Il vient dans mon lit, m’entraîne dans sa chambre, me rejoint dehors. Même si j’en ai honte, je l’emmène dans des ruelles, ou dans le jardin, la nuit. Il murmure « Helena« , et je ne me lasse pas de l’entendre. Je le croise chaque jours, mais si nous ne sommes pas seuls, je ne dois rien changer à mon comportement. Nous savons ce qu’il y a entre nous. Ses doigts frôlent les miens lorsque je remplis son verre, je l’effleure en desservant son assiette.
Ce roman a beaucoup voyagé : comme il se déroule en Hollande et notamment à Amsterdam, il m’y a accompagnée, mais je n’ai pas eu le temps de l’ouvrir, j’ai juste pris une photo le dernier matin. Du coup, il m’a également accompagnée au Cap-Ferret, sur la plage et dans mon hamac.
Il raconte un pan méconnu de la vie de René Descartes (en tout cas méconnu de moi, mais il est vrai que je ne me suis jamais spécialement intéressée à sa vie).
En 1832, le philosophe séjourne à Amsterdam, chez un libraire anglais, M. Sergeant. Et tombe amoureux de sa servante, Helena Jans. Tout les oppose : c’est un notable, elle une domestique ; il est catholique, elle protestante, et leur histoire doit rester cachée. Mais, bientôt, Helena tombe enceinte…
Un très beau premier roman, qui ressuscite l’Amsterdam du Siècle d’Or, alors au centre de la vie éditoriale, et donne l’impression d’être plongé dans un tableau de Vermeer. C’est à Helena elle-même que l’auteure laisse la parole : dans ce monde où les femmes n’ont aucun droit sinon celui d’obéir et de se taire, a fortiori lorsqu’elles sont de condition modeste, un monde écrasé par la religion, Helena sait pourtant lire et écrire, et a soif d’apprendre. Sous nos yeux, elle s’affirme et devient libre, malgré les circonstances, et même si elle ne pourra jamais l’être tout à fait. Magnifique portrait de femme, tout en douceur, subtilité et sensualité, ce roman nous offre aussi une vision moins compassée du philosophe un peu austère qu’était Descartes, même s’il n’est pas toujours à son avantage en tant qu’homme, et un aperçu aussi du penseur au travail, ses expériences, ses hésitations et ses démêlés avec l’Eglise…
Un premier roman et une auteure à découvrir : sa plume fluide vous entraînera dans une histoire de mots et d’amour particulièrement savoureuse !
Les mots entre mes mains
Guinevere GLASFURD
Traduit de l’anglais par Claire Desserrey
Préludes, 2016 (sortie le 24 août)
Tout ce que j’aime : un beau portrait de femme, de l’histoire et évidemment un soupçon d’histoire d’amour. Allez hop sur ma petite liste pour mon anniversaire qui arrive bientôt !!!!
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Ah, j’en suis ravie !
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Ce voyage là a tout pour me plaire !
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Oui, c’est un très beau roman !
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ton billet me fait penser au livre « Miniaturiste » de Jessie Burton qui se passe également à Amsterdam – un roman un peu inégal mais qui vaut quand même le coup d’être lu
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Ah, je note pour une prochaine fois, merci !
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Roman très tentant, je le note !
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😉
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Bon, il faut que je recommence alors ! J’ai lu les premières pages et je n’ai pas été emballée. Mon fichier était tout bizarre, alors ça m’a perturbée je crois.
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Ah oui alors en numérique, je ne peux pas dire, mais j’ai trouvé que c’était vraiment un beau roman
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Intéressante rencontre avec ce livre et cette auteure, au-delà des personnages. Je l’ajoute à la PAL.
Amitiés
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Bonne lecture 😉
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Et ce qui est marrant, c’est qu’il est présenté comme une romance alors que ce n’est pas du tout le cas … ce n’est pas du tout ce que je retiendrai de cette histoire.
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Moi non plus !
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