La peur prend des proportions capitales. La peur est sage. La peur sait ce qui est bon pour nous. La peur s’inquiète. La peur n’est jamais loin. Elle est toujours près de nous. Plus près que ce que nous croyons, même quand nous la croyons loin. La peur est juste. La peur est vérité. La peur nous aime.
Un drôle de roman…
Pour le bien de tous, l’installation de la peur est devenue obligatoire dans chaque foyer. C’est pour cela que deux agents sonnent ce jour-là chez une femme. Leur travail ? Distiller la peur, en dressant le tableau de tous les dangers et de tous les maux de notre époque. Mais le danger n’est peut-être pas où on croit…
Déconcertant, et c’est le moins que l’on puisse dire, ce petit roman en forme de fable dystopique décortique les mécanismes de la peur sous toutes ses formes : la peur de l’Autre et de l’étranger, la peur économique, la peur des maladies, la peur de la guerre, la peur du terrorisme… Vif, alerte, souvent drôle, surprenant, complètement déjanté même, il est assez sympathique à lire au premier degré. J’ai eu plus de mal avec le deuxième, car je ne suis pas sûre de comprendre où veut en venir l’auteur. Si on gratte un peu la surface, l’idée est un peu complotiste : on (les médias, les gouvernements) nous ment, nous manipule, insinuant la peur en nous pour mieux nous contrôler et nous faire accepter certains sacrifices odieux. Certes, il y a du vrai, mais tout de même : la peur n’est pas complètement extérieure, elle ne naît pas seulement des discours que l’on entend. Parfois, on a peur aussi parce que dans certaines situations on est réellement en danger. Mais j’imagine que l’auteur le sait. Du coup, je suis perplexe, et je ne suis pas certaine d’avoir tout bien compris dans ce roman.
Un roman ingénieux et inventif néanmoins, qui se lit bien pour peu qu’on ne se pose pas trop de questions !
L’Installation de la peur
Rui ZINK
Traduit du portugais par Maïra Muchnik
Agullo, 2016
la peur est une véritable arme de destruction massive, une arme dangereuse très efficace
une lecture, même la plus élémentaire et même en diagonale, de l’histoire ( tant nationales – dans toutes les régions du monde – que mondiale ) est suffisante pour nous en faire une démonstration
il ne faudrait surtout pas que les masses se dessillent les yeux quant aux vérités que les médias tentent de masquer derrière ce qu’ils appellent des complots ; il faudrait qu’on prenne conscience que la propriété des médias de masse est concentrée en une demi-douzaine de consortiums, tous complices du pouvoir
une caricature publiée récemment je ne me souviens plus représente Orwell nous rappelant qu’il avait rédigé son roman, 1984, comme un avertissement et non pas pour nous dévoiler le modèle, le comment faire, le plan…
votre recension m’incite à m’intéresser de plus près à ce livre
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Certes, mais il y a quand même des cas où on a raison d’avoir peur, parce qu’on est vraiment en danger…
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C’est amusant de lire ton avis parce que c’est exactement ce que je me suis dit en lisant le résumé et quelques pages : Idée intéressante, mais signification… Et du coup je l’avais reposé, et je vois qu’en le lisant l’impression est la même.
Cela dit, ce genre de roman m’intrigue toujours alors il est possible que je finisse par le lire quand même 🙂
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C’est particulier main intéressant
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Le sujet me branche carrément, je le veux !
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Et bien, quel cri du coeur !
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