Bianca, de Loulou Robert

Il m’a raconté qu’il avait entendu les infirmières dire qu’il l’avait bien cherché. Elles n’ont rien compris. On ne cherche pas un cancer, c’est lui qui vous trouve. Alors ça sert à quoi de vivre planqué derrière une vie saine à base de cinq fruits et légumes par jour, sans alcool, et sans risques. A rien si ce n’est à se faire chier toute sa vie.

Encore un premier roman aujourd’hui (décidément, les premiers romans sont très prometteurs en ce moment), dans un style totalement différent de celui d’hier, mais qui aborde pourtant des thèmes assez proches.

Bianca a 16 ans. Bianca a voulu mourir. Internée dans une unité spéciale réservée aux adolescents en souffrance, elle essaie de réapprendre à vivre.

Parfaitement maîtrisé, porté par une véritable vision du monde, ce roman aborde un thème éminemment difficile, celui du mal-être des adolescents : mélancolie, spleen, ennui, dépression, inadaptation au monde tel qu’il ne va pas, anorexie.

Certains ne savent pas pourquoi ils vont si mal, c’est le cas de Juliette ; d’autres ne le savent que trop bien. Ici la pulsion de mort et la pulsion de vie s’affrontent. Se laisser couler ou remonter à la surface. Grandir, devenir adulte, c’est aussi accepter le monde réel tel qu’il est, dans toute sa laideur parfois, et s’accepter soi.

L’une des grandes réussites du roman, c’est cette voix narrative extrêmement forte, celle de Bianca, une jeune fille très sensible, loin de la caricature de l’adolescent imbuvable que l’on a parfois dans les romans et qui nous donne juste envie de les gifler : au contraire, au contraire, elle est extrêmement attachante et touchante par son humour un peu désabusé.

Cela donne un roman en équilibre sur un fil, entre la tristesse et la joie, la mélancolie et l’optimisme, flirtant à l’occasion avec quelque chose de très poétique.

Un très beau premier roman, très bien écrit, et qui aborde un thème essentiel de manière subtile et délicate, mais sans faux-semblants. Très positif, il est à mettre entre toutes les mains !

Bianca (lien affilié)
Loulou ROBERT
Julliard, 2016

18 commentaires

  1. jostein59 dit :

    Contre toute attente, j’ai beaucoup aimé ce premier roman.

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    1. Pourquoi « contre toute attente » ?

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  2. Ch.B dit :

    Refuser de vivre à 17ans , ça pourrait faire peur …
    Oui , je trouve aussi qu’il y a beaucoup de premiers romans sont de qualités ces derniers temps . Y a-t-il une raison à cela ?

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  3. Voilà un roman qui pourrait me plaire. Je retiens le titre.

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    1. Il est facile à retenir 😉

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  4. Asphodèle dit :

    Je ne l’avais pas demandé, tu me le ferais regretter !!! 🙂 On oublie souvent que l’adolescence rime souvent avec souffrance, surtout entre 13 et 18 ans…on ne retient que « les têtes à claques » !!! 😆

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    1. Il faut dire qu’on en croise beaucoup ^^

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  5. flyingelectra dit :

    Pas croisé en rayon et pourtant il sonne juste .. il me fait penser à la fille ainée Chirac décédée ou à la fille de PPDA… j’ai lu un article sur elle hier et cette souffrance.. j’ai eu de la chance de ne pas vivre cette période difficilement !

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    1. Oui, c’est vrai, c’est d’actualité malheureusement…

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  6. Je suis bien d’accord avec la phrase que tu cites en entrée de billet !
    Néanmoins, je ne lirais pas ce livre, le sujet ayant été trop douloureux pour moi il y a quelques temps, je le fuis dorénavant !

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    1. Le sujet est compliqué, mais en fait ce n’est pas un livre « difficile »

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  7. anaverbaniablog dit :

    Je pense qu’il pourrait me plaire…

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    1. C’est un très joli roman !

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