’être intérieur de la transcendance, elle connaît l’amour éternel et parfait, celui qui n’obtient pas de réponse ». J’ai failli en tomber de mon canapé tellement ça correspondait parfaitement à mon héroïne, d’autant que j’aimais aussi la polysémie avec l’idée d’aimant (au sens magnétique), que j’avais adoré dans le titre du roman de Parisis, Les Aimants.
Et voilà, je vais m’arrêter là pour aujourd’hui, cet épisode est déjà très long ! N’hésitez pas à me poser des questions si vous en avez !
Je te souhaite beaucoup de succès!
Concernant Simplement.pro, c’est une bonne expérience pour le lectorat – j’ai découvert des textes plutôt chouettes par ce biais-là. J’espère que ton livre y sera également remarqué.
Bonne journée à toi!
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Merci, bonne journée !
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C’est très intéressant que tu reviennes sur l’histoire de ce roman, avec toutes ses péripéties. Ce qui m’épate, c’est ta persévérance. Qu’est-ce qui, au fond de toi, t’a permis d’aller au bout de ce projet, même s’il a pris une forme différente de celle que tu avais imaginée ?
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Parce que je sais que je suis faite pour ça !
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