Bizarre destin que celui du néflier du Japon, dont les fleurs s’épanouissent à l’automne et au début de l’hiver, et dont les fruits sont mûrs en début de printemps, lorsque les autres arbres fruitiers commencent à fleurir. Le néflier du Japon n’est donc pas comme les autres : il est à contre-temps, différent des autres. Je connais ça, ne jamais être sur le même tempo que tout le monde. En décalage perpétuel.
Et pourtant : le monde en a besoin, de ces décalés qui fleurissent au milieu de l’hiver, lorsque tout le reste est mort. De ces rebelles qui ne font rien comme les autres. Parce qu’ils sont, aussi, une lueur dans la nuit, du printemps dans les saisons intérieures. L’espoir que de meilleurs jours viendront et qu’il ne faut pas craindre les rigueurs des saisons froides : elles n’empêchent pas de fleurir.
Et je pense à Camus : Au beau milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi, un invincible été.