Mais tu le sais déjà, poétesse aspirante. Si je te parle, n’est-ce pas, c’est dans une langue commune. Ce qui t’anime n’est pas ton nom en couverture. D’ailleurs il est probable que tu hésites encore, prénom et patronyme, la forme du pseudonyme, nouvelle incarnation. Ecrire n’est pas un vœu, c’est un état de fait. Tu canalises le flux, des créations d’objets. Tant que tu es dans ta bulle, être une femme ne change rien. Nous ne sommes pas nos aïeules, le geste est autorisé. Le poids de la charge mentale dans ce contexte précis, sache que j’y reste sourde. L’écriture, seule, domine, à toi de t’organiser. Sache que tous tes choix de vie auront un impact direct sur ton œuvre. Et oui, je sais, ça fout la trouille. L’écriture et la vie, l’écriture est la vie, sens des priorités. Tant que tu n’es plus qu’écriture, évidemment, tout se passe bien. C’est une fois le manuscrit achevé, que les choses se compliquent. Et plus précisément après publication. (Chloé Delaume)
Un titre qui m’a immédiatement attirée : les femmes, la poésie, l’écriture, quel sujet pourrait être plus intéressant ?
A la manière de Rilke, 17 poétesses (parmi lesquelles malheureusement je ne connais que Chloé Delaume) écrivent à une jeune poétesse aspirante (parfois, souvent, leur jeune moi) pour lui donner des conseils, lui parler d’écriture et lui dire ce que c’est qu’être une femme qui écrit.
Comme toujours dans ce type d’ouvrages collectifs, j’ai trouvé les textes inégalement intéressants, mais globalement, ces lettres ont suscité chez moi beaucoup de réflexions, sur l’écriture comme manière d’être au monde, de l’habiter (poétiquement donc), sur le féminisme, sur le corps… Passionnant, et à mettre entre toutes les mains !
Lettres aux jeunes poétesses
L’Arche, 2021
Belle plume, super mood ton blog 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 🙂
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Merci !
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