Une nuit sous-marine avait éteint les feux des palais de Portfou. Il ne restait qu’un essaim de lumières accroché aux fenêtres lointaines de la station, plus haut, dans la montagne. La baie n’embrassait plus que des ombres sages, voiliers au mouillage, digue déserte, le croissant de la plage, au loin, enfoui sous la lame noire de l’eau. Et tout était noir autour d’eux, noir et lisse, calme. Rien ne pouvait révéler la présence de leur barque, barque lourde, si lourde au large du cap de la Lanterne. Minuscule, perdue dans cette mer sans garde-corps. Portfou leur semblait une crique vacillante, une luciole, là-bas. Vision fragile. Nuit fragile malgré la chaleur qui n’avait pas diminué — il faudrait attendre l’aube. Cela leur paraissait une éternité. Dans le clapotis complice, la barque avançait, lente. Pas de moteur.
1958 : Rose, écrivaine dont les romans n’ont plus le succès d’avant, peine à réparer l’hôtel dont elle a hérité dans la station balnéaire de Portfou, et sombre petit à petit. 2018 : Amelia se lie d’amitié avec son voisin, un vieil homme mystérieux, et après avoir enquêté sur son identité et son passé, elle décide de lui faire la surprise de l’emmener à Portfou…
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman à l’écriture très sensuelle et poétique. L’histoire, pleine de mystères, est très prenante, et l’ambiance qui y règne sera parfaite pour une lecture estivale. Personnellement cela m’a donné très envie de mer (et de Grèce : Portfou n’existe pas et est un mélange de plusieurs lieux je pense, mais je n’ai cessé de rêver que c’était en Grèce), mais il faut dire qu’il n’en fallait pas beaucoup !
Sœurs de sable
Stéphane HEAUME
Rivages, 2021
Effectivement, cela semble un beau et bon roman pour l’été, dépaysant qui plus est !
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