C’est marrant, avec le déconfinement, j’ai l’impression que je profite mille fois plus de ces petites choses du quotidien dont j’ai été privée, et que j’aimais mais auxquelles je ne faisais pas plus attention que ça. Parce qu’elles allaient de soi. Alors que non.
Se promener tranquillement, voir ceux qu’on aime et passer un bon moment avec eux, prendre un verre en terrasse, s’asseoir dans un parc, manger une glace ou une gaufre au bord de l’eau, mettre une valise dans le coffre de la voiture pour aller en vacances, s’offrir un bouquet de fleurs, discuter sur un bout de trottoir… oui, toutes ces choses étaient agréables, mais en profitions-nous vraiment, lorsque nous les tenions pour acquises et ne pensions pas en être privés, un jour ?
En ce moment, j’ai l’impression de tout redécouvrir puissance mille. Partir en promenade, ce que je faisais un peu machinalement, éveille mes sens comme jamais. Mes pivoines, je passe mon temps à les regarder et à les respirer. Dans chacun de ces plaisirs dont j’ai été privé, je profite en étant pleinement là. D’autres, je ne me précipite pas pour les savourer. J’attends, j’anticipe : il paraît que les plaisirs différés sont les meilleurs et je ne voudrais pas être ivre tout de suite. Aller prendre un verre en terrasse par exemple je ne me suis pas précipitée, j’attends (cela dit, il pleut). Et lorsque je le ferai je profiterai de chaque seconde, de chaque sensation. Parce que non, cela ne va pas de soi, cette liberté.
Et cela finit même par concerner aussi ce dont je n’ai pas été privée : les couleurs et les saveurs de la nourriture, les couleurs du jardin et le chant des oiseaux, la joie de lire un bon livre…
Et c’était peut-être alors un mal pour un bien : apprendre à profiter de l’instant présent, je, ici, maintenant, dans une sorte d’épiphanie parfois, à vivre les choses en pleine conscience, et la gratitude.
Je suis d’accord. On vit les choses différemment… On apprécie de toutes petites choses.
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Espérons que ça va durer !
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