Le livre officiel des glorieux losers, de Stephen Pile

La réussite, c’est surfait.
On lui court tous après, alors que chaque jour nous avons la preuve que notre génie réside ailleurs. C’est dans l’incompétence que nous sommes doués. C’est bien ce qui nous différencie des animaux, et nous devrions apprendre à admirer cette inaptitude. Les gens brillants sont tous les mêmes : vous savez bien, le dynamisme, la volonté de gagner, la détermination… c’est trop ennuyeux à regarder, alors que ceux qui se foirent en beauté le font de façon unique. Rater quelque chose nécessite des compétences, du panache, du génie, un timing parfait et un style indéniable.

L’histoire ne retient souvent que les réussites. Et pourtant, parfois, certains échecs mériteraient d’être mis à l’honneur. C’est l’objet de ce recueil, dans lequel Stephen Pile, président du club des Glorieux Losers de Grande-Bretagne, nous raconte 235 ratages monumentaux.

Rassemblées de manière thématique en seize courts chapitres, ces histoires nous invitent à faire la connaissance de personnes qui échouent, donc, mais qui échouent avec panache : la plus large défaite au football, le pire braquage de banque, le record du monde de tentatives au permis de conduire, la pire offre promotionnelle, le pire concert, le pire lancement d’un livre… j’en passe et des pires.

C’est évidemment à mourir de rire : que c’est losers soient d’une maladresse déconcertante ou dotés d’un karma assez merdique, leurs exploits sont absolument savoureux, d’autant que le comique de la situation elle-même est accentué par une narration parfaite. Cela donne un ensemble totalement loufoque, à mettre entre toutes les mains, à offrir, et dans lequel grapiller à loisir : quand on n’a pas trop le moral, l’effet est immédiat.

Les livre officiel des glorieux losers
Stephen PILE
Denoël, 2016