Mais l’amour infini me montera dans l’âme

La forêt

Je n’ai pas tellement travaillé à mon projet poétique ces derniers temps, mais il est toujours en arrière-plan dans mon esprit et j’ai repensé récemment à ce poème de Rimbaud, Sensations, où il exalte si bien la communion avec la nature, et ce qu’on appelle le sentiment océanique de ne plus faire qu’un avec l’Univers, de vibrer comme une immense lyre à l’exaltation des sens, en se promenant dans la nature ou en faisant l’amour. Et ce poème n’est pas sans me faire penser à celui que j’avais déjà partagé avec vous en avril, « Soleil et chair ». C’est beau, non ?

Sensations

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Mars 1870

Arthur Rimbaud, Poésies

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