Ouvrir d’autres canaux…

Ouvrir d'autres canaux...

J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises : depuis un an, et surtout depuis le confinement, j’ai élargi mon champ créatif. En plus d’écrire, je dessine, je peins, je colle. Le premier bénéfice que j’y trouve, c’est que lorsque je fais tout ça, je lâche totalement prise sur le résultat : j’y prends un plaisir infini, mais je me moque que ce soit réussi. De toute façon, je ne cherche absolument pas le réalisme, je peins des formes, des couleurs, éventuellement des fleurs. Je ne cherche même pas l’efficacité, je ne souhaite pas prendre de cours pour « mieux faire », éventuellement je suis des tutoriels sur youtube mais le résultat final n’a en général rien à voir avec ce qui était prévu, souvent d’ailleurs parce qu’à un moment je fais autrement que ce qu’on me dit. Mais ce n’est pas grave puisque ce qui importe, c’est le processus (le plaisir que je prends à le faire) et que le résultat me plaise à moi (même si parfois je le partage ici ou sur Instagram). Une forme de médiation, en somme : l’autre soir j’étais très angoissée, et mon réflexe a été de sortir peindre sur le balcon. Ensuite j’ai pu approfondir en écrivant.

Et l’autre bénéfice justement est que ça ouvre d’autres canaux, on a accès à autre chose de nous, et je trouve que c’est intéressant pour l’écriture. Je suis en train de terminer (enfin, j’espère) un texte qui est très important pour moi et qui, pour être honnête, a tendance ces derniers temps à s’écrire un peu tout seul au sens où j’ai simplement à retranscrire les facéties narratives de l’Univers (que très honnêtement je n’aurais pas forcément osées dans une fiction, c’est dire). C’est une véritable co-création. L’Univers me donne la trame narrative, la matière et mon travail est d’en faire quelque chose. Je fais partie (dans mes deux derniers textes et puis ici, c’est de plus en plus évident) de ces « écrivains qui écrivent ce qui leur passe par la tête » comme dit Carrère, et le fait que globalement tout le monde s’en fout, de ce qui se passe dans ma tête, à part ma psy, (enfin peut-être pas tout le monde : si vous lisez ce texte, c’est que ça vous intéresse un peu, j’imagine), je m’en fous, ça ne m’arrête pas et donc, quand j’écris, j’y prends du plaisir, mais je veux aussi un « résultat ». Donc je ne lâche absolument pas prise. Par contre, la peinture me donne accès à autre chose, parfois des pistes de réflexion, notamment parce qu’avec les arts visuels, les motifs récurrents deviennent évident. Peut-être que certains se souviennent de mon obsession photographique, à une époque, pour les horloges (ça m’est complètement passé), pour les lampadaires et pour les reflets de la lumière sur l’eau (ce dernier j’ai toujours le cas, j’adore photographier les reflets du soleil sur l’eau mais je sais pourquoi, c’est l’alliance de mon ascendant solaire lion et de mon signe aquatique). Et bien c’est pareil : je vois tout de suite ce qui m’obsède au moment où ça m’obsède, les ronds, certaines couleurs, certains thèmes, et je l’explore ensuite plus « mentalement » dans l’écriture. Une belle collaboration.

Et j’en arrive à la conviction que les écrivains gagneraient beaucoup à pratiquer une autre discipline créative, et je vais me pencher sur la question parce que je crois que je tiens une piste.

6 commentaires

  1. Antigone dit :

    Je suis totalement convaincue parce que tu dis et suis ton évolution avec une grande attention. Continue sur cette chouette voie !

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  2. Miss Zen dit :

    J’adore ce billet ! J’essaye aussi de nourrir mon artiste et d’ouvrir ces connections créatives dans mon cerveau : je reprends le collage, le dessin. Mais la façon dont tu parles de la peinture chatouille mon intérêt ! Bon week-end

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    1. Essaie la peinture alors 😉 Bon week-end

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