Une petite phrase peut transformer un tweet en haïku, parce qu’elle évoque une histoire. D’ailleurs, si on l’arrose, elle en deviendra une. « Enoncez-moi un fait, je l’oublierai, mais racontez-moi une histoire et je m’en souviendrai », dit un adage amérindien. Si une citation fait surgir à l’esprit plusieurs histoires, alors, gageons qu’elle restera dans les mémoires.
J’adore les citations, et j’en utilise beaucoup, d’ailleurs à une période qui commence à se faire lointaine il y avait un rendez-vous hebdomadaire de citations sur les blogs : la citation du jeudi, et c’était très chouette de chercher LA citation qu’on allait mettre en avant, et d’en découvrir tout un florilège. Il en est resté une catégorie, que j’utilise de temps à autres.
Pour Gloria Steinem, les citations sont « la poésie du quotidien », et elle nous propose ici ses meilleures réflexions sur la famille et les amis, le fait de vieillir, le travail, les autres femmes, la révolution et le rire, la rue, le tout assorti de réflexions un peu plus longues, et de citations d’amies.
Une lecture que je qualifierais de vivifiante : bien évidemment je n’ai pas toujours été complètement d’accord avec tout, mais c’est justement ce qui m’a semblé intéressant dans ce petit ouvrage foisonnant et riche, et très drôle (Gloria Steinem a vraiment un don pour la formule) : il invite avant tout à réfléchir et à se poser des questions sur nombre de sujets, liés par le fil rouge du féminisme. Ce n’est jamais pesant ni pontifiant, toujours joyeux, et donc un régal à lire.
Une anthologie de poésie du quotidien savoureuse, qui montre encore une fois si besoin était le pouvoir des mots : à mettre entre toutes les mains.
La liberté vous libèrera mais d’abord elle vous mettra en rage
Gloria STEINEM
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère
Harper Collins, 2020
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