J’aime toujours Elena. Et parce que je suis un père et un mari responsable, j’ai appris il y a longtemps à contenir cet élan. Mais pas son souvenir. Il me venait sans prévenir, sans même s’accompagner d’un accès d’émotion. Je ne ressentais rien de particulier, je pensais à elle si souvent que c’en était devenu banal, une pensée aussi familière que celle qui me menait chaque matin jusqu’à la boulangerie du bas de la rue afin d’y acheter les brioches pour Antonia et nos filles. Je pensais à elle, rien de plus, et mon corps, comme mon cœur, se mettait au diapason du sien, nous marchions côte à côte et discutions de tout et de rien.
Et si on partait en Italie, mais cette fois pas en cuisine : avec un roman qui parle, évidemment, d’amour, mais d’une manière que j’ai trouvée assez originale.
30 ans après leur rupture, Elena écrit un bref mail à Celso, le narrateur : de passage à Rome, elle souhaiterait en profiter pour le revoir. Lui, qui s’est construit une vie stable et tranquille, se sent prêt à la revoir, mais s’agite tout de même beaucoup à cette idée, et il se remémore son histoire avec Elena. Et si Celso, par peur, s’était trompé de vie et d’amour, et s’était menti à lui-même toute son existence ?
Ce roman m’a fait penser à la carte de l’Amoureux dans le tarot de Marseille, carte qui invite au choix. Celso a choisi : la tranquillité, avec une femme qui le rassure et le materne mais qu’il n’aime pas vraiment, plutôt que la passion avec Elena qui l’épuise et le terrifie, parce qu’il ne se sent pas à la hauteur. Il s’est fermé à la vie, à la pulsion, au désir, il a du mal à y participer pleinement. Angoissé de perdre le bonheur, il préfère ne pas le trouver. Il y a de la Princesse de Clèves chez Celso, ce renoncement et ce choix d’une vie raisonnable, cette lâcheté des gens qui ont peur de l’amour, certes, mais lâcheté que l’on peut comprendre.
Bien sûr, j’ai encore une fois vécu de nombreuses synchronicités avec ce roman : je me suis à la fois reconnue en Celso et en Elena, un volcan qui s’empêche d’entrer en éruption. Et j’ai été très attristée. Mais j’ai beaucoup aimé !
Come Prima
Sophie SIMON
Anne Carrière, 2020
Ça a l’air étrange mais ça donne envie.
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C’est particulier, mais j’ai beaucoup aimé !
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Melle l’Irrégulière,
J’ai lu vos commentaires sur cette histoire d’amour entre Celso et Elena, je préfère une histoire d’amour avec des pulsions, du désir charnel à outrance, en un mot avoir des pulsions à hautes doses pour une femme qui aime l’amour et qui se fait désirer par un homme qui satisfait les envies d’une femme.
Voilà comment je conçois l’amour charnel pour une femme.
Peut-être suis-je démodé par rapport au XXIème siècle ?
Cordialement Georges
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Non non, c’est juste le personnage dont l’histoire fait que…
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Les romans sur les passions amoureuses ne me tentent plus trop… même si j’imagine qu’il m’en reste dans ma PAL et que j’en lirai donc encore quelques uns… Mais je ne m’en procurerai plus de nouveaux 😉
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Ah…
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