L’automne est une des saisons les plus inspirantes pour les poètes. Et pourtant, lorsqu’il s’est agi pour moi de trouver un poème pour illustrer la carte dédiée à cette saison dans l’Oracle des poètes (dont je n’ai toujours pas reçu le prototype : j’ai vécu un Mercure rétrograde très premier degré, et outre que dès que je m’approchais d’un ordinateur au travail il faisait un caprice, mon oracle s’est perdu), j’ai eu du mal à trouver ce que je voulais : le message de la carte, c’est de se détacher de ce qui n’est plus utile et de laisser couler le flux de la vie, comme les arbres perdent leurs feuilles en automne pour que de nouvelles puissent pousser au printemps. Aucun poème que je trouvais ne m’appelait vraiment, sauf celui-là, mais j’avais un souci : je m’étais fixé comme règle qu’un poète n’apparaisse pas deux fois, et Apollinaire avait déjà la carte « Sensibilité » (et je tiens fermement à ce poème). J’ai donc dû changer la règle, et Apollinaire a deux cartes !
Automne malade
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Et puisque ma carte de la semaine, c’est la carte « Musique », un petit coup de Vivaldi, ça fait toujours du bien !
Apollinaire et Vivaldi … Nous sommes gâtées
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N’est-ce pas !
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Magnifiques (la photo et le poème) ! Merci :-))
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Merci à toi !
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