L’autre jour, j’écrivais que l’un des enseignements essentiels que j’ai reçus ces derniers mois, c’était la nécessité pour moi d’être à la barre, et de contrôler les choses, et j’avais envie d’approfondir parce que c’est un sujet un peu complexe, et qui peut à première vue être tout le contraire de ce que le développement personnel ne cesse de nous seriner : « Il faut lâcher priiiiiiiise ». En fait, non. Enfin, pas totalement.
C’est d’abord quelque chose d’assez proche des derniers vers d’Invictus de William Ernest Henley : Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme. C’est moi qui tiens la barre de mon bateau (décidément, elle revient beaucoup, cette métaphore du bateau) même si je ne décide pas de la météo, s’il y a du vent, pas assez ou trop, ou s’il y a un trou dans ma coque. Lâcher-prise, c’est savoir qu’effectivement, on ne peut pas contrôler certains aléas. Et ne pas chercher à le faire. Mais rester tout de même à la barre.
Et je me suis rendu compte aussi que j’avais besoin, en tout cas dans cette phase de ma vie, d’avoir la maîtrise de mon quotidien, et c’est aussi la raison pour laquelle il est temps de voguer vers de nouvelles eaux professionnelles : j’ai besoin de contrôler mon environnement, j’ai besoin de contrôler mes horaires, de décider de ce que je fais quel jour et à quelle heure, j’ai besoin de décider de mon contenu. Bref : je suis tellement heureuse et alignée quand je travaille de chez moi, tellement plus efficace aussi, que c’est une évidence (mais depuis toujours) que je suis faite pour être travailleuse indépendante. Et ça, ça ne changera pas.
Néanmoins, je sais que sur d’autres sujets, il faudra que j’apprenne à « lâcher du lest », à déléguer, c’est un gros challenge et possiblement le prochain. Disons que j’étais capable, lorsque j’étais élève, de faire tout un travail de groupe toute seule parce que comme ça j’étais sûre que c’était bien fait, et fait comme je l’entendais, à ma manière. Pour Le voyage Poétique, ça s’est traduit par : j’ai aussi tout fait toute seule, du site au brandboard. Ce que j’ai trouvé d’ailleurs passionnant : un site, j’avais déjà fait (sans entrer dans le code, bien sûr), mais un logo, un univers graphique, pas du tout, et j’ai vraiment adoré cette découverte parce que j’aime découvrir de nouvelles choses tout le temps. De toute façon, je n’avais pas de budget pour ça. Mais une petite voix me dit aussi que j’aurais du mal à laisser quelqu’un d’autre s’occuper de mon bébé. Et qu’il va falloir que j’apprenne.
Mais je trouve ça intéressant, comme challenge !