Aujourd’hui, rien de tout cela. Le ciel a viré au noir, le vent est de pluie. J’avale mon café, mets dans mon sac brésilien multicolore une serviette de bain, des tongs pour marcher sur les galets, un chapeau de toile au cas peu probable où le soleil reviendrait, et je m’empresse vers la mer.
Forcément. J’avais repéré cet ouvrage depuis très longtemps, vu que Chantal Thomas y parle du Bassin, et j’ai profité de la présence de l’auteure au Forum Fnac Livres pour me le procurer, et surtout discuter un moment avec elle de notre amour commun pour ce petit bout de monde, malgré cette différence essentielle : elle est d’Arcachon, je suis du Ferret, mais tout de même entre les deux, la même eau, cela fait des points communs. Et puis je connais quand même un peu Arcachon.
Qu’est-ce que ce texte ? Un livre de souvenirs, celui d’une enfant, puis d’une femme, viscéralement attachée à l’élément aquatique.
Etant moi-même viscéralement attachée à l’eau et en particulier à la mer, j’ai été totalement enchantée par ce livre d’une sensualité débordante : le goût du sel, l’odeur de l’iode et du varech, des étoiles de mer qui sèchent sous le figuier, les mille nuances de bleu et de vert au gré des bancs de sable, le bruit des vagues, et bien sûr, la caresse de l’eau lorsqu’on nage. Oui, l’eau est l’élément qui sans doute s’adresse le plus complètement à nos sens, nous comble le plus absolument, d’une manière presque érotique (pourquoi presque d’ailleurs, il y a une vraie jouissance dans la communion avec l’élément liquide), et Chantal Thomas le rend parfaitement bien. Merveilleusement écrit, le roman est une ode à la vie, à la liberté (homme libre, toujours tu chériras la mer), au lien magique aux éléments et à la nature. C’est, aussi, un magnifique portrait de femme : de la mer à la mère, phonétiquement et psychanalytiquement, il n’y a pas grand chose, et si Chantal Thomas nous parle de sa mer, le Bassin (et non l’océan), et un peu la Méditerranée, elle nous parle aussi et surtout de Jacky, celle qui l’a mise au monde et lui a transmis son amour absolu, son besoin de l’eau, son besoin de liberté et sa vision de la vie.
Un très très beau texte, une plume sensible, sensuelle et enivrante, qui nous capture et nous entraîne avec elle au fond de la mer, source de tous les plaisirs. Le roman est sur la première liste du Médicis et du Prix du style : amplement mérité !
Souvenirs de la marée basse
Chantal THOMAS
Seuil, 2017
1% Rentrée littéraire 2017 — 23/24
By Herisson
Beaucoup de choses qui pourraient me séduire dans ce livre…
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Très beau livre !
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Moi qui aime tant nager (et même plus que ça) je l’ai noté et surligné. Tu me donnes encore plus envie de me jeter dessus 😉
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Oui, si tu aimes nager tu seras touchée !
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Idem pour moi, la mer est essentielle, et c’est sans doute pour cela que je suis fascinée par les iles, car l’eau y est partout. Donc je pense que ce roman pourrait beaucoup me plaire. je note en tout cas !
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Oui, je pense !
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