Le linguiste était presque parfait, de David Carkeet

Le linguiste était presque parfaitEh bien, j’en ai fait personnellement l’expérience, poursuivit Cook. Et il est même scientifiquement démontré que ce que l’on oublie dépend non seulement de l’état dans lequel on était lorsqu’on en a fait l’acquisition pour la première fois, mais aussi de l’état dans lequel on est lorsqu’on essaye de s’en souvenir. Les faits acquis dans un état de sobriété reviennent bien sûr plus facilement à l’esprit lorsque l’on n’a pas bu. Le souvenir des mêmes faits a plus de mal à remonter à la surface quand le sujet est en état d’ébriété. Inversement, tout ce qui est mémorisé sous l’emprise de l’alcool reste bien souvent inaccessible quand le sujet est sobre. Rien de tout cela n’est très surprenant, en réalité. En revanche, ceci l’est un peu plus : toute connaissance acquise en état d’ivresse reviendra plus aisément en mémoire si l’on se retrouve dans le même état.

La linguistique n’était vraiment, vraiment pas ma discipline préférée à la fac. D’ailleurs, j’étais assez nulle. Mais bon, ce n’était pas une raison pour boycotter ce roman, culte aux Etats-Unis depuis sa sortie en 1980, et seulement récemment publié en France. Il fait partie de la sélection 2017 du prix du meilleur roman des lecteurs de Points.

Jérémy Cook, linguiste, est un des chercheurs de l’Institut Wabash, où on étudie l’acquisition du langage, en utilisant comme objets d’observation les enfants de la crèche située au sein même du centre de recherches. Lorsqu’un de ses collègues est retrouvé mort dans son propre bureau, Cook décide de mener l’enquête.

Roman culte, j’avoue que je suis perplexe ; néanmoins, j’ai pris beaucoup de plaisir avec ce livre très drôle et spirituel, étonnant, vraiment malin, au personnage principal extrêmement attachant, et qui a pour mérite de montrer l’utilité de la linguistique, puisqu’elle permet ici de résoudre un meurtre.

Un roman très plaisant pour finir l’année !

Le linguiste était presque parfait
David CARKEET
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard
Monsieur Toussaint Louverture, 2013 (Seuil, Points, 2016)

15 commentaires

  1. kathel2 dit :

    J’ai le souvenir d’un roman très agréable et plutôt amusant… un roman culte, c’est effectivement pousser un peu loin ! 🙂

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  2. Mokamilla dit :

    HS: je garde tellement peu de souvenirs des cours de linguistique à la fac.

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    1. J’en ai peu aussi à part que je m’ennuyais un peu…

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  3. liliba2 dit :

    Il me tente bien, ce linguiste… même si je n’ai jamais fait de linguistique !

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    1. Ce n’est pas nécessaire 😉

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  4. Asphodèle dit :

    La linguistique me broutait aussi ! Je n’en ai pas fait longtemps ! Aux US, ils ont vite fait d’accoler « culte » à tout et n’importe quoi pour faire vendre… 50 nuances de Grey est « culte » lui aussi !!! 😆

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    1. Ahahah ! Non mais c’est quand même mieux !

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  5. Sido dit :

    Me voilà bien tentée !

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  6. Marion dit :

    Oh ! Je l’ai dans ma PAL celui là 🙂

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  7. tarab2014 dit :

    Très chouette roman d’été en effet, divertissant et léger. Il ne deviendra sans doute pas culte chez nous mais j’ai passé un bien agréable moment en le lisant il y a un petit moment…

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    1. Et c’est déjà beaucoup !!

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