Fleurs arrosées Par les rosées Du mois de mai

Promenade du dimanche au milieu du chèvrefeuille

Nous ne sommes pas encore tout à fait au mois de mai, mais on ne va pas chipoter pour deux jours. J’ai terminé mon projet poétique, enfin la première étape, et je suis plutôt satisfaite même s’il y aura quelques modifications à faire. Et ce poème… j’avoue que comme tout le monde, pour moi, Louise Colet, c’est l’amie à qui écrit Flaubert. Et lorsque je suis tombée sur ce poème, exactement ce que cherchais, j’y ai vu un petit miracle. Louise Colet y déclare son amour aux fleurs un peu sauvages du printemps, et c’est beau !

Les Fleurs de j’aime

Fleurs arrosées
Par les rosées
Du mois de mai,

Que je vous aime !
Vous que parsème
L’air embaumé !


Par vos guirlandes,
Les champs, les landes
Sont diaprés :
La marguerite
Modeste habite
Au bord des prés.


Le bluet jette
Sa frêle aigrette
Dans la moisson ;
Et sur les roches
Pendent les cloches
Du liseron.


Le chèvrefeuille
Mêle sa feuille
Au blanc jasmin,
Et l’églantine
Plie et s’incline
Sur le chemin.


Coupe d’opale,
Sur l’eau s’étale
Le nénufar ;
La nonpareille
Offre à l’abeille
Son doux nectar.


Sur la verveine
Le noir phalène
Vient reposer ;
La sensitive
Se meurt, craintive,
Sous un baiser.


De la pervenche
La fleur se penche
Sur le cyprès ;
L’onde qui glisse
Voit le narcisse
Fleurir tout près.


Fleurs virginales,
A vos rivales,
Roses et lis,
Je vous préfère,
Quand je vais faire
Dans les taillis
Une couronne
Dont j’environne
Mes blonds cheveux,
Ou que je donne
A la Madone

Avec mes vœux.

Louise Colet, Fleurs du midi (1836)

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