C’est cette année-là que quelque chose se met à créer en moi. Je fabrique des bandes dessinées. Je lance le journal de l’école. J’écris une pièce de théâtre. Je ne sais plus comment le maître s’en est mêlé, comment la pièce a bientôt concerné toute la classe, est devenue un vrai spectacle, avec une estrade sous le préau, des décors faits mais grandeur nature, des coulisses, des costumes, des lumières et ce qu’on appelait une sono. Nous jouons la pièce de théâtre dans le mois de juin tiède pour les autres élèves, nos parents et nos frères et sœurs.
Petite pause dans la rentrée littéraire avec ce texte que je voulais lire depuis sa sortie il y a quelques mois, mais qui a dû attendre un peu pour diverses raisons peu intéressantes au demeurant…
Décembre 2013. Eloïse conçoit le projet de reconstituer le chemin de sa vie — chaque jour, comme dans un calendrier de l’avent, de l’avant la date de ses 40 ans, elle choisit une photo qui représentera une année de sa vie, de sa naissance au moment de l’écriture.
Conquise dès le départ par ce projet que je trouve tout simplement excellent et qui me donne envie de me lancer moi-même (mais j’ai encore un peu de marge), je l’ai été également par sa mise en application : faire le tour de soi, reconstruire sa vie, ce n’est pas si facile, et cela peut surtout paraître vain pour le lecteur. Et pourtant, il y a ici quelque chose d’universel qui transparaît derrière cette vie particulière, qui n’est pas narrée de manière strictement chronologique comme on pourrait d’abord le penser, mais se déploie en rhizomes, en archipel, s’organise en motifs, un souvenir en appelant un autre et épaississant le temps. Et au fil de la lecture, ce sont les souvenirs du lecteurs qui remontent à la surface, des coïncidences, des expériences communes, échos générationnels mais pas seulement. La maternité, l’amour, la mort, la famille, mais aussi, bien sûr, la littérature, lecture, écriture ou théâtre.
Cette quête de soi, parfois douloureuse et mélancolique mais en même temps lumineuse, traversée par la mise en abyme, donne tout son sens à la littérature : donner à la vie la cohérence qu’elle n’a pas.
Les gens heureux n’ont pas d’histoire
Eloïse LIÈVRE
Lattès, 2016
La crise de la quarantaine enfin disons plus ou moins du milieu de vie…ça peut donner de jolies choses, comme ici !
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Oui !
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Wahou ! ce livre donne vraiment aussi et ta chronique aussi ! je pense que je vais me laissée tenter 😉 Merci bien !
Emeline
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Mais de rien 😉
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Un titre qu’il me tarde de découvrir…
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C’est formidable !
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Repéré aussi celui la ☺ l’idée est toute simple mais excellente je trouve 🙂
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Mais oui ! D’ailleurs j’ai commencé à regarder mes propres albums !
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Exercice intéressant effectivement, que je fais souvent, mais rapidement dans ma tête. Du mois, j’essaie. Je note donc ce titre.
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Oui, c’est vraiment bien !
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