Tout le bonheur du monde, de Claire Lombardo : l’histoire des gens heureux

Tout le bonheur du monde, de Claire Lombardo : une vie ensemble

Telle la calvitie, la normalité sautait peut-être une génération. Violet, sa deuxième fille, une adorable brunette toute de soie vêtue, puait l’alcool depuis le réveil, ce qui n’était pas son genre. Wendy, source d’inquiétude depuis toujours, paraissait en revanche moins perdue qu’à l’accoutumée. Peut-être parce qu’elle venait d’épouser un homme qui possédait des comptes dans les îles Caïman — ou bien parce que son nouveau mari était, comme Wendy aimait le clamer, « l’homme de sa vie ». Grace et Liza se montraient aussi sauvages l’une que l’autre malgré leur neuf ans d’écart, la première, future élève peu dégourdie et timide de CE1, la deuxième terminant son année de seconde sans le moindre ami à son actif. Comment était-il possible de concevoir des êtres humains, de les créer à partir de rien, puis soudain de ne plus les reconnaître ?

Un roman qui porte un titre aussi doux et optimiste, par les temps qui courent, et bien ça ne se refuse pas.

A plus de 60 ans, Marilyn et David s’aiment toujours aussi profondément, passionnément et charnellement. On pourrait croire qu’avec un tel modèle de couple, et après avoir grandi dans un foyer aimant, leurs 4 filles, Wendy, Violet, Liza et Grace, seraient devenues des femmes heureuses et équilibrées. Ce qui n’est pas du tout le cas…

J’ai adoré ce roman, qui nous plonge dans une histoire familiale se déroulant des années 70 à nos jours, et alternant le passé et le présent. Une histoire de famille, et une histoire de femmes, qui nous montrent que non seulement les gens heureux ont une histoire, mais aussi que le bonheur peut créer le malheur. Comment grandir sereinement face à un couple tellement rayonnant que le modèle en devient écrasant plus qu’inspirant ? Tendre, drôle par moments mais parfois aussi bouleversant, le roman nous conte l’histoire d’êtres perdus, qui ne savent pas affronter le monde et la vie dans toute sa complexité. Des personnages attachants, tous.

Un premier roman particulièrement réussi, dans lequel on se sent chez soi : après 700p ils font partie de notre famille, et on a un peu de mal à les quitter…

Tout le Bonheur du monde
Claire LOMBARDO
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laetitia Devaux
Rivages, 2021

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