Le dit du vivant, de Denis Drummond : l’océan de ce qu’on ignore

Le dit du vivant, de Denis Drummond : l'océan de ce qu'on ignore

Parce qu’elle désigne la première apparition d’un phénomène, mais aussi sa cause, son explication, les circonstances de sa manifestation, ainsi que sa nature, l’origine est au cœur de la quête scientifique. Sa découverte la fait entrer dans le champ du savoir, et son absence la retient pour inconnue. Sans cause, elle devient inexpliquée. Sans date, elle flotte au-dessus du temps. Candidate au mystère, elle est source de fantasmes et, sujette aux spéculations, elle se nourrit de théories qui alimentent les controverses.

Suite à un glissement de terrain dû à un tremblement de terre, une tombe d’un genre jamais vu est découverte au Japon. Et cette découverte fait exploser tout ce qu’on croyait savoir sur l’histoire de l’humanité…

Un roman que j’ai littéralement dévoré tant il m’a passionnée, de par son histoire et par les questionnements qu’il soulève. Le début, par les choix narratifs qui sont faits et l’alternance de récits, de journaux et d’un type de texte plus poétique, peut déstabiliser, mais une fois qu’on est entré, quel plaisir que ce roman instructif et vertigineux qui interroge la science, qui est bien évidemment très loin d’épuiser le réel : nos connaissances sur le mondes ne sont que très partielles, et c’est fascinant de penser qu’une découverte peut tout bouleverser.

Cette découverte, en l’occurrence, est une tombe en forme de bateau. Et cela m’a beaucoup amusée parce que je venais de découvrir un exercice de psychologie positive dont je vous parlerai un de ces jours et où il est question de bateau, et surtout, en même temps (le jour où j’ai commencé le roman) mais par hasard (enfin, vous voyez ce que je veux dire : sans que ce soit intentionnel de ma part), j’ai regardé le film de Netflix The Dig, où il est question de la découverte archéologique d’une tombe en forme de bateau. Trop fort non ? De fait, le motif archéologique est à la fois narratif, et symbolique : exhumer l’enfoui, c’est aussi ce qu’on voit avec le très beau personnage de Tom, le fils atteint d’autisme de Sandra, l’une des responsables des fouilles et personnage principal, qui se déploie sous nos yeux (le motif du papillon est d’ailleurs présent lui aussi), brise la glace dans laquelle il était enfermé, et vit.

Un très beau roman, qui parvient à mêler le savoir et la poésie (les papillons doubles m’ont profondément émue, ils m’ont fait penser à l’équation de Dirac), soulève de nombreuses questions, et laisse la part belle à la magie du récit et aux mythe. Précipitez-vous !

Le dit du vivant
Denis DRUMMOND
Cherche-Midi, 2021

3 commentaires

  1. lorouge dit :

    Repéré déjà sur plusieurs blogs, à te te lire il pourrait me plaire, je le surligne ;0)

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    1. Oui, en rouge clignotant !!!

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  2. lorouge dit :

    Je trouve la couverture magnifique même si ce n’est qu’un détail :0)

    Aimé par 1 personne

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