La vierge du 15 août arrange tout ou dérange tout…
Un film que je voulais voir depuis sa sortie, à cause du casting (Isabelle Carré que je trouve toujours extraordinaire tout comme Karin Viard, et André Dussolier qui est tout de même un de mes chouchous) et aussi, j’avoue, des extraits avec Pattie racontant sans aucune gêne sa vie sexuelle : tout à fait mon créneau, donc !
La mère de Caroline, Isabelle, vient de mourir. Une mère dont elle n’avait plus de nouvelles depuis longtemps, et qu’elle connaissait somme toute très peu. Lorsqu’elle se rend dans le sublime village de l’Aude où sa mère possédait une maison à couper le souffle, Caroline fait la connaissance de ses amis, à qui sa porte (et sa piscine) était toujours ouverte, et notamment la très décomplexée Pattie. Mais voilà : alors que Caroline espère régler vite fait l’enterrement et mettre en vente la maison dans la foulée, le corps d’Isabelle se volatilise.
Un film d’une richesse assez impressionnante, qui se tisse de mythes et de symboles pour interroger la question du désir et de la sexualité féminine sous-tendus par éros et thanatos. La grande réussite est qu’ici, finalement, tout passe essentiellement par la parole, et l’acte sexuel lui-même n’est presque jamais montré ; en revanche, on (Pattie) en parle beaucoup, sans s’embarrasser de métaphores et d’euphémismes. Cela pourrait être juste drôle, mais c’est beaucoup plus profond que ça : si sa mère est physiquement morte, Caroline, elle, l’est au désir, et ce n’est guère mieux. Heureusement, ces quelques jours vont la révéler à elle-même, grâce aux amis de sa mère et aux fêtes du 15 août, célébration catholique qui dans ce village a gardé son origine païenne d’hommage à la Grande Déesse Mère ; il règne alors sur le film une ambiance presque de bacchanale : le vin, la danse, l’omniprésence de l’eau qui symbolise la féminité et la pulsion de vie, l’orage et le déchaînement des éléments comme un gigantesque orgasme, la promenade nocturne dans la forêt de l’inconscient…
Quant au personnage joué par Dussolier, « l’écrivain », une espèce d’avatar de Le Clézio, j’ai eu le coup de foudre…
Bref, un film étonnant, dont certains aspects peuvent laisser perplexe, notamment le choix du format carré un peu déconcertant et la dimension flirtant avec le fantastique, mais qui vaut vraiment le coup !
21 nuits avec Pattie
Arnaud et Jean-Marie LARRIEU
2015
Un film que j’avais repéré à sa sortie et que finalement je ne suis pas allée voir, va savoir pourquoi… Mais ta chronique me donne envie de le voir!
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Oui, il est chouette !
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Ce sont tous des acteurs qui me plaisent. Je pense que je le verrai, mais pas forcément au ciné. 🙂
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De toute façon, c’est trop tard 😉
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J’arrive toujours trop tard pour les films à l’affiche. :-p
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Ô cette analyse donné vraiment envie d le voir… Je vais m’y plonger ! Merci
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Bon film !
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