L’amour à la page, de Franck Thomas : le cercle rouge

L'amour à la page, de Franck Thomas : le cercle rouge

Ma serveuse imbuvable s’appelle donc Julia Linua, elle fait des dessins pour enfants, et je me retrouve contraint d’écrire à sa place afin de pouvoir régler les cafés qu’elle m’oblige à payer. Si je n’en étais pas l’auteur, je dirais que la ficelle narrative est un peu grosse.

Après les deux chocs qu’ont été Le Complexe de la sorcière et Otages, j’avais besoin de quelque chose d’un peu plus léger, disons en tout cas de quelque chose qui ne me secoue pas trop émotionnellement parlant. Et cela tombait bien puisque m’attendait ce roman satirique parlant d’amour et de littérature !

Après un premier roman qui s’est vendu à 57 exemplaires, Franck Thomas est persuadé que celui qu’il vient de terminer est un chef d’oeuvre. Malheureusement pour lui, ce n’est pas l’avis de son éditeur, qui le congédie, et notre génie incompris doit donc en trouver un autre, ce qui n’est pas simple, et, à cours d’argent, il se voit contraint d’écrire, horreur, un texte de littérature jeunesse !

Drôle, satirique, plein d’autodérision, ce roman, dont le milieu littéraire ne sort pas forcément grandi, a de quoi surprendre : à la manière d’un Diderot dans Jacques le Fataliste, Franck Thomas ne cesse de rompre l’illusion romanesque pour commenter ses choix de narration et d’écriture, souvent il faut bien le dire totalement fantaisistes et rocambolesques. On ne s’ennuie jamais dans cette histoire, tant les rebondissements (peu vraisemblables) s’enchaînent jusqu’à nous mener à une fin tellement adorable que mon petit cœur a fondu. Mais ce n’est pas pure fantaisie : l’auteur, arrogant et doté d’un beau complexe de supériorité, apprend aussi, dans ce récit quelque peu initiatique, le véritable sens de l’écriture (qui est autre chose que la gloire), de l’amour. Et, ce qui m’a quelque peu interrogée, il est aussi question… de harcèlement à l’école, par le biais d’un souvenir qui lui empoisonne la vie, et vu la récurrence de ce thème sur mon chemin en ce moment, je me dis que décidément, il n’y a pas de hasard.

Un roman donc que j’ai lu d’une traite, qui m’a beaucoup amusée mais aussi questionnée sur ce que je voulais vraiment faire de ce que j’écris (encore une fois, le milieu littéraire, ses coups bas et ses petits arrangements en prend pour son grade, et est heureusement sauvé par David M.). C’est drôle, mais pas seulement : de la satire de grand niveau !

L’amour à la page
Franck THOMAS
Aux Forges de Vulcain, 2020

2 commentaires

  1. Ah, le genre que j’adore et qui détend ! Je note !

    Aimé par 1 personne

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