En ce moment je réfléchis beaucoup à la question de l’engagement. Pas seulement à cause de ma lecture de l’essai d’Elizabeth Gilbert sur le mariage, pas seulement sur l’engagement amoureux d’ailleurs, mais en général. C’est une question que d’ailleurs je retrouve beaucoup dans mes lectures actuellement, « par hasard », donc j’imagine qu’il y a un truc à creuser.
Le fait est que je n’aime pas m’engager. Contractuellement. Parce que la liberté est ma valeur première, et que l’engagement, je le perçois comme une prison. L’autre jour j’ai changé de téléphone portable, et je me suis donc réengagée chez mon opérateur : et bien je n’ai pas aimé. Alors même que je n’ai pas changé d’opérateur depuis 25 ans. Et c’est un parfait exemple pour tout : je ne fais pas usage de ma liberté de partir, mais j’ai besoin de l’avoir. Je n’achète pas d’appartement entre autres parce que je veux pouvoir déménager quand je veux, même si je ne le fais pas. Et en amour… j’y réfléchirai le moment venu.
Donc, dans les faits, je suis loyale, mais je ne m’engage pas. Mais c’est un problème, parce que certaines loyautés, bien ancrées dans notre subconscient, nous empêchent d’avancer. Des loyautés même parfois inconscientes. A ses parents, à sa famille, à telle situation (l’échec, par exemple), et que finalement, s’en défaire est encore plus difficile que rompre un véritable engagement.
Alors qu’en fait, la personne à qui nous devons être loyaux, c’est nous-même, l’enfant que nous avons été et qui avait des rêves que peut-être nous avons trahis. Et les seul engagements qui vaillent vraiment, c’est ceux que nous prenons envers nous-même : être pleinement alignés, se consacrer à notre mission de vie. Corps et âme. Et c’est comme un mariage avec soi.
W. H. Murray a écrit : Tant que vous ne vous engagez pas, il y a hésitation, la possibilité de se rétracter demeure et l’inefficacité domine. En ce qui concerne tous les actes d’initiatives et de création, il est une vérité élémentaire dont l’ignorance élimine d’innombrables idées et fait avorter des projets splendides : dès le moment où l’on s’engage pleinement, la providence se met également en marche. Pour vous aider, se mettent en œuvre toutes sortes de choses, qui sinon n’auraient jamais eu lieu. Tout un flot d’évènements découlent de cette décision, créant en votre faveur toutes sortes d’incidents imprévus, des rencontres et des aides matérielles que vous n’auriez jamais rêvé de voir sur votre chemin.
Alors l’engagement peut être magique. Et après ça on peut bien se marier : aucun engagement ne sera plus grand, et plus inaliénable, que celui-là, celui qu’on prend envers soi.
Et pour vous, c’est quoi l’engagement ?
Très beau texte… qui me parle forcément puisque j’ai décidé de demander en mariage la personne avec qui je vis depuis 20 ans mais… auprès de qui je ne m’étais pas engagée vraiment. 🙂 Après un gros travail sur moi-même pour faire bouger ce qui n’allait pas chez moi (et lui a fait le même travail, tant on était motivés !), je me suis enfin sentie capable de m’engager en profondeur. Mais sûrement parce que dans ma vie les choses sont « alignées » comme tu dis 🙂
J’aimeJ’aime
Oh, félicitations ! C’est beau et ça me parle beaucoup ce que tu dis !
J’aimeJ’aime
La difficulté de s’engager avec quelqu’un est que l’on n’a qu’une vie et que c’est très difficile d’avoir plein de vies amoureuses sauf à ne rien construire et à se trouver seul. D’autant plus qu’on ne peut pas tester en parrallèle ou à la suite pour faire un choix.
Le but de la vie n’est pas d’être avec quelqu’un mais de savoir après quoi l’on court.
J’aimeJ’aime
C’est encore plus compliqué je crois ^^
J’aimeJ’aime