Je crois aux coïncidences, moi aussi, je crois que l’art coïncide quelquefois avec la vie, mais par hasard.
J’avais lu ce roman à sa sortie, en 2001, époque à laquelle je participais moi-même à nombre de colloques (non sentimentaux), puis je l’avais relu quelques années après. Cet été, l’article de Sandrine me l’a remis en mémoire, je l’ai réinstallé dans la pile branlante des livres attendant d’être lus ou relus. Le coup de grâce est venu d’Alice Zeniter et l’occasion de la Poste, qui la semaine dernière faisait de la rétention de romans de la rentrée d’hiver. Toute une histoire, donc !
Un moi après la mort de son mari, en 1895, Ann Hellbrown a fait le serment de ne plus jamais écrire, et n’est jamais revenue sur sa décision. Un siècle plus tard, un groupe d’universitaires se retrouvent pour un colloque autour de l’écrivain. Cette question des raisons pour lesquelles elle a cessé d’écrire ne manque pas de se poser, alors même qu’émerge la possibilité d’un inédit…
Il y a beaucoup de choses dans ce roman extrêmement attachant : si le contexte peut parfois faire penser à David Lodge et à ses universitaires un peu perchés, ce n’est pas l’enjeu central, ou très peu : le désir circule, et chacun finit par trouver sa place dans le monde, amoureuse ou non, grâce à Ann Hellbrown, qui les rassemble. Mais le véritable enjeu est d’ordre littéraire, ou méta-littéraire, autour de l’oeuvre d’une romancière que Julie Wolkenstein parvient à rendre présente en creux, au point que l’on aurait bien envie de les lire, ces Nouvelles Héroïdes. La question centrale est celle des coïncidences entre la vie et l’oeuvre. Sont-elles le fruit du hasard ? D’une prescience ? Ou bien, un peu magicien (et on sait combien la magie est affaire de mots) l’écrivain a-t-il le pouvoir, par ses oeuvres, de façonner le réel ?
Un sujet fascinant s’il en est, traité de manière originale et fluide, un peu comme un roman policier, ce qui en fait tout le charme !
Colloque sentimental
Julie WOLKENSTEIN
P.O.L, 2001
L’idée me plaît beaucoup 🙂
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C’est sympathique !
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Mademoiselle l’irrégulière,
cela fait longtemps que je n’avais pas de vos nouvelles.
Georges
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Moi ? Je publie un article par jour !
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C’est une jolie interrogation…et ça pourrait sûrement faire un scénario de film.
Ce qui m’ étonne c’est cette décision de cette auteur qui arrête d’écrire à la mort de son mari. Cela fait double malheur je trouve…
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Ben oui, mais en même temps, quand on lit le roman, ça peut se comprendre 😉
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J’avais adoré « Adèle et moi » (et pour cause), j’ai renoncé à lire le Zeniter dont on a dit qu’il était mal abouti, mais alors là je suis extrêmement tentée, je ne connaissais pas ce titre (j’ai déjà le Lodge sur ma liste, je rajoute celui-là, il doit être sorti chez Folio depuis non ?).
Rha les colloques…un truc qui ne me manque pas du tout 😉
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Je pense qu’il doit être en poche, oui. Moi j’aimais bien les colloques, à l’occasion j’en referais bien !
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Je suis tentée par ton joli billet .. serait-ce un Paul Auster au féminin ? Vu que lui aussi est fasciné par le hasard et il a toujours que ses écrits ne modifie le futur.
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Il n’y a pas que Paul Auster, mais cette réflexion est fascinante !
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J’avais beaucoup aimé ce roman pour l’ambiance universitaire mais aussi pour les références fréquentes à Wilkie Collins !
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C’est vraiment un roman que j’aime beaucoup
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