Tu veux rester le capitaine de ton navire ? A la bonne heure ! Ça ne t’interdit pas de suivre le vent… Je vais te dire : si tout le monde faisait comme toi, au nom d’une prétendue intégrité artistique, l’écriture s’apparenterait à du cabotage, voire à du pédalo dans une piscine. L’audace, mon vieux, ça consiste à placer l’écriture au-dessus de ta précieuse petite personne. Quant à la gloriole, pour peu qu’elle t’échoie, il faut la consommer sur place, sans modération, avec appétit. Evidemment, si tu mises sur la pérennité de ton oeuvre… Tu connais le mot de Céline sur le rapport entre postérité et scribouillards ? Il y parle d’asticots…
Encore une fois, je n’ai pas résisté à un roman qui parle d’écriture et dont le personnage principal est un écrivain.
Un roman plus ou moins de commande (c’est une histoire compliquée) où il est question de bondage et d’espionnage. Un roman historique sur Lépide, l’oublié du second triumvirat. Leurs points commun ? Leur titre, Du Vent, et leur auteur, Jérôme Walque, qui tente tant bien que mal de les écrire en même temps. Le problème est que la fiction ne tarde pas à déborder sur le réel…
Un roman malin et foisonnant, assez jouissif, qui pose la question de la littérature et de ses pouvoirs, le métier d’auteur et son intégrité (ou non). A priori, quelque chose qui ressemble un peu à du Calvino, Si par une nuit d’hiver un voyageur… : de la mise en abyme (et on sait combien je suis friande de ce procédé), des romans qui se construisent sous nos yeux. Longtemps, on ne voit pas tout à fait où veut en venir l’auteur, sinon qu’il oppose une littérature commerciale, facile, à une littérature exigeante, qui vise ici à mettre en lumière un personnage obscur que l’histoire a oublié (à cause de la littérature d’ailleurs, arme principale de la propagande augustéenne qui a réécrit les événements) ; mais soudain, tout s’éclaire, on comprend qui sont ces personnages mystérieux qui débarquent dans la vie de l’auteur, et le roman prend un tournant presque métaphysique : ce qui est en jeu ici, c’est la manière dont l’écriture façonne le réel, et dont la fiction déborde sur le monde.
Divertissant et en même temps profond, Du Vent est un roman (et même un triple roman) dont on a décidément trop peu parlé, et qui mérite pourtant qu’on s’y intéresse !
Du Vent
Xavier HANOTTE
Belfond, 2016
Repéré chez Yv, démarré hier soir, donc je file, je ne veux pas trop en savoir!!!(faut déjà que je sorte des noeuds, quoi)
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Bonne lecture !
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Divertissant et profond, assez jouissif… c’est pour moi ça 🙂
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Peut-être !
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Je le mets sur ma liste de lecture tout de suite! Moi aussi, j’adore la mise en abyme et les livres qui proposent une réflexion sur la littérature, les rapports entre fiction et réalité… Celui-là a l’air d’être fait pour me plaire!
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Pourquoi pas !
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Tentant. Graphiquement j’aime la couverture, et ton billet met en avant quelques éléments qui donnent envie de se lancer.
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Je trouve les couvertures Belfond assez réussies souvent !
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Toutafé !
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intrigante votre recension
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Le but est atteint alors !
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Les couvertures donnent envie de découvrir l’intégralité . Je me laisse tenté
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La couverture (et le bouquin aussi, mais je n’ai pas besoin de t’en convaincre) est uen réussite totale, avec ses allusions aux histoires…
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Ouiiiii
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C’est la 2e fois que je le croise, me voici réellement intriguée !
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C’est très chouette comme roman !
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