On devient feu et argile. On est agacé par la vie, qui est trop fade, trop étriquée. On déteste, on méprise le gris et le tiède. On se révolte, on lève le poing, on manifeste contre tout et pour rien, on distribue des tracts et des grandes idées comme on assène des coups de poing dans l’air. On invente des parenthèses dans la nuit, au coin du feu, avec quelques amis. On surfe sur les vagues, on tombe, on se relève, on recommence en se persuadant qu’on finira par tout dompter.
C’est l’histoire d’un petit garçon qui grandit mais qui, malgré tous ses efforts, ne parvient pas à avoir une vraie complicité avec son père : entre eux, il y a une distance qu’il ne comprend pas avant, à 10 ans, que ses parents lui apprennent la vérité : son père n’est pas son géniteur, et il est né d’une insémination artificielle avec donneur anonyme. Devenu adulte, il décide de partir à la recherche de ce géniteur.
Un très beau roman, très délicat et sensible, qui s’interroge sur la paternité (ce qui me change un peu) : qu’est-ce qu’un père, la filiation, la transmission, la place. Comment se tisse ce lien entre père et fils, comment naissent les difficultés de communication. Sommes-nous notre éducation, ou la génétique a-t-elle un rôle dans la personne que nous sommes, nos goûts, notre manière de voir le monde. Et cet homme infertile : qui est-il, que ressent-il d’impuissance à ne pas pouvoir concevoir un enfant. Et bien sûr, le don de sperme et l’anonymat des donneurs (Nicolas trouve un moyen original de s’y prendre pour contourner le problème). Autant de questions abordées avec subtilité, sans y apporter de réponse mais en invitant le lecteur à y réfléchir par lui-même, avec en filigrane le thème de l’écriture puisque depuis qu’il est enfant Nicolas écrit des romans policiers, or c’est bien une enquête sur ses origines qu’il mène. Et l’amour, bien sûr.
Je recommande donc vivement ce joli roman, qui se lit assez vite et avec beaucoup de plaisir, et nous offre à la fin un chapitre absolument extraordinaire, d’une beauté absolu, sur ce que c’est que vivre !
On fait parfois des vagues
Arnaud DUDEK
Anne Carrière, 2020
La paternité, vaste sujet… 🙂
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Oh que oui !
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Je suis tentée pour cette fin magistrale et pour l’auteur dont l’univers me plaît beaucoup.
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Alors fonce !
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très beau résumé ! ça donne envie de le lire !
merci
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Le sujet me tente bien, surtout sur l’aspect que tu évoques : sommes nous notre éducation… ou la génétique se manifeste-t-elle ?!
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