Christina Drakos ne manque ni d’énergie, ni d’activités. Chypriote, après des études de sciences économiques à Nice et de management touristique à Paris, elle a créé son entreprise, spécialisée dans le tourisme d’affaires, Drakos-Travel DMC, à Limassol, afin de dynamiser le tourisme local. Mais, surtout, elle est photographe et présidente de la fondation Sagapo, qu’elle a créée en 2013. C’est à l’occasion de sa prochaine exposition de photos, Mères en enfants du monde, qui aura lieu à la mairie du Ve du 15 au 26 novembre, que nous nous sommes rencontrées.
Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu votre parcours de photographe ?
Je n’ai pas étudié la photographie. J’ai commencé à faire des photos au cours de mes voyages, et un photographe m’a suggéré de participer aux concours de la Fédération Internationale de l’Art Photographique (FIAP) : cela m’a permis d’obtenir le titre d’artiste photographe, puis celui d’artiste excellent, mais sans jamais en faire mon métier. Et puis j’ai commencé à exposer mes photos, d’abord avec d’autres artistes, puis seule.
Comment travaillez-vous ?
J’ai commencé en argentique, et j’ai appris les choses avec d’autres photographes, mais j’ai toujours eu une utilisation intuitive : lorsqu’on prend en photo des enfants, on n’a pas le temps de penser à toutes les questions techniques, la sensibilité de la pellicule, l’objectif : il faut aller vite, sinon ils sont partout. Quant au numérique, je trouve qu’il facilite et enlève la magie à la fois : le mode automatique qui rend paresseux, et puis avant il y avait cette attente, longue, avant de découvrir les clichés : aujourd’hui on les voit tout de suite. En tout cas, je refuse absolument d’utiliser Photoshop !
Et le choix des sujets ?
Je n’en suis pas consciente lorsque je fais les photos. En fait il y a deux manières de travailler : soit on a le thème en tête de manière consciente, et on fait le tour du monde pour faire les photos qui correspondent, soit on fait les photos et on se rend compte après des thèmes dominants, qui étaient inscrits dans notre subconscient. Pour cette exposition, je ne m’étais d’abord pas rendu compte que j’avais autant de clichés de mères et d’enfants, de partout : s’il y a beaucoup de photos prises en Asie et en Amérique du sud, il y a aussi des femmes occidentales, et je pense que je m’interrogeais sur l’universalité du sentiment maternel, et les différences.
C’est aussi un sujet très lié à votre fondation, Sagapo (qui signifie « je t’aime » en grec)
Je me suis rendu compte assez vite que mes photos étaient vendables, mais comme j’avais déjà un métier qui me permettait de vivre, j’ai décidé de rendre cet argent à ceux qui étaient le sujet des photos : les enfants du monde. Et en 2011, au cours d’un voyage de 3 semaines au Pérou, en descendant du Machu Picchu, j’ai découvert dans un village une école dans laquelle les enfants travaillaient sans rien, ni tables ni chaises ni cahiers. J’ai pris des photos, et je leur ai promis de revenir avec tout le nécessaire, ce que j’ai fait, et j’ai créé ma fondation, Sagapo, parce que je voulais pouvoir contrôler où allait l’argent. C’est une fondation qui est donc dédiée à la promotion de l’éducation. Notre projet actuel est par exemple la rénovation de l’école primaire de Gampola Wela, au Sri Lanka.
Pour cette exposition, vous avez choisi un support particulier, la subligraphie®.
Oui, avec ce procédé l’image fait partie intégrante du support, elle est exactement telle qu’elle a été prise, et le rendu est magnifique, en plus d’être d’une très grande résistance (NDLR : je confirme, c’est absolument superbe).
Un exemple du travail de Christina :

Pour récapituler :
Mères et enfants du monde
Christina DRAKOS
15-25 novembre 2016 – Mairie du Ve
Entrée libre
Tous les clichés, tirés à 10 exemplaires numérotés, seront vendus au profit de la fondation Sagapo
Le site de Christina
Elle fait du très joli travail, merci pour l’article
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Oui, c’est très chouette !
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